The crime ∞ Il n’était pas souvent simple d’avoir chaud dans leur petite maison, malgré les sorts qui réchauffaient les couvertures, et les trous dans la toiture systématiquement rebouchés. Les hivers étaient long et froids en Suède, et les Svensson avaient appris à les gérer comme ils pouvaient. Il n’y avait pas d’argent à gâcher sur les habits et les fourrures, pas lorsqu’il y avait à peine assez pour nourrir tout le monde. La nouvelle bouche à nourrir n’avait pas arrangé la situation monétaire déjà précaire de la famille, mais ils n’auraient changé leur décision pour rien au monde. Ylva leur avait laissé peu de choix, de toute façon. Les Svensson n’avaient pas grand-chose, mais le peu qu’ils détenaient était partagé équitablement entre les membres de la famille. Que cette famille fût entièrement du même sang ou non n’importait pas. Helmi était entre leurs murs depuis si longtemps qu’elle était un membre à part entière de leur petit clan, avant même qu’elle ne l’intégrât officiellement. Ylva en avait été parfaitement enchantée. Il lui fallait partager son lit avec sa jeune amie, car la maisonnette n’avait que trois chambres, et elle s’en était réjouie, et n’avait jamais regretté. C’était le premier hiver où Ylva n’avait pas froid, blottie contre le corps endormi d’Helmi. Elle aimait la regarder dormir, sans jamais en chercher la raison. Les traits paisibles de la jeune fille attendrissaient la Svensson, qui ne l’avait pas vue depuis quelques mois. Elle regarda un instant le feu brûler dans le coin de cheminée qui éclairait doucement sa chambre, avant de replacer son attention sur les traits délicats d’Helmi. Elle se rendit compte qu’elle s’était endormie lorsqu’une soudaine sensation de froid la réveilla. Ouvrant les yeux, elle aperçut sans comprendre son amie agrippée par un homme, qui s’appliquait à l’extirper du lit. Plus par réflexe qu’autre chose, elle attrapa l’autre bras d’Helmi, et chercha à la garder contre elle. Tout sembla dégénérer en moins d’une minute. Ylva s’écria, effrayée, et les deux hommes se montrèrent plus pressés, puis violents. Le frère d’Ylva pénétra dans la chambre le premier, un gourdin dans la main mais les yeux encore endormis, puis ses parents après lui. La suite se passa si vite qu’Ylva peina à la comprendre. Il y eut un cri, des mots échangés dans une langue qui lui était totalement inconnue, puis une explosion de Chaos. Le feu de la cheminée grossit, jusqu’à déborder sur les murs, les flammes dévorant les maigres pans de bois en l’espace d’une seconde. Quelques instants plus tard Ylva fut forcée de lâcher sa prise sur Helmi, son bracelet lui restant entre les doigts. La fumée remplit la pièce et elle perdit son amie de vue ; emportée avec empressement. Le feu magique gagnait de l’emprise sur la pièce, brûlant tout sur son passage. Une vive douleur saisit Ylva, puis plus rien. Lorsqu’elle se réveilla quelques heures plus tard, la maison était réduite en cendres, et son frère avait péri dans l’incendie.

The mistake ∞ Elle regardait les tombes de ses parents, fraîchement déposées, et elle pouvait presque sentir leur présence derrière elle. Ils entouraient Tryggve comme s’ils le gardaient, seules pierres dans ce jardin de fortune au milieu d’une forêt. La maison avait été en pierre, cette fois-ci, et Ylva l’avait vidée — et détruite — avec une rage qui lui avait échappée et qu’elle ne reconnaissait pas. Elle s’était perdue depuis la disparition — l’enlèvement — d’Helmi. Ou alors peut-être était-elle devenue la personne qu’elle avait toujours censée être. Toute empathie lui avait été violemment arrachée, et elle regardait le monde non plus avec émerveillement mais plutôt avec intérêt, recherchant ce qu’il pouvait lui apporter plutôt que l’inverse. Elle ne survivait que par défiance, et par entêtement, se sortant de situations impossibles avec la rage du condamné, jusqu’à se retrouver face aux mauvaises personnes. Sa fuite en avant l’avait amenée jusqu’aux portes des Olander. Les grilles en fer forgé de leur manoir lui étaient restées désespérément fermées, et elle avait attendu jour et nuit, jusqu’à les voir. Une partie d’elle savait très bien qu’ils n’étaient pas allés chercher Helmi si peu de temps après l’avoir rejetée, mais la partie obsédée, désespérée, avait fini par penser qu’ils avaient pu l’enlever pour la tuer ensuite, et effacer son nom des archives familiales. Comment pouvait-on expliquer qu’elle eût totalement disparu de la surface du globe, autrement ? L’inconscience l’avait poussée à les attaquer, et les représailles avaient été si sévères qu’elles lui avaient tout coûté, ou presque. Elle déposa des fleurs contre les tombes de sa famille, les yeux secs et le teint livide. Elle n’y reviendrait plus.

