Une interview pas comme les autres (Abdoulaye)

Nous sommes actuellement en décembre 1941.

L'Intrigue #3 est ouverte aux inscriptions ! Pour tout savoir, suivez le feufolet ! Une interview pas comme les autres (Abdoulaye) 2269777255

Dans nos rangs, nous comptons actuellement 11 Avalantes - 4 Réfugiés - 4 Héritiers et 4 Dissidents ! Une interview pas comme les autres (Abdoulaye) 3788950358
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

Une interview pas comme les autres (Abdoulaye)

@ Lynn Rosebury

Lynn Rosebury
Born here
DATE D'INSCRIPTION : 15/01/2022
HIBOUX : 545
Fays : 4173
#
Sam 26 Nov - 12:13
Une interview pas comme les autres
Abdoulaye & Lynn
••••

« Miss Rosebury, je ne vous demande pas grand-chose. Faites cette interview. » Il arrivait très rarement que la directrice de l'écho des mers impose à sa rédactrice en chef des sujets. Elle étudiait, approuvait et validait ses idées. Parfois, elle lui suggérait certaines choses. Mais, elle ne faisait que très rarement preuve d'autorité. Il fallait dire que Lynn s'efforçait le plus souvent de proposer des interviews et articles qui sauraient plaire à sa patronne. « Vous voulez que je fasse un papier sur une histoire d'amour, vraiment ? » C'était l'un des problèmes avec Lynn Rosebury. Elle n'aimait pas les idylles. « Ce n'est pas exactement ce que je vous demande. Rappelez-vous la dernière fois qu'un Avalante est revenu de son année de découverte avec un compagnon.  » Elle lâcha un soupir à cette idée. Elle accepta d'un hochement de tête fort peu convaincu. Il fallait tout de même avouer qu'un mystère entourait cette histoire. Une histoire d'amour qui avait survécu entretiens et tests du gouvernement ? Peut-être, en effet, il fallait gratter la surface pour en savoir davantage.

Alors la lettre fut envoyée au jeune homme, s'ensuivit un échange plus ou moins long pour déterminer la date, les conditions. Lynn prépara une partie des questions. Il y en avait un certain nombre, certaines qui l'intéressaient réellement, des basiques également, et certaines qui plairaient à sa cheffe. Quand elle eut fini, elle tapota sa plume sur le parchemin et relut les différentes questions à voix basse pour les imprimer dans son esprit. Puis, elle rangea tout cela dans un dossier dans son bureau. Elle se saisit ensuite de l'enquête préliminaire sur ce jeune Abdoulaye. Son âge, son métier, ses origines. Ils ne savaient pas grand-chose de lui, et c'était son travail de compléter ce portrait. Ses lecteurs porteraient sûrement leur attention sur cet entretien. L'amour apportait toujours de l'espoir. Les histoires des autres réfugiés s'avéraient somme toute particulièrement tristes. Cela changerait probablement le ton de sa ligne éditoriale pour le prochain numéro. Etait-ce une mauvaise chose ? Elle voulait croire que non. Elle aborda donc cette interview avec tout le sérieux qu'on lui connaisssait.

Elle accueillit Abdoulaye Bakara un matin au siège social de l'écho des mers, dans les bureaux.  Sa secrétaire, Miss Wilson, la prévint qu'il était arrivé. « Faites le rentrer. » Elle sortit alors un parchemin sur son bureau et une nouvelle plume avant de se lever pour se diriger vers la porte. Abdoulaye n'était guère plus âgé qu'Edna, ce qui piqua légèrement son coeur. Elle ne pouvait imaginer perdre sa fille pour toujours, et être condamnée à ne jamais la revoir. Elle se demandait bien ce qui avait poussé ce garçon à tout abandonner pour une seule personne. Ce devait être assez grave...   « Bonjour monsieur Bakara. Installez-vous, je vous en prie. » Dit-elle avec un sourire avenant en lui présentant les sièges qui se trouvaient non loin d'eux, devant le bureau. Mais avant de commencer... « Souhaitez-vous boire quelque chose ? Du café ou du thé ? » Demanda-t-elle ensuite. A vrai dire, maintenant qu'elle se trouvait face à lui, elle ne savait déjà plus ce qu'elle pourrait demander en premier. Il allait falloir improviser un peu. C'était sûrement pour le mieux à vrai dire.

