Psychologie de Comptoir - Delilah

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Dans nos rangs, nous comptons actuellement 11 Avalantes - 4 Réfugiés - 4 Héritiers et 4 Dissidents ! Psychologie de Comptoir - Delilah 3788950358
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Psychologie de Comptoir - Delilah

@ Marius Barabas

Marius Barabas
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 24/12/2022
HIBOUX : 78
Fays : 2236
#
Sam 28 Jan - 22:29
Psychologie de Comptoir
Vous reprendrez bien un verre ?
Ce jour-là, Marius était de service de nuit. Normalement du matin, il remplaçait Tristan qui venait de devenir papa. Ils n’avaient pas encore eu le temps de voir si le changement était permanent. Marius aimait bien faire des cafés artistiques, avec de la mousse de lait, et gérer la disposition des assiettes de petit déjeuner. Il excellait aussi en cocktail bien entendu. Mais cette activité lui rappelait plus son métier d’avant, dans le monde “réel”.


Sa vie ici était comme un rêve. Un peu faux, parfois déconcertant. Où l’on avance de jour en jour sans trop savoir où l’on va. Il faut se contenter d’avancer, en essayant de s’accrocher le moins possible à ses angoisses.
Il n’y avait pas d’uniforme dans cet établissement. Ce qui avait bien déçu le géant, qui appréciait beaucoup le standing qu’apportait une tenue officielle. Il était coquet et était donc allé investir une partie de son salaire dans un costume sur mesure et de bonnes bretelles.
Il y avait beaucoup de vêtements étranges sur Avalon. De nombreuses personnes s'emmitouflaient dans des tricot à capuche, doté d’une poche ventrale. Ils portaient aussi des pantalons de toiles, parfois troués volontairement. Marius était très attaché à ses origines et ne souhaitait pas se mettre à la mode locale:  il ne portait que des costumes, si possible trois pièces, avec chemise et chaussures de ville. Il acceptait aussi certaines tenues plus décontractées, avec vestes aviateur, lunettes de soleil et polo… Ce genre de choses.
Il avait noté l'absence de moustaches sur les visages de l’île, dernier cri en Europe de l’est mais visiblement pas à ici. Il verrait bien avec le temps s’il garderait la sienne.

Gominé, moustache lissée et tenue de serveur enfilée, il sortait de chez lui pour rejoindre son lieu de travail, La Mandragore.
La lumière chaude et tamisée posait une ambiance décontractée sur le bar végétalisé. Les ventilateurs tournaient lentement au plafond. Les effluves de plantes, de cuir et de bois étaient aussi enivrantes que la boisson. C’était un bar où les clients venaient discuter autour d’un verre. Jamais le tourne disque magique ne polluait la conversation, sauf le jeudi soir: pour la soirée tango. Tout était pensé pour le confort et un certain standing: si les étudiants étaient les bienvenus, on recherchait un autre style de consommateurs.
De riches banquiers, des juges, des professeurs, des femmes au foyer qui n’avaient pas à faire le ménage chez elles… Tous ces clients qui profitaient de l’établissement pour se détendre, organiser des rendez-vous professionnels ou simplement partager des ragots, autour d’un café le matin, et d’un verre le soir.
Il arrivait que certaines personnes boivent trop. Mais Marius n’avait pas eu l’occasion de les voir pour l’instant: elles étaient plus rares à 9h le matin. Mais il entendait parfois certains de ses collègues en parler. Aussi était-il préparé lorsque Jerry l’interpella à son arrivée.

“Garde un œil sur la dame au fond, elle a déjà bien consommé. Bon courage mon gars.”

Marius se doutait que son camarade voulait accompagner cette phrase d’une tape sur l’épaule, mais elle était malheureusement trop haute pour lui. Il lui tapota donc maladroitement les reins: ça n'apportait pas la même énergie.

Prenant le relais derrière le bar, il s'occupait à ranger, refaire les stocks… Mais bien vite, il se retrouva les bras ballants: le bar était calme. Soir de semaine, ça n’allait pas se bousculer aux portillons et les étudiants préféraient le Chaudron Bourré pour une soirée moins coûteuse.
Alors, par ennui et curiosité, le géant jeta un coup d'œil en direction de la poivrote. Et Ô surprise, sous ses yeux ébahis: sa psy.