The salvation ∞ Elle n’avait que sa seconde forme pour lui tenir chaud. Les hommes de main des Olander étaient toujours à ses trousses, et elle avait beau traverser la Scandinavie, ils ne semblaient pas manquer de la retrouver à chaque fois qu’elle trouvait un bout de toit pour s’abriter. Il était finalement plus sûr de errer d’une forêt à l’autre, se glissant dans les meutes de loup et évoluant avec elles. Terriblement seule, les animaux lui redonnaient une impression de famille, et elle n’était pas fière d’avouer qu’elle pouvait passer des jours complets sans même reprendre forme humaine. Elle se demandait si cela pouvait causer des dégâts à son psyché, d’être ainsi plus animale qu’humaine, mais elle ne s’en inquiétait pas plus que ça. Les plus gros dégâts étaient déjà faits, la plupart était de sa faute, et elle n’avait plus que ses yeux pour pleurer. Mais Ylva ne pleurait pas. Elle saignait plutôt, s’entêtant dans des batailles insensées et perdues d’avance, cherchant la mort peut-être, comme si cela avait été son seul échappatoire. Un jour pluvieux, la mort la trouva presque. Ces mêmes hommes de mains qui la traquaient depuis des mois parvinrent à retrouver sa trace alors qu’elle s’était glissée dans un village du sud de la Suède pour un repas chaud. Elle était aculée contre un mur, le visage et les poings en sang. Pour autant, elle ne savait pas abandonner, en était incapable. C’était peut-être ça qui lui plut. Des coups de feu retentirent dans la ruelle, et l’homme lui sourit, un peu trop charmant. Ses raisons n’intéressaient pas Ylva. Il lui rendit son statut de prédateur, et elle le suivit sans hésiter.

The hunt ∞ Elle courait à travers la neige, les pattes tombant rudement au sol l’une après l’autre. Il y avait des torches derrière elle, des cris, mais elle ne s’en formalisait pas, filant à travers la forêt, le nez à moitié au sol et à moitié au ciel. L’odeur se dissipait au fil des secondes, et elle se demandait si le sorcier n’était finalement pas plus malin qu’il en avait l’air. Elle n’aimait pas particulièrement utiliser sa forme de garou pour traquer ses proies, car c’était souvent trop rapide. Ca n’était pas dire qu’elle s’ennuyait, mais elle appréciait la chasse, et briser le petit espoir que ses cibles devaient avoir en ne la voyant pas arriver. Elle commençait à avoir une petite réputation à travers l’Europe, et elle savait que l’on commençait à la craindre. Elle ne pensait pas être gratuitement violente. Elle poursuivait son objectif sans trop se soucier de qui se mettait en travers de sa route, oui, mais elle n’allait pas attaquer à gauche et à droite sans aucune logique. Malgré les affiliations de l’Ordre de Sangréal avec les nazis, elle ne voulait rien avoir à faire avec ces allemands un peu trop gourmands, et elle faisait en sorte de rester hors de leur radar. Elle suivait ses pistes avec précision, traquant chaque rumeur et chaque indice, écoutant tous les murmures menant ou non à Avalon. L’île mythique était rarement évoquée mais il y avait d’autres histoires, celle d’anges gardiens qui apparaissaient au dernier moment pour sauver des Sources. Ce genre d’histoire traversait les âges. Les mourants espéraient toujours qu’on vînt les sauver d’une mort certaine, et si Ylva avait été la dernière à les croire avant de rencontrer l’Ordre de Sangréal, elle était à présent persuadée qu’il y avait une part de vérité dans ces divagations. L’homme qu’elle pistait avait déjà échappé à la mort une ou deux fois, mais ça n’était pas pour cela qu’elle le poursuivait. Il recherchait avec acharnement sa fille qui venait de se faire enlever, et la coïncidence était bien trop grande pour qu’Ylva ne s’interrogeât pas sur les kidnappeurs. Elle était persuadée qu’Avalon était derrière ces disparitions, mais elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Avaient-ils besoin de sang neuf sur l’île ? Faisaient-ils des sacrifices pour la garder secrète ? Etaient-ils cannibales ? Les pensées les plus folles avaient traversé l’esprit d’Ylva, qui avait cru à chaque rumeur qu’elle avait un jour entendue avant d’avoir eu la preuve du contraire. Et rien n’était su sur Avalon, ou presque. Des bruits de couloirs qui n’avaient pas de sens, des espoirs et des mythes vieux de mille ans. Elle chassait des fantômes, et à chaque fois qu’elle pensait se rapprocher, ils lui glissaient entre les doigts. Mais elle ne perdait pas espoir pour autant. Ylva était acharnée, tellement persuadée qu’elle y retrouverait Helmi qu’elle ne voyait plus que ça. Elle était si aveuglée au reste qu’elle perdit pied pendant sa traque. Focalisée sur l’odeur de l’homme qui fuyait dans les bois, elle ne s’aperçut du piège dans lequel elle marcha que trop tard. La pince se referma vicieusement sur sa patte, et elle ne put retenir un hurlement. Sa masse s’effondra au sol, roulant lourdement dans la neige avant d’être arrêté violemment par la prise qu’il y avait sur sa patte. Elle sentait les dents en métal ronger son os, et elle ne put résister à la douleur bien longtemps. Elle haletait, coincée dans sa forme, incapable de se défaire du piège et incapable de se calmer assez pour se retransformer en humaine. Elle n’avait pas besoin d’entendre l’homme qu’elle pourchassait pour savoir qu’il était parvenu à la semer, et elle savait qu’elle ne sortirait pas de ce piège de sitôt. Elle hurla à nouveau, le cri traversant la nuit.