••••

by Wiise


Lynn Rosebury
There are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds.@laurell k. hamilton ≈  › alaska.  

me contacter

@ Abdoulaye Bakara

Abdoulaye Bakara
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 28
Fays : 2432
#
Dim 27 Nov - 11:44
Une interview. J'avais accepté après plusieurs échanges d'hiboux, déjà au courant de ce qu'on attendait de moi. J'aime bien savoir où j'mets les pieds et j'avais préparé le terrain en lisant quelques feuilles de choux rédigé par cette fameuse Lynn Rosebury. Elle semblait être une habituée des entretiens avec les réfugiés.

J'avais un peu eu de mal à trouver le sommeil la veille. Un peu stressé à l'idée de parler de ma vie d'avant. Prêt à devoir mentir sur beaucoup de choses et plus précisément sur l'amour que j'portais à Ashley... Cet entretien serait une simple étape pour sauvegarder mon couple et les privilèges qu'être avec elle me donnent. J'me vois mal perdre mon boulot.

C'est un peu stressé mais en me répétant quelques phrases préétablies dans la tête que j'me rendis dans les locaux où j'étais convié ce matin là, un peu en avance tant ma nuit avait été courte et ma préparation rapide. Un costume, un pantalon uni, une cravate et une jolie paire de mocassins pour faire bonne figure. Pas trop classe et classique.

"Abdoulaye Bakara, j'ai rendez-vous avec Madame Rosebury."

La secrétaire ne me fait pas patienter bien longtemps avant de me conduire dans le bureau d'une quarantenaire rousse si j'estimais son âge, au sourire bien sympathique et rassurant mais ce n'était pas pour me rassurer. Moi aussi, je sais faire de beaux sourire pour entuber les gens. Cependant je ne compte pas me montrer sur la défensive et je lui rends celui-ci en esquissant un léger mouvement de tête.

"Merci madame." Répondis-je en m'installant, posant directement mes mains sur mes genoux pour adopter une posture qui se voulait ouverte malgré certains doutes. "Ou un petit whisky ?" Osais-je tenter avant d'avouer. "C'est que je suis un petit peu stressé."

Et que me la mettre à dix heures du matin ne me dérange totalement pas. L'excuse était toute parfaite. Ca jouait même en sa faveur, avec cela, bien que je passe peut-être pour un incroyable poivrot dès le début de cet échange, je saurais bien plus bavard après un ou deux verres qu'actuellement.

"Sinon un café m'ira très bien." Finis-je par déclarer. Au pire, tant pis. En, attendant, les dispositions dans lesquelles elle me mettait me firent m'autoriser une petite question qui me taraudait. "Je sais que je suis là pour que vous me posiez des questions mais si vous me permettez d'en poser une avant que nous commencions, pourquoi moi ?"

Etais-je l'un des rares réfugiés africain sur l'île ? En savait-elle plus sur moi que ce que je pensais et tout ceci n'était qu'un traquenard ?
me contacter

@ Lynn Rosebury

Lynn Rosebury
Born here
DATE D'INSCRIPTION : 15/01/2022
HIBOUX : 545
Fays : 4173
#
Jeu 1 Déc - 13:35
Une interview pas comme les autres
Abdoulaye & Lynn
••••