Pendant quelques secondes, cette pensée le ravi: elle qui cherchait tellement à lui tirer les vers du nez, voilà qu’elle était bien punie. Mais il repoussa cette idée. Il savait bien que malgré son travail détestable, cette femme ne souhaitait qu’aider les autres. Et il était malheureux de savoir qu’elle se trouvait mal au point de boire seule dans un bar vide. Il pouvait au moins aller la saluer, c’était sûrement la chose la plus polie et honnête à faire. Bien droit, le visage le plus neutre possible, il s’approchait de sa table.

“Bonjour Madame De Vries… Comment allez-vous ? Vous reprendrez quelque chose ?”

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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
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Fays : 4880
#
Ven 10 Fév - 16:21

Psychologie de Comptoir

Marius & Delilah

Écrire sur la feuille blanche - rayer la dernière ligne - froisser le papier - jeter le papier sur la pile grandissante de boulettes ; autant de lettres avortées que Delilah n’arrivait jamais à formuler. Il fallait bien dire qu’après deux ou trois -  ou sept  - verres, la de Vries avait du mal à aligner les mots. La fin de journée avait été éprouvante et l’afflux de réfugiés qu’elle avait à traiter et à suivre n’aidait pas à soulager sa relation avec sa femme ; plus les arrivées étaient massives et plus Siuan semblait avoir de cadavres dans ses placards. Et comme si ce n’était pas déjà assez compliqué comme ça, elle ne pouvait rien dire à Delilah, évidemment. Les mois avaient passé, et les tensions s’étaient accumulées au point où Delilah découchait parfois, se cachant misérablement dans son bureau, ou encore dans l’appartement globalement inoccupé de Siuan. Elle en avait assez de vivre aux côtés d’un spectre avec qui elle ne pouvait plus communiquer, même de la plus simple des façons. Alors, une fois n’est pas coutume, elle avait trouvé un coin où passer sa soirée et où noyer sa triste réalité. Son goût pour l’alcool ne la mettait pas à son avantage et elle y trouvait – bien lâchement, elle le savait – le réconfort nécessaire afin de ne pas complètement couler.

Les heures s’étaient inexorablement écoulées et Delilah finit par reposer son stylo. D’ordinaire si prompt à la contenter, l’outil la narguait maintenant, incapable, lui-aussi, de retranscrire des mots que la psychomage n’arrivait de toute façon plus à trouver. « Djöfull er þetta ónýtt... ég get ekki skrifað henni þar sem hún getur ekki talað við mig. »* Elle jeta un coup d’œil à sa montre avant de regarder son verre. Elle avait bien le temps d’en prendre encore un ou deux, avant d’avaler sa fiole d’antidote, si elle décidait toutefois de rentrer ce soir. Elle voulut lever la main pour appeler un serveur quand une ombre fondit sur elle. Restant un instant immobile, elle se concentra sur les chaussures de l’opportun ; chaussures qu’elle trouva anormalement grandes et massives, d’ailleurs. Elle n’entendit d’abord pas ce qu’il lui dit, mais finit par braquer son regard sur lui, ou plutôt sur sa poitrine. Elle dut presque se tordre le coup et se pencher en arrière sur sa chaise pour apercevoir un visage qu’elle connaissait déjà. Elle le dévisagea un instant, parfaitement gênée qu’il la voit dans ces circonstances… Et puis – parce qu’elle était un peu pompette, forcément – elle fut prise d’un rire nerveux qui la secoua doucement, avant de grossir et de grossir encore, au point où elle fut prise d’un fou rire incontrôlable. Elle tapait la table de sa main, se repliait sur la table à mesure qu'elle riait, et il lui fallut quelques longs instants avant qu'elle n'arriva à se calmer un peu ; assez, au moins, pour finir son verre d'une traite et le tendre à son patient. « Vous, ici ? » - elle se redressa, essayant de retrouver un peu de sa superbe, même si ses yeux brillants et vitreux trahissaient son état. Elle snort à la question de Marius, et si elle espérait jusque là faire bonne figure, autant dire que ses efforts étaient tombés à l'eau. « Si je vais bien ? Quelle bien étrange question... C'est moi qui la pose, d'habitude ! » Peut-être déstabilisée par cette question, justement, les réminiscences de son rire disparurent  assez soudainement, et ne restait plus qu'un sourire las et triste. « Je n'aime pas cette question, en réalité... » Elle s'affaissa légèrement, avant de reprendre : « Vous travaillez ici, n'est-ce pas ? Qu'auriez-vous à me proposer, en plat ? Y'a-t-il une spécialité que je devrai goûter ? Si je veux continuer à noyer mon désarroi en bonne et due forme, il faut que j'avale quelque chose de solide. » - elle entreprit de ranger un peu son bordel ; d'un coup de baguette, son stylo, ses feuilles et ses boulettes froissées trouvèrent la route vers son sac à main, laissant ainsi la table propre - « Je reprendrai un verre de vin avec, s'il vous plait. J'imagine que vous ne pouvez pas m'accompagner, et c'est bien dommage... », ajouta-t-elle, rêveuse. Marius n'était pas un patient facile. Il ne se confiait pas, était peu réceptif à Delilah qui s'était toutefois promis de ne jamais baisser les bras, face à des patients récalcitrant. Pourtant la soirée prenait une tournure parfaitement inattendue, et, bien loin des conjonctures ordinaires, le thérapeute ne serait peut-être pas celui auquel on s'attendrait.