The reckoning ∞ Elle regardait les flammes gagner les habitations avec satisfaction, debout au milieu des cendres, du sang sur le visage. Elle ne savait plus si c’était le sien ou celui d’un autre, le chaos autour d’elle chassant ses derniers souvenirs. Qu’importait. Il y avait des cris qui résonnaient partout autour d’elle, mais elle n’y faisait pas attention. Concentrée sur le sort, elle suivait la course du brasier des yeux, l’accompagnant avec tout son Chaos jusqu’à détruire l’intégralité des bâtiments du village. Elle observait, fascinée, les vitres exploser sous la chaleur et des murs entiers s’effondrer, s’imaginant sans difficulté la scène qui continuer encore d’hanter ses rêves. Elle sentit ses cicatrices brûler, conséquence purement psychologique de ce qu’elle était en train de faire, et la douleur fut si soudaine qu’elle perdit presque le contrôle d’une énième boule de feu. Elle la rattrapa à la dernière minute, juste à temps pour la diriger vers le dernier immeuble de la rue. Elle ne sentit pas tout de suite la lame qui s’était enfoncée dans son dos. Il y eut une vague sensation de brûlure, puis du sang chaud qui s’écoula. Enfin, la dague fut retirée, et elle laissa échapper un gémissement de douleur. Elle se tourna vers son agresseur, et dévisagea sans même le voir un homme au visage couvert de cendres. Il avait la peau à moitié brûlée, et elle lui offrit un sourire fou, les dents ensanglantées, alors qu’il s’apprêtait à la poignarder à nouveau. Il lui jurait sa mort, et elle riait alors qu’elle intercepta son geste, tordant son poignet si violemment qu’il laissa échapper sa dague. Ils en vinrent aux mains tout de suite, lui essayant de l’étrangler, et elle lui envoyant coup après coup contre ses côtes et son abdomen. La douleur commençait à lui irradier le dos, et elle pouvait sentir son sang couler d’une façon qui aurait été inquiétante si elle s’était arrêtée pour y penser. Aux prises avec l’homme, ils basculèrent finalement dans les ruines d’une maison calcinée. Les braises étaient encore chaudes, et la sensation de brûlure qui lui parcourut les mains la fit paniquer. Elle se figea, juste assez longtemps pour qu’il pût inverser la tendance, et la renverser au sol. Sous lui, elle ne commença à se débattre que lorsqu’il recommença à l’étrangler. Son souffle était devenu inexistant, la douleur lui tordait les reins, et elle se demanda un instant si c’était ainsi qu’elle allait mourir. La pensée l’irrita. Il n’y avait rien de glorieux à mourir au milieu de maisons en cendres dans le sud de la Suède. Elle ne parvenait cependant pas à se dégager. Son regard devenait flou, et elle n’arrivait plus qu’à envoyer des coups maladroits contre les avant-bras de son agresseur. Soudainement, l’homme lui fut arraché, un sort le rendant inconscient contre les restes d’une cheminée. Elle prit un souffle désespéré, le regard vide, et elle ne put sentir qu’une main contre son épaule, puis une impression de passer dans un goulot de bouteille et d’en ressortir en mille morceaux. Elle perdit connaissance.

PREM'S, OBLIGÉE
BIENVENUE hihihihihihi
les emojis parlent pour moi :

Oh la voilà !
Rebienvenue parmi nous et bon courage pour ta fichette

@Hel C. Svensson  

Merci Lynn

Mais qui voilà

Bon courage pour ta fiche !

ton cauchemar

Merci

Oooh, une animagus loup !
J'ai vu ta demande de multi-compte pour ce personnage, je crois bien que ce sera notre seul point commun
Amuse-toi bien dans l'écriture de ce personnage très intéressant !

Effectivement, je pense que nos similarités s'arrêtent là

Merci beaucoup

Ylva Svensson a écrit: ton cauchemar

J'ai pas encore lu, mais j'me dis qu'il fallait quand même que je te souhaite la bienvenue, vieille fiente d'amour. xDD
Tu nous ponds un personnage tordu que je ne vais pas aimer, on le sait déjà.

hey you @Delilah de Vries ! die !  

Delilah de Vries a écrit:Tu nous ponds un personnage tordu que je ne vais pas aimer, on le sait déjà.

Brrr, j'suis pas sure non plus qu'il me plaise trop de la rencontrer