 Lynn ignorait quoi attendre de cette interview, ou de ce jeune homme qui se tenait sous ses yeux. Il paraissait jeune, trop jeune pour prendre une décision d’une telle ampleur. Se condamner à une vie isolée du reste de sa famille lui semblait un choix particulièrement cornélien. Ainsi, lorsqu’il ouvrit la bouche pour demander du whisky, elle ne put que froncer très fortement les sourcils qui décrivaient de belles vagues au dessus de ses yeux. A ce point-là ? « J’ai bien peur que nous n’ayons pas quelque chose de si fort, non.» Fit-elle sur une pointe d’humour. Elle ne voulait pas lui faire peur ou l’impressionner de quelque manière que ce soit malgré le contexte. La demande d’une interview par la rédactrice en chef de l’écho des mers devait toutefois inquiéter n’importe quel jeune qui venait d’arriver. Pour autant, elle ne voyait pas comment détendre l’atmosphère si même un sourire avenant et des paroles réconfortantes n’apportaient rien à la discussion. « Je comprends.» Essaya-t-elle une fois encore espérant une fois de plus clore toute cette anxiété apparente.


Enfin, il fit le choix du café. Elle se dirigea alors vers la porte pour demander à sa secrétaire la boisson demandée et lorsqu’elle revint à Abdoulaye, il lui posa une question pertinente. Pourquoi en effet ? Sans la directrice du journal, ils ne se retrouveraient pas l’un face à face dans son bureau prêt à échanger sur les raisons de son arrivée ici. Les réfugiés l’intéressaient, mais pas plutôt dans un angle d’intégration et surtout pour apporter encore plus de la lumière sur les véritables problèmes de cette politique de l’autruche du gouvernement. Elle espérait qu’à force de présenter les réfugiés, les Avalantes finiraient bien par se rendre compte que ces pauvres gens venaient de plus en nombreux sur leurs rives. Mais, ce jeune homme était un cas à part, une exception, celle qui confirmait la règle. Un tout petit grain dans un immense océan de sable.


Mais comment lui expliquer cela sans qu’il prenne la mouche ? C’était important cela aussi. Ne pas le vexer. « Il est assez rare qu’un Avalante revienne de son année de découverte en compagnie de quelqu’un.» Comprenez par là, une personne extérieure à Avalon. « C’est plutôt l’inverse qui se passe. Les Avalantes savent ce qu’ils quittent et ce qu’ils vont avoir. Ce n’était pas vraiment votre cas je suppose.» Elle ne comprenait sincèrement pas pourquoi quelqu’un quitterait sa famille entière et ses amis pour l’amour. Ça n’avait pas de sens à ses yeux. Les amant, ça venait, ça partait. Mais la famille, les parents, les frères, les sœurs, les amis, ils restaient aussi longtemps que possible. Elle voyait un peu cette décision comme un abandon, comme un lien qui s’était cassé. Et même en tournant cela dans tous les sens, elle ne voyait pas comment. « C’est cette histoire qui nous intéresse. Je veux dire les journalistes et lecteurs. Nous pensons que l’amour pourrait apporter une touche plus joyeuse aux histoires plus tristes que nous couvrons habituellement. » Puis, il y avait forcément des détails qu’elle ignorait, des secrets. Et elle s’était convaincue au fur et à mesure qu’elle pouvait peut-être les percer en fouillant un peu.


« Ais-je répondu à votre question ou avez-vous besoin d’autres précisions ?» L’interrogea-t-elle calmement. Ce fut à ce moment-là que la secrétaire tapa à la porte pour apporter une tasse de café bien fumante. Lynn lui indiqua d’un geste de la main de la déposer sur le bureau devant le jeune réfugié. « Merci miss Wilson.» Dit-elle avant que cette dernière ne reparte aussi vite qu’elle fut apparue. Puis, Lynn reporta son attention sur son invité prête à commencer cette conversation qui s’avérerait tout à fait intéressante. A présent, elle était assez certaine qu’il y avait de la matière. Les questions fusaient dans sa tête et il ne restait plus qu’à les formuler correctement pour obtenir les réponses voulus.




••••

by Wiise


Lynn Rosebury
There are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds.@laurell k. hamilton ≈  › alaska.  

me contacter

@ Abdoulaye Bakara

Abdoulaye Bakara
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 28
Fays : 2432
#
Lun 5 Déc - 13:52
Je soupire légèrement, ce n'est pas pour aujourd'hui, la bonne vieille mine à prendre de bon matin pour faire la fête toute la journée... Ou pour me détendre un peu l'anus, dans cette circonstance. Soit, je me rabattrais sur le fameux excitant du matin.