Traduction : * Putain, ça sert à rien... Je ne suis pas capable de lui écrire, comme elle est incapable de me parler.
(c) DΛNDELION


“Hope” is the thing with feathers
I have no life but this, To lead it here; Nor any death, but lest Dispelled from there; Nor tie to earths to come, Nor action new, Except through this extent, The realm of you. — E. Dickinson | (c)flotsam.
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@ Marius Barabas

Marius Barabas
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DATE D'INSCRIPTION : 24/12/2022
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Ven 24 Fév - 16:16
Psychologie de Comptoir
Vous reprendrez bien un verre ?
Si le sort de traduction de l'île fonctionnait, Marius voyait pourtant que sa psy ne parlait plus Avalonien. Il ne fallait pas être un génie d’empathie pour comprendre que le problème était personnel et touchait à quelque chose de profond, qui nécessitait quelques insultes dans une langue maternelle.

La quantité de papier sur la table témoignait du temps que Delilah avait passé à écrire. Depuis combien de temps essaie-t-elle ? Et que voulait-elle dire au juste ? A qui ? La curiosité gagnait petit à petit Marius, qui avait soudain un moyen d’en apprendre plus sur cette femme d’ordinaire si professionnelle et impersonnelle. Il quitta les lettres des yeux quand elle lui parla.

”Je travaille ici. Depuis quelques semaines maintenant, le matin surtout. Ce soir je dépanne un collègue”

Fallait-il expliquer le pourquoi du comment ? Ça n'intéresserait sans doute pas son interlocutrice qui semblait faire face à d’autres problèmes. Son sourire triste réveillait la compassion dans le cœur du géant, même si l’amertume semblait être sa saveur prévalente .
Pour ce qui était de la carte, Marius l’avait mémorisée assez vite: principalement composée de cocktail et d’alcool, les choix de nourriture étaient bien plus clairsemés.

”Il y a des assortiments de tapas, plusieurs sortes d’amuse-bouche… Et nous avons le plat du jour: Saint-Jacques Rossini. Elles sont fraîches mais les fruits de mer ne sont pas toujours conseillés pour accompagner.. de longues dégustations de vin” proposa t’il a Delilah en lui tendant la carte, au cas où elle souhaite y jeter un œil tout de même.
”Je peux aussi demander un burger en cuisine. Ce n’est pas à la carte mais je suis certain qu’ils ont de quoi le faire” ajouta t’il avec un sourire.

Il choisirait le vin pour madame, en fonction de son plat. Elle n’était sûrement plus à un stade où elle apprécie la subtilité du mariage des saveurs, mais le demi-géant aimait l’exercice. L'absence d’autres clients lui permettrait de lui tenir compagnie si elle en avait besoin. Après tout, c'était ça ou épousseter les étagères.

Après avoir déposé la commande en cuisine, il passa derrière le bar et attrapa une bonne bouteille et deux verres. Jetant un œil à la salle, confirmant qu’il n’y avait plus que deux clients à l’autre bout de la pièce qui finissaient leur verre et qui n'auraient besoin de lui que pour payer, il se dirigea ensuite jusqu'à Delilah. Théâtralement, il ouvrit la bouteille, fit goûter le vin à sa cliente, avant de d’attraper un siège et se servir lui-même un verre, avec un sourire en coin.

”Votre plat arrive madame… Maintenant dites-moi tout: pourquoi n'aimez-vous pas la question “Comment allez-vous ?” dit il avec un petit sourire, tendant son verre pour le sonner contre celui de Delilah.

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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
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Fays : 4880
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Ven 17 Mar - 15:51

Psychologie de Comptoir

Marius & Delilah

C’est fou ce qu’un imprévu, une personne inattendue ou des circonstances qui nous sortent de nos zones de confort peuvent être salvatrices, parfois. Ce soir-là, Delilah était sortie pour se changer les idées, pour essayer de trouver l’inspiration, n’importe quoi qui puisse l’aider à renouer avec sa femme… Mais une fois n’est pas coutume, elle n’y était pas arrivée, se frustrant d’autant plus qu’elle s’en voulait de savoir aider les autres, mais de ne pas savoir s’aider elle-même, ou mieux encore, aider sa femme. Elle aurait pu passer sa soirée à broyer du noir, à tourner en rond mais c’était sans compter l’arrivée de Marius. Ce demi-géant, derrière ses airs bourrus, avait un faciès qui amenait la confidence ; on avait envie de lui parler, de tout et de rien, et surtout de s’en faire un ami, rien qu’en le regardant, d’après Delilah. Alors, elle avait décidé de se laisser aller, d’accueillir cette distraction et de se défaire de tout a priori. La discussion semblait arriver assez naturellement, et la psychomage fut reconnaissante envers Marius qui, sans même le savoir, lui avait tendu une main qu’elle n’attendait plus. « Quelques semaines ? Mais c’est super ! » - répondit-elle avec enthousiasme - « Et ça va ? Je veux dire... » - elle jeta un œil au bar et au plafond - « Ce n’est pas trop serré, de travailler ici ? »[/color] Elle murmurait, comme s’il fallait rester discret, comme si la particularité était un secret ; l’alcool ne faisait pas de Delilah le couteau le plus affuté du tiroir… Elle prit grand soin, ensuite, d’écouter Marius – entendons ici qu’il lui fallut se concentrer tout particulièrement – avant de se laisser porter par ses suggestions et surtout par sa dernière proposition. « Allons pour le burger ! Ça fait une éternité que je n’en ai pas mangé… Saignant, pour la cuisson, si possible ! » Elle le suivit du regard quand il s’éloigna, ne perdant pas de vue ses mains, ses grandes mains qui attrapaient maintenant de quoi l’abreuver. Oh, deux verres ? L’idée de partager avec lui un instant où ils pourraient parler à bâtons rompus lui arracha un sourire, et elle attendit bien sagement qu’il revint, et qu’il lui fit goûter le vin. Avec son palais déjà bien râpé, elle ne put en apprécier toutes les saveurs, mais elle le trouva assez à son goût pour passer le reste de sa soirée. Il faudrait qu’elle revienne, un jour où son palais serait assez alerte pour savourer ce vin qui, elle en était sûre, devait être un très bon cru.

Elle observa ensuite Marius s’installer devant elle et s’adossa plus confortablement dans son siège. Ah, il était bon, le gaillard, et Delilah, de toute façon, avait terriblement envie de se confier. A sa question, elle soupira alors, trinquant avec lui avant de reprendre une gorgée, la gorgée du courage. « Parce qu’elle ne veut rien dire. Parce que c’est trop vague. Parce qu’on aurait tant à répondre à ça que les gens n’y répondent tout simplement plus. » - elle reposait son verre, s’accoudant sur la table - « De quoi veut-on s’enquérir ? De la vie personnelle et privée ? De la vie professionnelle ou encore familiale de la personne ? De ses projets, de ses attentes dans la vie ? » - elle reprit son verre pour le faire tourner devant elle, admirant le liquide glisser contre la paroi - « Moi par exemple… Professionnellement ? J’adore ce que je fais. J’aime mon travail, mon bureau, mes collègues et mes patients. » - nouvelle gorgée - « Personnellement ? J’ai un fils – dont je ne voulais pas à la base – adorable et merveilleux. Intelligent, intuitif, entêté, mais il deviendra un homme bon et équilibré… Et pourtant il revient de loin ! » - elle s’arrêta une seconde, reprit une rasade avant de reposer son verre un peu trop fort sur la table - « Mais sinon… Le reste, je ne sais pas. L’avenir, je le vois incertain, puisque ma femme, je ne sais pas si c’est encore ma femme, m’voyez ? » Elle s’adossa à nouveau, accompagnant son geste d’un long soupir. « Notre relation va mal. Et le pire ? Le pire c’est que je ne sais pas quoi faire pour arranger la situation. » Passant les mains dans ses cheveux, elle ferma les yeux un instant, avant de regarder Marius. Elle esquissa un sourire désolé, avant de reprendre. « Vous voyez ? Cette question ne sert à rien… Et pourtant, je vais vous la retourner. De vous à moi, de poivrote à serveur, sans penser à ce qui nous lie en dehors de ce restaurant… Alors, Marius, comment allez-vous ? » osa-t-elle demander en souriant.
(c) DΛNDELION



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Marius Barabas
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DATE D'INSCRIPTION : 24/12/2022
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Dim 25 Juin - 22:58
Psychologie de Comptoir
Vous reprendrez bien un verre ?


Bombardé par les informations personnelles que Madame De Vries lui lançait au visage, le géant prit une longue gorgée de vin. Il n’était pas encore assez saoul pour arriver à ce stade de la conversation lui-même.

“Vous mettez beaucoup de pression sur une pauvre question… Je la vois plutôt comme une invitation à proposer le premier sujet de la conversation. Et je trouve que ça a plutôt bien marché, non ?”

Il eut un sourire, qu’il voulait doux mais l’amusement était difficile à contenir: cette scène inhabituelle le remplissait de joie. Étendant ses longues jambes, croisées à côté de la table, il regardait son interlocutrice avec des petites étincelles dans les yeux.


“La tout de suite, je vais plutôt bien. Je suis heureux de vous voir dans mon bar, je suis content de rendre service au collègue que je remplace, je suis ravi de porter un costume à ma taille et je me délecte d’un verre de vin en bonne compagnie. Pour ce qui est du reste, je n’ai pas trop envie d’y penser. Mais si nous comparons nos expériences: je n’ai pas de fils, personne pour me rendre fier; je ne sais pas si j’aime encore mon travail et je n’ai personne dans ma vie qui compte au point de boire, seul le soir, pour me donner le courage de lui dire ce que je ressens”

Avec plus d’alcool peut être que le géant en dirait plus. Il prit une autre gorgée de son verre de vin, déjà à moitié vide. Puis se dit que ça manquait de choses à picorer.
Il se leva et en trois pas revint avec un petit bol d’olives vertes et des pistaches salées.

”C’est ce que vous faisiez, non ? Vous voulez de l’aide ? J’ai entendu dire qu’un avis neutre et extérieur pouvait parfois aider” dit-il doucement, notant bien entendu l’ironie de tenir de tels propos à sa psy.

Un tintement discret retentit: le signe d’une commande finie. Il fit signe d’attendre son retour à Delilah, trottina vers la cuisine et revint avec un large burger fumant, au pain doré et à la viande saignante. Il déposa l’assiette dans un mouvement dramatique et remplit le verre de sa cliente avec emphase, et se rasseya en picorant des olives.
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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
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Mer 26 Juil - 13:49

Psychologie de Comptoir

Marius & Delilah

Prise d’un hoquet, Delilah s’adossait maintenant sans cérémonie face à son… À son quoi, d’ailleurs ? Il n’était ni patient, ni vraiment serveur maintenant qu’il s’était assis à sa table, alors que pouvait-il bien être ? Delilah se rendit compte qu’elle avait peu, bien peu d’amis, et elle eut envie de grogner. Toute sa vie tournait autour de sa famille ; de sa femme, d’abord et de son fils qui avait pris une place de choix, dans le cœur de cette maman qui n’avait pas vraiment voulu en être une. Elle écoutait néanmoins le jeune homme, laissant son regard couler sur sa forme, sans filtre. « Bon dieu que vous êtes grand. » – laissa-t-elle échapper sans s’en rendre compte. Elle rit alors, ses joues rougies par le semblant de gêne qui semblait lui être resté. « Oui, oui, ça a complètement fonctionné… C’est toujours plus intéressant que de parler de la pluie et du beau temps, je vous l’accorde. » Elle l’écouta à nouveau, reprenant son verre en main et le faisant tourner entre ses doigts. Marius parlait d’être tantôt ravi, tantôt heureux et Delilah se demanda alors : quand avait été la dernière fois qu’elle avait ressenti ça, pour de vrai ? Quand est-ce qu’elle avait vraiment souri, pour la dernière fois, ou ri aux éclats ? La question devait rester sans réponse pour l’heure, puisque son compagnon de fortune avait apporté de quoi grignoter un peu. Gorgée de vin, verre reposé, et la psychomage se laissa aller à prendre quelques olives, avant de reprendre. « Un costume à votre taille ? C’est vrai que ça ne doit pas être facile de s’habiller, quand on fait votre taille… » – elle s’imagina alors faire du shopping avec lui, l’imaginait entrer, ou plutôt se plier dans une cabine d’essayage et ne put retenir un léger sourire. Le compteur repartait : là, ce soir, elle avait souri pour de vrai. « Ah ! Vous avez peut-être bien de la chance de n’avoir personne qui vous pousse à picoler ainsi. Je ne sais pas ce que je préférerai, finalement.», elle finit sa phrase, à moitié avaler par le verre qu’elle avait relevé à sa bouche. Et puis, comme si la soirée était vouée à remettre tous les compteurs à zéro, Delilah éclata de rire. « Ah ! Me jeter ça au visage, le culot ! » Elle laissa son rire se dissiper, alors que Marius s’était relevé. Elle se sentait plus calme, plus en phase et en tous les cas moins fébrile qu’en début de soirée, et nul doute que la compagnie du géant y était pour quelque chose.

L’odeur frappa ses narines avant qu’elle ne vit ce qu’il y avait dans son assiette. Elle se redressait, attrapant les couverts et affichant un large sourire. Elle n’allait sûrement pas pouvoir tout engloutir, mais le burger lui mettait l’eau à la bouche, et, tout aussi dramatique que son compagnon, elle le remercia d’une demie-révérence assise. « Ça sent si bon ! Merci, je me rends compte que j’avais peut-être déjà faim avant votre arrivée, mais j’ai bien fait de vous laisser choisir pour moi ! » Elle s’attaqua au burger, piquant sa fourchette en plein milieu. « Mais eh… Je n’ai rien à vous présenter, les lettres que j’ai essayées d’écrire ne sont pas constructives. J’accuse, et j’accuse encore en crachant mon venin. Elles feraient plus de mal que de bien, si elles venaient à tomber entre les mains de ma femme… Je ne sais juste pas quoi écrire. Rien ne semble fonctionner. Alors il n’y a peut-être rien à faire. », conclut-elle avec défaitisme. Là, elle n’avait plus envie de penser à ses lettres, à ces feuilles roulées en boule dans son sac à main ; elle avait juste envie de boire et de manger, d’oublier et de n’être rien pour personne, juste cette inconnue dans un bar.
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Marius Barabas
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Lun 31 Juil - 20:35
Psychologie de Comptoir
Vous reprendrez bien un verre ?


Vous savez ces soirs où vous n’avez pas le courage de vous faire à dîner, ou oublié de faire des courses, et vous vous dirigez mollement vers votre frigo pour y trouver un pot d’olive qui sera votre seul repas ? C’était Marius qui, bien heureux d’avoir un bon verre de vin, s'enfilait la grande majorité du pot d’olives vertes, y allant par poignée, tel un colossale hamster.
Il avait souri à la remarque de sa psy sur sa taille. La plupart des gens finissait par le mentionner mais il ne pensait pas que Madame Devries se permettrait ce genre de remarque. Ils étaient loin de l’ambiance policée de leurs rendez-vous habituels, et il préférait cette ambiance plus naturelle. Elle lui souriait même. Cette vision lui fit plaisir: il préférait ça à tenir la jambe à une ivrogne qui avait décidé de rester au fond du trou toute la soirée. Il avait peut être encore une chance de lui remonter le moral.

”Y a un dicton qui dit… Mieux vaut avoir perdu que… euh non. Mieux vaut avoir aimé et.. Je ne sais plus. C’était censé être réconfortant mais en vrai je n’y connais pas grand chose.”
Il est vrai que si le géant avait été utilisé par plusieurs jeunes filles pour se changer les idées et vivre des moments d’aventures, il n’avait jamais vraiment vécu avec quelqu’un. Ni été en couple officiellement à vrai dire. Tout était toujours histoire de discrétion, d’aventures légères et sans conséquences. Et ce n’était jamais du fait de Marius, qui rêvait de son côté de tout l'inverse et qui sortait régulièrement de ces relations déçu. Il avait fini par le vivre comme une fatalité. Qui aurait voulu être avec un monstre de foire ? Chez lui, dans son cercle social, pas grand monde. Mais les gens ne semblaient pas en faire grand cas ici, comme beaucoup d’autres choses. C’était rafraichissant.


15 olives plus tard, Marius regardait son ivrogne se jeter sur son assiette. Et il regrettait de ne pas en avoir commandé un à Lilith aussi, son estomac se plaignant que l’odeur qui montait à ses narines n'ait aucun rapport avec les fruits verts qu’il enfournait.
”Laissez tomber les lettres pour l’instant alors, brûlez-les même si elles ne doivent pas être lues... Vous voulez me raconter ? Comme ça vous viderez votre venin sur moi et vous n’en aurez plus pour vos lettres ?”

Le géant était dans une honnête réflexion. Comment est ce que lui gérait le conflit ? Quand le sujet le concernait, il l’évitait le plus possible. Surement la conséquence logique d’un papa qui cognait trop fort et qui s’énervait vite. Mais quand le souci concernait quelqu’un d’autre qu’il aimait, ou lorsqu’il était si énervé qu’il n’avait plus de place pour tout ranger, le géant avait tendance à recourir à la violence. Pas forcément contre les gens, mais contre les objets à proximité, ou contre lui-même. Il détestait le sentiment de culpabilité qu’il ressentait après ses crises de colère. Un sentiment que son père encourageait lors de leurs entraînements magiques, mais que Marius haïssait.
Il n’était donc pas si bon que ça en communication, et comprenait bien le souci de Delilah. Elle risquait de faire mal avec ses mots et le résultat serait le même ensuite: culpabilité et peine. Restait donc l’option “punching ball”: épuiser sa rage sur autre chose pour se calmer avant de parler plus calmement.


”Insultez la un bon coup devant moi. Ensuite, vous vous sentirez coupable et vous trouverez peut être une meilleure approche” proposa t’il simplement, la bouche à moitié pleine d’olive. Il se rinça la gorge avec son verre de vin, qu’il re-remplit immédiatement ensuite.
”Sinon si vous voulez pas, montrez moi vos lettres, je comprendrai peut être plus ce qu’il se passe. Dans tous les cas, je suis sûr qu’il y a sûrement des trucs à faire, faut pas se laisser abattre ! Elle a de la chance de vous avoir cette dame, y en a pleins qui se contente des accusations vous savez.”

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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
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Mer 11 Oct - 15:14

Psychologie de Comptoir

Marius & Delilah

Croisement entre un grizzli et une pochetronne, Delilah n'avait plus rien, ou presque, de la femme sophistiquée et discrète qui était entrée dans ce restaurant, quelques heures auparavant. Et mieux encore, elle n'en avait strictement rien à foutre. Qui devait-elle séduire ici, à qui devait-elle plaire et surtout, quelle mascarade devait-elle encore maintenir, alors que tout autour d'elle finissait de toute façon par s'écrouler ? Alors, plutôt que de subir et de chouiner, elle avait finalement décidé de participer à ce désastre, à mettre les mains dans le cambouis, et à tout envoyer péter selle-même s'il le fallait. Et foutre-Dieu, qu'est-ce qu'elle avait faim ! Elle regardait son acolyte entre deux bouchées, acquiesçait parfois, engloutissait son burger sans étiquette aucune, et palettant ses frites de ses doigts huileux. Ses couverts ? Elle les avait vite abandonnés avant d'accrocher sa grande serviette comme on accroche un bavoir.

La deuxième moitié de son burger entamée et sa montagne de frites déjà bien attaquée, Delilah fit une pause – juste à temps pour entendre le dicton tout pété de Marius – et s'adossa à nouveau dans un soupire satisfait alors qu'elle poussait un peu son assiette vers le géant.« Si les frites vous font de l’œil, allez-y, je ne les finirai pas... C'est peut-être plus nourrissant que les olives que vous picorez, Marius. » Ce qu'il dit par la suite attira d'autant plus son attention qu'elle eu la distincte impression que les rôles étaient clairement changés ; il voulait écouter, et elle n'avait qu'à se confier... Quoique. Jamais encore n'avait-elle proposé à un patient qu'on lui gueule dessus en lieu et place d'un tiers pour les "soulager"... Mais l’exercice – alors qu'elle avait le rôle de patient – lui paraissait très tentant, et elle s'imaginait déjà monter sur ses grands chevaux... Tout ce qu'elle n'osait pas dire à Siuan, elle pouvait le dire à Marius et avec un peu de chance, cela ne ferait de mal à personne. Elle se redressa alors, lentement, très lentement, et fixait Marius le plus sérieusement possible – n'oublions pas son état d'ébriété, son air un tantinet débraillé et ses yeux vitreux. « Vous avez raison. » – elle se racla la gorge et remis un peu d’ordre devant elle. « Marius, Marius, Marius... » – soupir théâtral, nouvelle frite dans le gosier – « Laissons donc les lettres de côté, je vais me plier à cet exercice que vous m'avez proposé. » Elle trépidait presque, maintenant, à croire qu'elle n'avait attendu que cela, finalement, pouvoir gueuler sur quelqu'un. « Vous ne ressemblez pas vraiment à a femme, mais cela fera largement l'affaire ! » L'espace d'une fraction de seconde, elle pensa à son fils, à leur trésor, le ciment de leur vie – plus que jamais en ce moment, disons le franchement – et à ses capacités à prendre l'apparence des autres... Et si... Et si elle lui demandait de... Non. Non. Absolument pas, jamais, jamais elle ne pourrait leur faire vivre dans le simulacre de l'antichambre de son enfer. Revenons à notre géant, à sa bonne mine et à sa gentillesse gratuite. « Préparez-vous Marius, j'vais vous faire voir Jésus. », dit-elle, le plus sérieusement du monde. « Mais d'abord, sachez, comprenez bien que rien ne vous est destiné, d'accord ? » Elle se donna du courage, en croquant une dernière fois dans son burger et en avalant quelques frites, avant de repousser complètement l'assiette. Les pensées s'entrechoquaient dans sa tête, et elle dut prendre le temps de mettre un peu d'ordre, avant de se lancer dans le vide... Elle dut finir son verre de vin, aussi, émettant un son de félin satisfait, avant de faire signe à Marius ; il avait eu du flaire, le jeune homme, avec une si bonne bouteille, et Delilah ne dirait pas non à un autre verre.

Mais d'abord il fallait rentrer dans le lard de son complice. Alors, Delilah s'imagina monter sur un grand cheval. C'était parfaitement inutile, mais cela eut au moins l'effet de la faire sourire et de la détendre un peu... Le calme, avant la tempête. « Tu m'emmerdes, tu sais ? », commença-t-elle très simplement. « T'es tellement aveuglée, accrochée à ton boulot et à ton île que tu laisserais tout s'écrouler autour de toi, pour un gouvernement qui ne bougerait même pas le petit doigt pour toi. Tu t'acharnes tellement que t'es en train de tout perdre. Tu rejettes tes amis, ta famille, ton fils parfois, et tu restes là, comme une pauvre merde échouée à attendre qu'on quitte le navire. Tu n'as même pas le courage de nous dégager, il faudrait qu'on le fasse pour toi ! » Elle était à la fois là, et plus vraiment là, ses yeux perdus dans le vague sur le visage de Marius qu'elle ne regardait pas. Sa voix était posée, froide, et engluée dans un mépris qu'elle s'était toujours efforcée à enterrer loin dans ses tripes. « Tu ne me parles plus, tu ne me regardes plus, tu n'écoutes même plus quand je te parle. Si j'avais voulu faire ma vie avec un mur, Siuan, je ne me serai pas donné tant de mal pour te foutre dans mon lit, hm. Et puis ça, aussi ! Je ne suis même pas foutue de me souvenir quand a été la dernière fois qu'on a pu s'envoyer en l'air ! Ah ! Et puis, le dernier baiser ? Le dernier mot tendre...? Je me souviens si vivement de nos premiers émois, mais il n'y a plus rien de semblable dernièrement... » – elle sourit, amère – « J'aurai préféré que tu sois morte, peut-être, pour ne pas avoir à te regarder mourir sous mes yeux. » – elle jouait maintenant avec son verre vide – « Penses à ton fils, merde... Pense à ce que tu es en train de perdre et de foutre en l'air, pour rien, pour ce travail qui détruit tout. C'est lui, tiens, que tu aurais du épouser... » Elle soupira, défaitiste. « S'il n'y avait pas eu Alistair... S'il n'y avait pas notre fils, je pense que j'aurai souhaité partir. Quitter ton île, te quitter toi, pour de bon, et tout effacer de ma mémoire pour repartir à zéro... Parfois, tu sais, je regrette de t'avoir connue, de t'avoir jamais rencontrée et de t'avoir aimée. » Ses yeux s'étaient embués, et elle les essuya d'un revers de main. « Si seulement je pouvais ne plus t'aimer. » Clap de fin.

Doucement, elle revint à elle et refit le focus sur le visage de Marius. « Hm... Je pensais avoir plus de choses à lui dire, mais ça résume assez bien la situation. » Elle regardait maintenant autour d'eux, et se dit qu'un dessert ne lui ferait pas de mal. Et puis, pour alléger un peu l'atmosphère qu'elle avait plombée, elle se mit à rire doucement. « Vous garderez tout ça pour vous, hein ? Surtout le... Enfin, personne n'a besoin de savoir que madame De Vries est mal baisée. » Cette remarque la fit rire de plus belle, sans trop savoir pourquoi. Mais après tout, mieux valait en rire, n'est-ce pas ? « Un dessert à me conseiller ? Une petite touche de sucre ne me ferait pas de mal, je crois. », ajouta-t-elle, à nouveau souriante, et surtout reconnaissante envers cet homme à qui elle espérait pouvoir faire confiance.
(c) DΛNDELION




“Hope” is the thing with feathers
I have no life but this, To lead it here; Nor any death, but lest Dispelled from there; Nor tie to earths to come, Nor action new, Except through this extent, The realm of you. — E. Dickinson | (c)flotsam.
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