Marius Barabas n'est assurément pas la baguette la mieux taillée d'Avalon... Tout le monde vous le dira ! Cela fait un moment déjà que Ciara l'observe.  Ce n'est pas le personnage le plus difficile à trouver. Il domine tous les autres sorciers et sorcières de plusieurs têtes et là où il passe, on entend toujours un léger bruit caractéristique. Avec le temps, elle a appris certaines de ses habitudes, les endroits où il se rend... Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'elle le voit pique niquer, tout seul, au milieu de nul part. Elle doit reconnaître que ce petit coin est toutefois agréable. Il n'y a personne pour l'observer ou l'interroger. L'eau qui passe à quelques mètres apporte un son appaisant. Même elle en vient à apprécier ce lieu tranquille. Mais elle n'est pas là pour écouter les bruits de la nature ou pour récolter les restes du repas du jeune réfugié. Non, elle travaille. Sa tante, la spy master, lui a demandé de l'espionner... Ce qu'elle a accepté sans discuter. Elle est toujours ravie de s'exécuter, de s'envoler, de jouer les spectatrices et de rapporter plus tard les informations récoltées. Mais il faut bien admettre qu'avec ce client-là, elle peine à savoir ce qu'elle pourra rapporter à Siuan.

Elle écoute pourtant... avec grande attention ! Marius lui raconte tout un tas de détails divers et variés plus ou moins utiles.  Il semble la prendre pour son amie... Parce qu'il est évident, voyez-vous, que les êtres humains ont tous des amis corbeaux, n'est-ce pas ? Mais outre la première réaction de surprise, elle doit dire que cela l'arrange bien. Elle se prend même au jeu parfois et lui répond par un croassement. Elle ignore ce qu'il peut bien en penser, mais il ne paraît pas tellement s'en soucier. Il continue de parler jusqu'à ce qu'il décide qu'il est temps de reprendre sa route et peut-être rentrer chez lui après sa collation. Elle déploie ses ailes comme pour lui signifier qu'elle comprend et s'envole pour se diriger vers un arbre non loin  pour se poser sur une branche. Elle bat des ailes alors qu'elle le regarde remballer ses affaires, se lever et partir ensuite. Mais il oublie quelque chose... Un tissu ! Elle ne comprend pas bien pourquoi elle y retourne. Elle s'arrête à quelques centimètres de l'objet. Ce n'est pas une nappe, ni même une serviette... Mais un mouchoir d'une certaine qualité. Elle bat encore des ailes et se pose finalement sur l'herbe. Elle prend finalement une décision... Elle se dit en inclinant la tête qu'elle peut peut-être lui ramener en déposant à son travail ou quelque chose comme ça. Pour autant, elle ne s'imagine pas l'emmener entre ses pâtes et voler jusqu'à la ville - par peur de l'abimer peut-être.

Elle reprend forme humaine et recule un peu essayant de ne pas marcher sur le tissu. Elle passe une main dans ses cheveux bruns avant de s'incliner vers le mouchoir... Sauf qu'il y a un hic ! Il y a une présence, une présence qu'elle aurait dû repérer. C'est Marius Barabas qui est sans nul doute revenu chercher son précieux bien. Elle essaie de ne rien laisser paraître, mais dans sa tête... de nombreux noms d'oiseaux lui passent par la tête. Non mais quel boulet ?!, se fustige-t-elle, j'aurais dû savoir qu'il revenait.  Et c'est bien quelque chose qu'elle va taire dans son rapport à Siuan. Elle prend toutefois une inspiration, se rappelant que peut-être il n'a rien vu de compromettant. Si ça se trouve, il l'a juste vue se pencher pour prendre son mouchoir et il la prend simplement pour une voleuse. Et Morgane sait qu'elle préfère passer pour une voleuse de mouchoir en tissu que d'avoir été prise sur le fait par un tel individu. Alors, elle tente de sauver le coup avec la seule chose qui lui passe par la tête...  « C'est à vous ? » Qu'elle demande doucement...  Peut-être qu'elle peut lui faire croire qu'elle est tombée sur ce mouchoir par hasard, peut-être... Elle en croiserait les doigts si elle pouvait.  