"Un kawa ira très bien alors."

Puis vint ensuite l'introduction de cet échange. J'écoutais sans émotions son discours. Me rappelant mon arrivée... Je n'savais rien sur ce morceau de terre avant d'y foutre les pieds et je n'pouvais qu'acquiescer malgré moi, m'en voulant intérieurement. Oui, j'ai quitté beaucoup de choses mais.... C'est pas avec une Avalante que j'ai envie d'évoquer ça. Sûrement pas avec quelqu'un de haut placé malgré le stress qui certes, redescendait légèrement. Je restais néanmoins alerte. J'suis p'tet parano mais j'veux pas m'faire piéger.

"Hmm." Lâchais-je en faisant la moue. Je suis pas sûr de savoir où elle veut en venir. "Hum hum." Je secoue la tête sans dire mot. Je suis donc un cas exceptionnel et ça explique ma présence dans ce bureau. "Hmm."

C'est tout ce que je suis capable de lâcher en répondant avec quelques mimiques. A la mention de l'amour, je me bats à l'intérieur pour ne pas lever les yeux au ciel et je reste donc stoïque, le visage neutre, hochant la tête pour faire semblant que je comprenais où elle voulait en venir. Je comprenais où elle voulait en venir de toute façon. Elle n'avait pas tourné autour du pot, mais malheureusement, c'est ce qui me rendait un peu morose, même si je me mordais la joue et essayais de ne pas froncer bêtement les sourcils, ou de croiser les bras, la posture fermée trahirait les mensonges que je comptais débiter, à coups sûrs.

"Ah l'amour." Fis-je en me grattant le menton, prenant un faux air penseur, les yeux rivés sur le plafond, un sourire gaga feinté pour faire mine de penser à Ashley et aux bons moments qu'on a passé ensemble, eux étant bien réels, c'qui facilite la chose. "Vous avez bien supposé, c'est bien mon cas. Mais j'étais conscient de tout abandonner. Je l'ai voulu... Je n'savais pas que j'allais me retrouver, " prisonnier ? Captif d'Avalon ? "Résident à vie."

Le terme reste élégant et ne montre pas la furieuse envie que j'ai de quitter l'île. Je me méfie. Peut-être que tout cela n'est qu'un test de plus, et si, j'ai le malheur de me retrouver ici, j'ai tout autant peur qu'on me bannisse. Pour le moment et la prochaine année à venir, Avalon est ma sécurité. Mais je m'en lasserai vite, je le sais.

"Non, vous m'avez répondu avec clarté madame Rosebury." Répondis-je en remerciant la fameuse miss Wilson d'un mouvement de tête, attrapant la tasse pour souffler sur ses bords. "Je vous laisse commencer cette interview... Cependant, je n'vais pas vous mentir, j'ai comme qui dirait l'impression de savoir ce que vous allez me demander."

Mon passé ? Elle n'en saurait bien que ce que je veux lui dire. Mon présent, également. Pourquoi j'ai été prêt à tout abandonner ? Je ne me voyais pas lui dire que les sorciers les plus riches d'Afrique m'avait dans leur viseur. Ce papier de choux qu'elle allait servir aux Avalants, ce ne serait qu'un tissu de mensonges. Ou de ce que je voudrais bien raconter.

"J'aime Ashley en tout cas. Sachez le. Je me demande même pourquoi c'est mon témoignage que vous voulez, et non le sien."

Outre le fait qu'elle n'est pas réfugiée... Je pense sincèrement qu'elle serait mieux placé pour faire passer notre relation pour un amour pur et fusionnel. Parce qu'elle y croit vraiment, elle.
me contacter

@ Lynn Rosebury

Lynn Rosebury
Born here
DATE D'INSCRIPTION : 15/01/2022
HIBOUX : 545
Fays : 4173
#
Ven 30 Déc - 15:40
Une interview pas comme les autres
Abdoulaye & Lynn
••••

 Elle ressentait une forme d'hésitation venant de ce jeune homme. Et quelque part, cela avait du sens. Un gamin de cet âge n'avait probablement jamais été confronté à une telle situation. De plus, il avait déjà vécu pas mal de choses depuis son arrivée à Avalon. Mais elle soupçonnait quelque chose d'autre derrière tout ça. Elle garda cela dans un coin de sa tête décidant d'écouter avec la plus grande attention. Résident à vie, c'était une douce expression face à l'immense sacrifice qu'il avait fait. Elle fronça légèrement les sourcils. « Je me doute bien.» Dit-elle simplement. Elle avait espéré une réaction plus importante, visible, plus palpable. Elle était presque déçue.  Alors elle attendit la suite de cet échange avec la plus grande attention. Elle trouverait bien un moyen de le faire parler après tout. C'était ce qu'on attendait d'elle après tout. Alors elle s'efforcerait d'atteindre les objectifs qu'on lui avait fixé, et plus encore probablement.  C'était son travail voilà tout.

Elle hocha la tête et se recula dans sa chaise, calant son dos contre le dossier prête à accueillir toutes les informations que lui donnerait Abdoulaye. Elle considéra un instant sa remarque. Ce que les aes sedai avaient tiré de lui n'avait pas été rendu public. Il fallait s'attendre à des similitudes et redites. Et jusqu'à cet instant, Lynn ne s'était imaginée que des questions somme toutes ordinaires. Une interrogation résonnait dans son esprit : Pourquoi ? Qu'avait-il eu à gagner à tout abandonner pour une illustre inconnue ou presque presque ? Elle faisait partie des sceptiques.... Elle savait que beaucoup s'enflammaient pour l'amour, déplaçaient des montagnes. Pour autant, elle ne comprenait pas comment l'amour pouvait dépasser la peur de l'inconu, l'abandon de ses proches... Il y avait quelque chose à tirer de cette histoire. Elle le savait à présent. « Peut-être devrais-je vous laisser mener l'entretien dans ce cas ?» Sourit-elle en posant ses mains sur le bureau. « Qu'est-ce que vous avez l'impression que je vais vous demander ? » L'interrogea-t-elle ensuite d'une voix tranquille. Oh elle aimerait bien lui tirer les vers du nez... Mais elle supposait que cette requête ne suffirait pas. Il finirait bien par réagir ou dire quelque chose.

Finalement, il lui assura qu'il aimait réellement la dénommée Ashley. C'était peut-être bien vrai. Il le pensait peut-être réellement. Du moins, elle l'espérait sincèrement pour lui. Le témoignage d'Asley était sans nul doute esentiel ou au moins utile. Mais pas pour cet article. Pour les aes sedai, pour le gouvernement, oui. Il fallait corroborer les deux versions, prouver son amour, ses connaissances... ce genre de choses. « Je ne doute pas un seul instant de cela.  » C'était là un demi-mensonge. Mais là n'était pas la question. Si elle voulait écrire une histoire d'amour, elle serait bien capable de le faire elle-même. Elle pourrait écrire un article sur un couple fictif. La particularité de cette histoire était la venue d'Abdoulaye. Et définitivement, la version d'Ashley serait soit incomplète soit ordinaire. Ce n'était pas elle qui avait tout quitté. Alors elle reprit d'une voix posée : « Nous pouvons nous entretenir avec elle si c'est ce que vous souhaitez. Mais votre témoignage compte. Qui de mieux que vous pour racontrer votre version ? Vous me semblez tout à fait capable de le faire. » Il s'exprimait bien, ne paraissait pas intimidité au point de tenir un discours incohérent.


••••

by Wiise


Lynn Rosebury
There are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds.@laurell k. hamilton ≈  › alaska.  

me contacter

@ Abdoulaye Bakara

Abdoulaye Bakara
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 28
Fays : 2432
#
Sam 7 Jan - 9:02
C'était limpide, elle voulait savoir ce que je fichais ici. Comme d'autres avant elle, même si cette entrevue ci paraissait moins solennelle. Je pense qu'elle a tout un tas de questions déjà prêtes dans sa besace.