Il n'était jamais arrivé une telle boulette dans la vie de Ciara auparavant. On se dit que de telles choses n'arrivent qu'aux autres jusqu'au jour où tout dérape. Comment se dépatouiller ? Malheureusement, elle n'en a pas la réponse. Et elle sent le rouge lui monter aux yeux quand il lui confirme qu'il sait... rouge de colère, de honte, elle ne saurait dire. Mais elle n'a qu'une envie : lui claquer un "vous avez rêvé" et disparaitre... en courant les jambes à son cou. Mais il en est hors de question. C'est une Damodred après tout. Et en tant que telle, elle ne peut pas bafouiller ou se laisser impressionner. Il n'y a rien de vraiment impression chez cet homme malgré le ton qu'il emploie et sa taille gigantesque. Elle demeure donc devant lui silencieuse un instant, jette un regard à ce mouchoir si délicat et lui tend d'un geste faussement nonchalant.    « Je vous le rends alors. Il est si joli, ce serait dommage de le perdre. » Elle refuse de nier ou d'infirmer les faits dont ils ont tous les deux connaissance. Ne voyant plus rien à ajouter, elle décide qu'il est grand temps de tirer sa révérence. « Eh bien maintenant, je... » Elle est coupée dans son élan auand il l'interroge à nouveau...

Elle cligne plusieurs fois des yeux. Elle pense une seconde à réellement partir sans rien dire. Mais l'idée d'un Marius qui raconte à tout le monde qu'un corbeau le suivait partout et qu'un beau jour celui-ci s'est transformé en une jeune femme l'immobilise... C'est à la fois une pensée amusante et terrifiante. D'un côté, elle sait qu'il n'y a quasiment aucune chance que quelqu'un ne le croie ou l'écoute... de l'autre, si cela venait à se savoir, elle est certaine que Siuan en serait fortement déçue. Bien que sa tante serait fortement capable de lui envoyer un sortilège de confusion ou d'oubli dans la tronche sans le moindre ménagement. Mais Ciara espère que les choses n'en arriveront pas là. La spy master d'Avalon a d'autres chats à fouetter que de régler de telles affaires. Il ne lui reste donc plus qu'à convaincre ce pauvre de garçon de garder cela secret pour lui. C'est pas gagné, pense-t-elle amèrement.

Elle incline la tête sur le côté avant de lui répondre. « Nous ne nous connaissons pas, non. » Les paroles roulent sur la langue comme du papier à musique. Car elle qu'il ne s'agit là de la vérité pure et simple. Elle a écouté, sous sa forme de corbeau mais cela ne signifie rien... rien de rien. Elle ne le connaît pas à proprement parlé. Et jusqu'à maintenant, il la croyait un corbeau. Il ne sait rien d'elle hormis qu'elle peut se transformer en oiseau. « Ecoutez, je pense qu'il vaut mieux oublier toute cette histoire. Nous sommes tous les deux dans l'embarras, inutile de remuer le couteau dans la plaie. » Dit-elle d'ine voix posée et maitrisée. Elle conserve son calme, un calme olympien. Ce n'est pas si difficile. Non la partie compliquée est de se rendre le moins suspecte possible. Et comment dire ? Elle ne sait pas comment s'y prendre. « Nos chemins ne se croiseront plus, je vous le garantis. » Elle hésite un instant d'ajouter une de ces formules toutes faites qui lui viennent à l'esprit. "Je suis navrée de cet incident"... ou un "Vous faites erreur". D'ailleurs, elle ouvre même la bouche pour prononcer quelques mots, mais la referme presque aussitôt. Non, il ne vaut mieux pas en rajouter...

HS : je suis vraiment navrée pour cette réponse tardive. J'ai eu un énorme passage à vide pendant des mois et j'essaie de me remettre au rp (enfin)... l'inspiration semble enfin être revenue