"Non merci, je n'suis pas à l'aise avec ce genre d'exercices." Et pourtant, je pourrais, prendre les rênes, raconter tout les mensonges qui me passent par la tête pour éviter les sujets brûlants ou contraignants. "Vous allez me demander ce qui m'a poussé à tout abandonner non ?" Et c'est une question à laquelle je ne souhaite aucunement répondre. Mais j'y suis obligé. "Il n'y a pas que l'amour., je l'avoue."

Mes lèvres se fendent d'un léger sourire quand elle assure me croire. Bien. J'arrive toujours à faire bonne figure malgré ces sentiments surjoués. Il est facile de faire bonne figure devant ma bien aimée. Quelques mots doux, quelques gestes de tendresses, un baiser chaque matin, une caresse dans le cou avant de se coucher et tout semble réel. J'y mets l'engouement que l'on a lors de nos premiers amours. Du moins, par delà l'île. C'est justement ses habitants et leurs yeux curieux qu'il est plus difficile de berner. Encore plus quand il s'agit d'une journaliste. Je ne sais pas si elle me fait réellement confiance, dans ce cas, nous sommes tous les deux sur la défensive.

"Mon continent est vaste. Et j'en ai fait le tour, du haut de mon jeune âge. Le monde est vaste et il fallait bien choisir un endroit à visiter. Je mettrais cela sur le compte de ma jeunesse. J'avais toute la vie devant moi et une belle et courageuse jeune femme qui me proposait une "aventure" en quelque sorte. Curieux comme je suis et motivé par l'amour" j'aurais presque envie d'en rire si mon cerveau ne se focalisait pas sur le mensonge, au point même de croire ce que je racontais, "je n'ai pas hésité un seul instant. Si je dois vous donner ma version, j'étais avide de découverte et surtout, de voir l'endroit où a grandi ma bien aimée... Vous savez c'que ça fait quand l'être cher semble garder un secret bien lourd ? Qu'il dit qu'il doit vous quitter ?"

Moi même, je ne le savais pas. J'avais juste pris cette porte ouverte. Je nichais mon front dans la paume de ma main droite comme si cela m'avait été inconcevable.

"Mais si vous voulez vous entretenir avec elle, je suis sûr qu'elle n'y verra aucun inconvénient."

Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle s'y refuse et j'aurais les cartes de cet entretien en main. Le contrôle.
me contacter

@ Lynn Rosebury

Lynn Rosebury
Born here
DATE D'INSCRIPTION : 15/01/2022
HIBOUX : 545
Fays : 4173
#
Lun 6 Fév - 11:00
Une interview pas comme les autres
Abdoulaye & Lynn
••••

Lynn inclina la tête sur le côté et fit faussement la moue. Elle aimait trouver la vérité sur les sujets qu'elle traitait... Oh elle pouvait passer des heures à fourer son nez là où il fallait pas si cela signifiait qu'elle dénichait un secret d'état. Mais elle devait admettre que cet entretien n'était pas anodin pour elle. Les histoires d'amour n'avaient jamais été son rayon, sinon, elle se serait spécialisée dans ce domaine. Alors peut-être que dans le fond, elle aurait aimé le voir prendre l'initiative et raconter sa vie sans qu'elle n'ait à poser tout un tas de questions plus ou moins basiques. Lui laisser le libre arbitre n'était peut-être pas une mauvaise idée dans le fond. Mais il semblait jouer la carte de la prudence... Pour le moment, il naviguait entre deux impressions pour elle. Il pouvait être sincère... ce qu'il disait ou faisait jusqu'à maintenant ne lui semblait pas absurde considérant sa situation, mais il y avait quelque chose de plus à découvrir... « Vraiment ?» Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Elle était déçue quelque part qu'il ne prenne pas le taureau par les cornes. « Vous pourriez vous adresser à moi comme si j'étais n'importe qui. Je ne suis pas une aes sedai. J'ose espérer que je sois plus amicale qu'eux. » Elle collaborait avec la spy master sur un projet, elle savait de quoi elle parlait. Si la cheffe était un bon exemple de ce que ce corps professionnel et secret pouvait représenter, elle plaignait sincèrement les pauvres réfugiés qui arrivaient sur l'île pour trouver refuge. Mais est-ce que Abdoulaye en faisait partie ? Elle supposait que ce n'était pas que l'amour qui l'avait guidé sur les rives d'Avalon... « Eh bien, dites moi... Je suis toute ouïe. »  Dit-elle avec un sourire.

Elle était tout à fait prête à écouter son récit, c'était ce qu'elle attendait depuis qu'il fut entré dans son bureau. Alors, elle posa ses coudes sur le meuble en face d'elle et appuya son menton sur ses deux mains liées entre elles. Elle voulait jauger cette histoire comme si on lui racontait un récit d'aventures et non pas comme s'il s'agissait d'une réelle interview. Elle ne savait pas réellement pourquoi mais elle choisit de se prendre au jeu et de se laisser à croire que ses propos pourraient se retrouver dans un grand roman. Il serait bien temps de revenir sur cette décision après... Elle nota dans un coin de sa tête qu'il avait fait le tour de l'Afrique. Elle se rappela avoir jeté un oeil à un planisphère la veille. L'Afrique faisait quelques millions de kilomètres carré. Comment avait-il pu tout voir en si peu de temps ? Avalon était bien plus petite, et même après quarante ans, elle pouvait encore découvrir des choses... Elle sourit doucement quand il qualifia Ashley comme "sa bien aimée". « Et vous avez tout quitté pour le grand amour et une aventure ?» Demanda-t-elle essayant le plus possible de ne pas paraitre trop... sceptique. Mais elle reprit rapidement la parole préférant lui éviter le temps de réfléchir trop à la question : « Ah je suis curieuse d'en connaître davantage sur vos aventures en Afrique. Comment avez-vous pu faire le tour d'un tel continent ? Avalon est bien plus petite en comparaison, je ne parviens pas à me visualiser la chose. Quand avez-vous commencé à voyager ? » Avait-il eu des problèmes dans ses séjours ? Avait-il rencontré les mauvaises personnes ? Qu'était-il arrivé à sa famille ? Autant de questions qui lui venaient, mais qu'elle gardait bien pour elle. C'était peut-être là que se trouvait la clef à toute cette histoire. Une clé qu'il contournait soigneusement. Comme si elle allait se satisfaire d'un simple "j'ai eu envie d'aventure." « J'ai moi-même eu ce que vous appelez une aventure. Tout comme votre bien-aimée, j'ai eu l'occasion de quitter l'île pendant une année. Mais je dois admettre que je n'aurais pas eu le courage de partir sans savoir où j'allais. » Ou sans savoir si elle pouvait revenir chez elle... Mais avait-il un endroit où il revenait après ses voyages ? Un endroit où rentrer...

« Je dois dire que maintenant que vous émettez l'idée...  » Commença-t-elle avec un fin sourire... Elle choisit de ne pas prendre de décision pour le moment, de ne pas se hâter. Et elle fit surtout le choix de laisser en suspens cette possibilité, comme pour garder un joker dans sa manche le moment venu. « Dites moi... Quelle était votre vie avant que vous ne rencontriez Ashley ? » Elle s'attendait presque à ce qu'il lui dise qu'il vivait avec une partie manquante dans son coeur... comme toutes ces grandes histoires d'amour. Le concept de bien aimée n'était peut-être bien éloigné de celui d'âme soeur, elle supposait... Et elle était curieuse de savoir ce qu'il lui dirait...


••••

by Wiise


Lynn Rosebury
There are wounds that never show on the body that are deeper and more hurtful than anything that bleeds.@laurell k. hamilton ≈  › alaska.  

me contacter

@ Abdoulaye Bakara

Abdoulaye Bakara
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 28
Fays : 2432
#
Lun 27 Mar - 14:33
Je n'peux qu'hocher la tête. Effectivement, notre échange est bien plus agréable que celui que j'ai pu avoir avec les Aes Sedai mais j'ai tout de même l'impression qu'elle pourrait lire elle aussi dans ma tête. Je n'aime vraiment pas ça. Ca m'fait froid dans l'dos rien que d'y penser, d'y repenser.

Et c'est parce qu'elle me déstabilise que je suis poussé à l'erreur, sans m'en rendre compte, en en riant intérieurement avant de bloquer et de me rendre compte de mes mots.

"La découverte, encore !"

Quelle belle volonté de me rattraper mais je ne me sens même pas crédible et j'retiens un tressaillement quand elle me dit m'écouter. On va bien finir par y arriver, j'en suis certain... Et ça m'agace.

"En transplanant, évidemment." Répondis-je en souriant lorsqu'elle cherche à comprendre comment j'ai pu faire le tour de l'Afrique à mon jeune âge. Néanmoins je range vite mon sourire, ou du moins, il se veut plus crispé quand elle évoque sans le savoir le décès de mes parents. "Quand il a fallu nourrir ma famille."

Une part de vérité qui me donne envie de grincer des dents. J'ai beau essayer de me dire qu'elle est bienveillante, sa curiosité me dérange. Pourtant je savais c'que j'avais signé en acceptant cette invitation. Mais j'avais pas prévu qu'les souvenirs me remontent comme cela.

Alors peu m'importait son voyage, elle savait ce qu'elle allait retrouver et était sûre de le retrouver en rentrant sur Avalon. C'qui n'était pas mon cas et malgré qu'elle le soulève, j'avais l'impression que ces mots étaient censé me confondre dans l'idée que nous avions des points en commun ? Non, c'était bel et bien avec Ashley qu'elle en avait. Pas avec moi.

"Si vous le dîtes." J'ai l'air peu convaincu.

Tant que j'étais loin de mon continent. Tant que j'étais loin de mes ennemis. Tant que j'étais loin des conséquences de mes mésactions passées. Pourtant on touchait au but et je me devais de ne pas me crisper davantage. J'allais devoir répondre à toutes les questions précédemment évitée ou détournée.

"Est-ce que j'ai tout quitté pour le grand amour et une aventure ? Oui. Est-ce que j'ai pu faire le tour de l'Afrique malgré la taille de mon continent... Peut-être que je grossis l'exploit. Est-ce que je n'avais qu'onze ans lorsque j'ai dû quitter le foyer familial... Oui. Et ça a été le début de plusieurs longs voyages. Est-ce que vous visualisez maintenant ? Des gamins qui doivent obéir à son grand-frère, peu importe où celui-ci les emmène ?"

Ma famille est loin d'ici... Certes. Autant dire que cet entretien commence déjà à me taper sur le coquillage... Je n'aime pas beaucoup la réussite qu'elle a à s'immiscer dans mes souvenirs.
Chercher dans des détails banals pour apporter une dose de vérité à mon discours tout en en contrôlant la direction. Y mettre un soupçon de ressentiment et feindre la tristesse en espérant la désarçonner et la rendre moins perspicace.

"Peu m'importait de savoir où nous irions, tant que j'étais avec Ashley." Mais nous en revenions toujours au mensonge. "Ma vie était fade avant que je ne la rencontre." Oh, j'essaye de ne pas laisser échapper un rictus, j'ai le timbre de la voix fébrile. J'ose tenter de paraître le plus sincère possible. "Je.. ." Je vais peut-être minimiser les choses mais ça lui donnera un os à ronger. "Je volais sur les marchés. Je dormais dans des granges ou dans des bâtiments religieux en faisant mine de croire à ce que me proposer les hôtes. Je mendiais aussi parfois et c'est comme ça que j'ai rencontré cette jolie blonde. Tout a changé ensuite. Ses yeux sont devenus ma raison de vivre... Vous comprenez ? J'n'avais rien à perdre après tout."
me contacter

@ Contenu sponsorisé

#
me contacter

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum