[LIBRE] Que s'est-il passé ? ~ suite intrigue, plusieurs acceptés

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Dans nos rangs, nous comptons actuellement 11 Avalantes - 4 Réfugiés - 4 Héritiers et 4 Dissidents ! [LIBRE] Que s'est-il passé ? ~ suite intrigue, plusieurs acceptés 3788950358
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[LIBRE] Que s'est-il passé ? ~ suite intrigue, plusieurs acceptés

@ Lerinda Daneels

Lerinda Daneels
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#
Mer 5 Avr - 21:05
A quoi s’attendre avec un article pareil ? Lerinda, comme bon nombre d’habitants de l'île, n'avait pu louper le fameux papier sur la dangereuse réfugiée, quelques jours auparavant. Et comme bon nombre de ses concitoyens, elle n’avait pas pris conscience de l’émeute que ça provoquerait. D’ailleurs, d’émeutes, il n’y en avait jamais eu en Avalon, de mémoire d’homme en tout cas. Des réfugiés étaient intégrés régulièrement, par lots entiers parfois. Tous avaient leurs histoires, leurs passifs, leurs erreurs.. Elle connaît le processus depuis tellement de décennies, pourquoi cette fois-ci aurait été différente ?

La directrice de l’hôpital ne prend conscience du fiasco qu’à rebours de ce qui se passe au QG des gardiens. Et pour cause. Elle n’avait pas cédé à l’attraction morbide que cela avait suscité dans la population. Plusieurs raisons, tellement évidentes qu’il serait inutile de les énumérer. Notamment son poste au sein de l’Hôpital et sa journée de travail qui ne pouvait souffrir de son absence pour une telle futilité. Elle savait Siuan sur place, comme la Spymaster qu’elle était. Se doutait bien que la curiosité entraînerait sûrement des proches là-bas.

Mais encore une fois, elle n’aurait jamais pu imaginer qu’il y aurait autant de blessés.
Pas si vite en tout cas, même si le pedigree de cette nouvelle arrivante n'était pas pour la rassurer.

Les premiers arrivèrent assez rapidement, avec quelques contusions et autres estafilades, rien de bien méchant. Cependant, les récits de plus en plus anxieux alertèrent la chef en garde ce jour, qui à son tour alerta Lerinda. Toutes deux prirent la mesure de l’affrontement qui s'envenimait dans le quartier Bohort. La zone de transplanage de l’établissement s’encombrait. Avec l’appui de quelques agents, gardiens, maréchaussée et aes sedai, venus déposer des blessés, ils organisèrent des secours sur place, pour un tri en sécurité mais en amont. Le reste des soignants sur place furent réquisitionnés pour désengorger et s’occuper de chaque patient du mieux possible.

La tension semble à son paroxysme ici, quand la directrice arpente le corridor menant à la zone de transplanage, naviguant de dossier en dossier, écoutant et apostrophant ses collègues ou quelques âmes perdues. Une situation qui lui paraît bien inédite pour l’île calme et paisible qu’elle connaît depuis toujours. Toutefois, elle n’a point le temps de s’en préoccuper. Priorité aux blessés.

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Sujet totalement libre, et ouvert même à plusieurs personne, même une fois entamé. Perso, j'aime les rps vivants, le contexte c'est un hôpital en ébullition... donc même si c'est juste pour passer, faire un coucou, chercher ou prendre des nouvelles d'un proche, ou faire soigner une arcade pété...

Bref, j'ai aucune attente et juste envie d'en profiter parce qu'on a eu une chouette intrigue qui peut amener plein de conséquences et possibilités de jeu de l'après...


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@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
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Lun 8 Mai - 12:20
Elle ne savait pas si elle perdait et regagnait connaissance continuellement, ou si elle était simplement dans un état léthargique tel qu’elle s’endormait et se réveillait sans arrêt. Elle pouvait sentir l’une de ses mains s’accrocher comme elle le pouvait au cou d’Alistair, mais grand-chose de plus. Ce qui était certain, c’était que les lumières de l’hôpital lui donnaient la migraine, que chaque souffle lui paraissait être son dernier, et que le goût du sang tachait sa bouche comme jamais auparavant. Lorsqu’elle avait été plus jeune, elle s’était mordu la langue lorsque son frère avait fait preuve d’une cruauté sans pareille à son égard et avait voulu tester sa résistance à la magie, mais même à ce moment-là il ne lui avait pas semblé avoir autant de sang dans la bouche. Elle en était particulièrement outrée : si elle mourait à cause d’une ridicule rencontre avec un coin d’immeuble, elle ne s’en remettrait pas. Que la fin de la Spymaster d’Avalon pût être aussi banale était impensable ; et qu’elle la rencontrât dans les bras de son fils la secouait d’effroi. Alistair n’avait pas besoin de ce genre de traumatisme.

Et c’était bien dans ses bras, qu’elle continuait sa bataille avec la mort, les paupières papillonnant pour se concentrer sur un détail insignifiant de leur vraisemblable course à travers l’hôpital, avant de se fermer pour de longues secondes, et de se rouvrir dans un couloir différent. Elle ne savait pas où il l’amenait, et elle espérait qu’il finirait par trouver Lerinda. S’il y avait bien quelqu’un capable de la sortir de cette situation délicate, c’était sa tante. Les pas de son fils s’arrêtèrent soudainement, et le mouvement tordit son corps d’une façon particulièrement douloureuse, un grognement primal s’arrachant de sa gorge. Elle rouvrit les yeux alors, fixant les iris troubles sur une silhouette qu’elle voyait à peine et qu’elle espérait reconnaître. Ses lèvres essayèrent de former des mots mais elle toussa sous la menace de s’étouffer sur son propre sang, le réflexe secouant son corps avec une telle force qu’elle se recroquevilla malgré elle dans les bras d’Alistair. Ah, ça devait être un certain spectacle, la Damodred blanche comme la mort et tachée de rouge, enfin immobile dans l’étreinte de son fils.





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@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
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Mar 9 Mai - 10:39
Comment tout cela avait il pu déraper de la sorte? J’ignorais même qui avait pu s’en prendre à ma mère pour qu’elle soit dans cet état, bon or brulures dont je n’avais pas pu la protéger entièrement. Je jetais de brefs regards vers elle, sentant sa respiration difficile contre moi et ma propre respiration en devenait douloureuse de la voir ainsi souffrir sans pouvoir faire quelque chose d’efficace pour elle. Je n’avais qu’une idée en tête, aller vite. Avoir entre mes bras ma mère était à la fois quelque chose de très angoissant et de rassurant. Je la sentais faiblir au moindre de mes mouvements et pourtant je n’avais jamais été aussi déterminé à trouver quelqu’un dans cet hôpital même s’il fallait pour cela déboiter quelques épaules ou bousculer du personnel ou des patients. C’est qu’il y avait déjà un peu de monde lorsque j’avais transplané. Bien entendu nous n’étions pas les seuls blessés et les urgences portait très bien leur nom à ce moment précis. J’oublais tout, mon éducation, mes bonnes manières, ma propre douleur et surtout je refusais de trop réfléchir au sang qu’il y avait sur moi, celui de Siuan. Impossible pour moi d’imaginer ne serais-ce que quelques secondes un “après”. Je ne devais pas le faire, mes pensées m’auraient forcement emmenés dans des espaces sombres... Non je ne devais me concentrer que sur une action, une tâche, une mission et garder la tête froide.

A peine avais-je reconnu la silhouette du médicomage que je l’interpellais. Lerinda?!? Elle a besoin de soins, vite. Pas vraiment une demande, plus une injonction même si en réalité je n’avais aucun moyen de maitriser quoi que ce soit. C’était elle la médicomage. Elle m’indiquait de poser ma mère sur un brancard mais j’avais bien du mal à lui lâcher la main. Je peux faire quelque chose??   Peut-être simplement éviter de m’effondrer pourrait l’aider mais en réalité j’étais encore bien trop sur les nerfs pour faire autre chose que de sur-réagir au moindre mouvement. Si un autre patient attirait l’attention de ma “mamie” j’étais capable de le noyer dans la minute malgré mon état général. Ca va aller...   Dis-je à Siuan mais étais-ce pour la rassurer ou me rassurer? Allez savoir... J'ignorais si elle m'entendait mais je me devais de faire mon possible je me sentais si frustré d'être si inutile.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
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@ Lerinda Daneels

Lerinda Daneels
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Ven 2 Juin - 19:35
Dans cet hôpital, peu de personnes l'appellent spontanément par son prénom. Encore moins sur ce ton pressant, presque impérieux. D’autant plus qu’elle reconnaît immédiatement la voix du jeune homme à qui elle appartient. Alistair. Immédiatement la médicomage fait volte face, et ses yeux se posent sur un spectacle qu’elle n’aurait bien jamais voulu voir. Elle reste interdite une poignée de secondes, peut-être trois tout au plus. Elles lui paraissent bien trop longues tellement d’émotions et de pensées se bousculent dans son être à cet instant.

L’état de Siuan, son regard trouble et le sang qui les imprègne tous les deux ne laisse aucun doute quant au pronostic vital de la Spymaster. C’est le cas le plus grave, l’urgence des urgences. Une sensation d'étouffement l’étreint, une pensée pour son mari la désarçonne, suivit par une autre pour Delilah, pour ses filles, pour elle. La douleur, encore. Non. Un flot désagréable qui se déverse autant que le liquide visqueux et carmin sur les mains de son petit fils. Non. Elle est là, cette fois.

Tout se rebranche. Ses réflexes professionnels reprennent le contrôle bien plus vite qu’elle n’en a la perception, et elle réduit la distance entre elle et les deux héritiers en quelques pas précipités. Aussitôt donné ses directives au brun paniqué –qui ne le serait pas à sa place ?–, elle apostrophe l’un de ses collègues non loin pour qu’il vienne les aider à la transporter dans une cabine de soin encore libre et à commencer l’évaluation des différents traumas. Sa voix est sèche, sans hésitations. Elle fait signe à l’une des internes de première année d’approcher et reporte alors son regard sur Al’ qui demande comment aider. Ses prunelles s’adoucissent, tout comme sa voix.

« Tu as déjà énormément fait, mon grand, en l’amenant ici. On va s’occuper d’elle. » Lui dire qu’il ne s’inquiète pas ? Qu’ils la sauverait ? Mots qui lui paraissent bien trop durs à formuler alors même qu’elle n’est pas sûre de l’étendue des blessures de sa fille de coeur, et qu’elle-même a peur de l’échec, de l’espoir brisé. Elle ne peut lui infliger ça. Elle pose sa main sur l’épaule du gamin, et essaie de capter son regard qui papillonne vers sa mère. « Alistair, regarde-moi. Siuan est forte, et elle est au meilleur endroit qui soit, tu lui as donné les meilleures chances. Que sais-tu de ses blessures ? Sais-tu ce qui l'a mise dans cet état ? » Malheureusement, il était le seul témoin disponible, elle se devait de lui poser ces questions pour orienter leurs analyses.

Ils ont avancé dans le couloir en même temps que le brancard, et la doyenne le laisse murmurer quelque chose à sa mère tandis qu'elle se tourne vers l’interne pour lui donner les consignes concernant son petit-fils. L’apaiser, le calmer et vérifier que sous le sang de sa mère ne se trouve pas une blessure qu’il aurait ignoré avec l'adrénaline que lui a provoqué cette arrivée en fanfare. Le mener au Docteur Fits pour une auscultation. Puis l’installer dans une des chambres disponible, mais ne pas hésiter à lui proposer d’aller dans son bureau si vraiment elle n’arrive pas à le calmer. La jeune fille comprend immédiatement l'importance de ce patient là et opine aux ordres sans broncher. « Voici Noéllice, elle va s’assurer que tu n’es pas blessé également. Maintenant, tu dois prendre soin de toi aussi… ta mère ne sera pas contente à son réveil sinon. Et Delilah non plus. C’est compris ? Bien. Je viens te donner des nouvelles au plus vite, d’accord ? »

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Vu qu'on est seuls, on peut envisager une petite ellipse je pense, sauf si quelqu'un d'autre veux débarquer à chaud [LIBRE] Que s'est-il passé ? ~ suite intrigue, plusieurs acceptés 2269777255


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@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
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DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Mer 28 Juin - 10:02

Oui, elle va le faire, elle va s’occuper d’elle parce que Siuan ne peut pas non… elle n’a pas le droit, je lui en veux encore… un peu alors elle doit de nouveau me crier dessus. Me rabrouer parce que j’avais décidé de venir aujourd’hui et surtout parce que je n’étais pas parti quand tout avait dérapé… j’avais, un peu, joué les héros et ma blessure à la tête et mon bras brulé en sont les signes visibles. Mais ce qui me tient debout, ce qui me retient c’est l’adrénaline qui m’a conduit ici et qui m’a forcé à me maintenir conscient afin que ma mère reçoive au plus vite les soins dont elle avait besoin. Lerinda allait la sauver. J’hoche vaguement la tête aux paroles de la Damodred avant de répondre le mieux possible à ses questions. Mais… elle m’avait rejoint plus tard. Je n’étais pas sûr de moi. Elle… elle a été bruler son bras, j’ai pas réussi… elle était déjà blessé quand elle m’a rejoint… elle se tenait le côté… elle a cracher du sang… je..   Je ne sais pas. Mes mains tremblent, tout mon être me semble mou… épuisé… j’ignore quoi dire qui pourrait l’aider et je me sens stupide et inutile. Une fois encore j’hoche la tête mais il faut toute la poigne de cette chère Noéllice pour briser le lien qui me retiens à ma mère. J’ignore par quel miracle je parviens à la suivre enfin non… en réalité j’ignore par quel miracle elle parvient à me trainer jusqu’à une salle d’auscultation mais dans mes souvenirs les plus actuel je dirai que je n’ai jamais atteint le lit, m’écroulant littéralement sur elle, vidé de toute énergie. Au bout de mes batteries, rattrapé par la douleurs et l’usage un peu trop intensif de mon chaos j’étais simplement vide.


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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
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#
Mer 28 Juin - 14:59
Au début, il n'y avait que des murmures, des rumeurs et rien de plus que quelques allées et venus dans les couloirs. Arrivèrent ensuite les éclats de voix, au loin, la course folle de soignants de tous les côtés, et puis enfin la pagaille qui frappait à sa porte. Tout le monde devait se tenir sur le front, aider à récupérer les blessés qui se déversaient dans les services d’ordinaire calmes de l'hôpital. Et Delilah était tellement accaparée par son propre sort et par sa misérable vie qu'elle en avait oublié l'arrivée imminente d'une détraquée sur leur île. Inéluctablement, ses pensées allèrent vers sa femme ; elle devait avoir été – diligente au possible  et aveuglément attachée à sa deuxième femme (ou n'était-ce pas plutôt la première ?) – sur les lieux sinistrés. Mécaniquement, elle se redressa et alla aussi vite que possible vers l'endroit d'où tout le bordel emmenait. Elle ne prit d'abord pas la mesure de ce qui se passait, cherchant lentement de ses yeux toute trace des siens. Alistair devait être quelque part ailleurs, bien loin de cette cohue, bien loin de...

Glacée, Delilah se figea, à quelques mètres de son fils. Un vide immense lui fendit l'être avant qu'il ne soit submergé par des émotions toutes aussi violentes et contradictoires les unes que les autres. Le soulagement de le voir ici, près d'elle, la panique de le voir couvert de sang, la colère de le savoir, visiblement, être allé sur des lieux que Siuan et elle lui avaient formellement interdits de fouler. Le serrer dans ses bras, ou lui foutre une baffe... Telle était la question. En quelques enjambées, Delilah se posta aux côté de son fils, les traits tirés par la colère. Ou par quelque chose qui donnait l'impression qu'elle pouvait cracher du feu. « Qu'est ce que tu fous ici ?! » – la mère reprit le dessus un instant – « Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? Où est ta mère ? » Agrippée au bras de son fils, elle cherchait Siuan du regard. Ses mains remontèrent presque malgré elle vers le visage de son fils avant qu'elle ne vienne braquer son regard dans le sien. Dieu qu'il avait grandit, le petit garçon, où était le petit garçon et comment le jeune homme qui se tenait devant elle avait-il pu grandir si vite sans qu'elle ne s'en rende compte ? « Tu n'as rien ? A qui est tout ce sang ? » Sa voix s'assombrissait, alors qu'elle avait peur de poser les questions qui fusaient dans sa tête. Elle s'accrochait à lui, le secouait presque alors qu'elle s'en fonçait dans une torpeur qui lui paralysait les jambes. Sans relâcher Alistair elle se retourna vers le monde qui s'affairait derrière elle. « Siuan... Ma femme, où est ma femme ? » cherchant du regard la silhouette amaigrie de sa femme, l'islandaise sentait la panique se répandre dans ses veines. « LERINDA ! » Si elle n'arrivait pas à trouver sa femme, il lui fallait alors trouver sa tante. Elle ne pouvait pas envisager perdre Siuan ainsi. Pas maintenant, pas ici et certainement pas comme ça. Elles avaient des choses à régler, et encore beaucoup trop de choses à se dire et s'il fallait la ressusciter pour lui foutre une paire de baffes, ainsi soit-il.


“Hope” is the thing with feathers
I have no life but this, To lead it here; Nor any death, but lest Dispelled from there; Nor tie to earths to come, Nor action new, Except through this extent, The realm of you. — E. Dickinson | (c)flotsam.
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@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Ven 30 Juin - 9:03
Noéllice est parvenus, sans que je sache comment, à me mener vers une salle d’auscultation. Elle m’a fait avaler je ne sais quel mixture afin de me redonner un peu d’énergie et surtout de me voir réouvrir les yeux. Elle m’a demandé ce qu’il s’était passé tout en parant au plus pressé. Une couche épaisse d’un truc visqueux sur mon bras et un bandage et un second au niveau de ma tête. Mais elle me répétait que les soins étaient basique, qu’elle parait au plus pressé et qu’elle reviendrait lorsque ça serait beaucoup moins le bordel dans tout l’hopital. J’avais même du trouver la force de marcher pour quitter la salle d’auscultation dont elle avait besoin pour un patient dont les soins étaient plus urgent que les miens. Alors j’étais là, avachi sur une chaise dans le couloir, paumé. Les yeux mi-clos je tentais de reprendre un peu de force tout en oubliant la douleur qui me vrillait la tête. Enfin... tenter d’oublier.

J’avais l’impression que ça ne faisait qu’une poignée de secondes que j’étais sur cette chaise que la voix de ma mère me parvenait. Beaucoup trop fort. Je grimaçais. La première question me passe complètement au dessus. Je l’observe et prends sur moi. Elle sert mon bras et j’avale ma salive, la brulure est encore vive. J’ai été blessé mais rien de vital. Répondais-je plus froidement que je ne l’aurai voulu. Elle pose des question sur Siuan mais n’attends pas vraiment une réponse qu’elle en pose une autre et une autre et... Je regarde ma chemise couverte de sang. La tête ça saigne beaucoup. Une réponse pour tenter de la calmer un peu, si possible. Malgré la douleur je parvenais à serrer sa main afin qu’elle cesse de s’agiter en tout sens. Lerinda s’occupe d’elle. Elle a été blessée mais... j’ai pu la ramener ici... elle s’occupe d’elle. Je suis certain qu’elle reviendra nous voir après. Je ne donnais pas plus de détails. S’il te plait vient t’asseoir et lache mon bras...  Non vraiment le fait qu’elle serre ma brulure devenait insupportable et je me sentais vaciller et je n'avais aucune, vraiment aucune envie de m'évanouir à ses côtés, je ressentais déjà bien assez sa colère et sa peur.


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@ Lerinda Daneels

Lerinda Daneels
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DATE D'INSCRIPTION : 27/06/2022
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Fays : 3877
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Lun 3 Juil - 21:13
Lerinda ne se doute pas un instant de la tornade qui s’apprête à ravager le service – et les oreilles présentes surtout– plus tard, une tornade appelée Delilah et s’inquiétant pour son fils et sa femme. A cet instant, elle n’y songe même pas. L’informer n’est pas l’urgence, même si elle se trouve fort probablement dans les locaux. Non, l’urgence est de donner le maximum de chances à la Spymaster. Dire qu’elle est mal en point ou bien amochée serait un euphémisme, au vu de l’inconscience dans laquelle elle se trouve, et du sang qui colore tout son être et ses vêtements. Et ceux de son fils.

Après avoir écouté les maigres détails que lui distille Alistair, confus et hagard, elle le rassure comme elle le peut et le confie à la jeune Townsend avec des directives bien précises. Ses ordres fusent alors à l’attention de ses collègues, et le brancard accueillant Siuan disparaît vers la salle contenant le Radium Rudentis. Fort heureusement, l’hôpital possède un équipement novateur et performant, si bien que quelques précieuses minutes plus tard, les deux autres médecins ayant rejoint la guérisseuse en chef posent un premier diagnostic vital et mènent l’Aes Sedai au bloc.

L’un deux, ami de longue date et chirurgien émérite, écarte en douceur la sexagénaire de cette opération qui s’annonce complexe. Décision que cette dernière cherche à contester avant de se rendre à l’évidence. Malgré son sang froid apparent et son professionnalisme, elle n’était pas apte à prendre en charge la téméraire héritière. Il n’a pas été dupe, évidemment. Elle serait plus utile à gérer l'afflux de blessés qui reste conséquent. Sachant sa fille entre les meilleures mains de l’île, elle s’en retourne au cœur de la bataille, la seconde, la médicale. Elle croise Noéllice qui lui fait un rapport sur son petit-fils, sans toutefois pouvoir le finir. Son prénom résonne dans les couloirs et un soupir échappe à la médicomage.

D’un pas tendu, presque militaire, elle se dirige résolument vers la source de ce vacarme et se poste à proximité de la psychomage. « Delilah, calme-toi. » Le ton est sec. Elle jette un œil à Alistair, assez faible à ses côtés, puis reporte ses prunelles sombres sur l’adulte qui vient de perdre son sang froid. Une chose qui a le don de crisper la guindée qu’elle est depuis toujours. Son jugement peut se percevoir dans son attitude tendue. Si elle comprend la réaction vive de l’islandaise, elle ne peut l’accepter à cet instant. « Siuan est au bloc, Clevers l’a prise en charge. Le nom du chirurgien devrait faire son effet. Tu dois reprendre le contrôle, Alistair n’a pas besoin de ça… »

Tout en disant cela d’une voix posée et autoritaire, elle se tourne vers le jeune homme en question. Immédiatement, ses sens l'alertent. Elle le trouve pâle. Bien trop pâle, même en tenant compte de la seconde vague d’émotions qu’il vient de se prendre de plein fouet. La jeune interne avait eu le temps de lui dire qu’il avait perdu connaissance une fois. « Alistair, comment te sens-tu ? » Elle se met à sa hauteur, et commence à vérifier son état.

@Siuan Damodred  @Alistair Damodred  @Delilah de Vries  & Qui veut viens ! [LIBRE] Que s'est-il passé ? ~ suite intrigue, plusieurs acceptés 2269777255

Hummm, à froid ça n'a pas donné exactement ce que j'avais en tête xD Hésitez pas si y'a un souci xD


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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 1089
Fays : 4872
#
Mar 25 Juil - 14:41
Son environnement lui parvenait avec plus de clarté, et Delilah prit conscience des gens autour d'elle, et du lieu dans lequel elle avait fini par se retrouver avec son fils. Elle voyait des visages familiers, tous tirés par une inquiétude commune et par la fébrilité qui lui bouffait les tripes, à elle aussi. Elle s'en voulu presque d'avoir laissé la mère et la femme prendre le dessus sur la soignante, mais ce fut plus fort qu'elle de toute évidence. La voix de son fils la sortit un peu plus de sa torpeur et elle lui lâcha alors le bras, comme si elle-même fut brûlée par ce contact qu'elle lui avait imposé. « Foutre-dieu, mais qu'est-c_ » — elle se coupa, essayant de reprendre ses esprits — « Comment est-ce arrivé, fils ? » Elle essayait tant bien que mal de garder une voix égale, alors qu'elle avait envie d'aboyer sur tout le monde et surtout sur son fils. Évidemment, il ne les avait pas écouté, évidemment il avait du aller faire le mariol dans la manifestation et évidemment, il ressemblait bien trop à Siuan à son goût... Le goût du risque cette implication presque religieuse et obsessionnelle envers cette île. Elle perdait déjà sa femme, elle ne laisserait pas Avalon lui prendre son fils également.

Elle voulut rebondir sur l'état de sa femme, mais l'arrivée de Lerinda l'en priva. Son ton, surtout lui colla la claque dont elle avait peut-être besoin, et l'islandaise se retint de lui répondre ; eut-elle été n'importe qui, Delilah n'aurait pas manqué de lui rentrer dedans en bonne et due forme. « Clevers ? Qu'est-ce qu'elle fout avec Clevers ? » Elle pâlit visiblement, sentant ses mains trembler. Elle leva une main devant elle, intimant la guérisseuse en chef de ne pas lui répondre et finit par s'écarte de son fils, le laissant entre les mains de Lerinda qu'elle ne quittait pas du regard. Si sa femme se trouvait sous le bistouris de ce chirurgien, c'était sûrement parce que... Non. Non, Delilah s'interdisait d'y penser. « Puis-je me rendre utile quelque part, pour aider les blessés ? » Sil fallait qu'elle s'occupe, qu'elle s'occupe absolument les mans et l'esprit, sans quoi elle allait mettre l’hôpital à feu et à sang pour retrouver sa femme et l'achever de ses mains, avant d'enterrer leur fils avec. « Soit courageux, mon petit loup, je reviendra te voir plus tard. » Le ton se voulait rassurant. Il n'avait pas besoin de savoir que dans sa tête, Delilah était à deux doigts de préparer leurs funérailles, à lui et sa femme.


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@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
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DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
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Fays : 3099
#
Jeu 17 Aoû - 15:53
Elle retirait enfin sa main comprenant la douleur que j’éprouvais sans toutefois le crier sur tous les toits. Des flammes que je n’ai pas pu entièrement maitrisées...   Parce que j’avais trop usé du chaos pour être totalement efficace. Je m’en voulais bien entendu mais là n’était pas le problème, là n’était pas l’essentiel. Il y avait une personne dont il était plus important de parler de la santé. Comme je l’avais annoncé Lerinda fut rapidement à nos côtés pour faire un état de la situation concernant la santé de Siuan. Inutile de mot, son visage parlait pour elle. C’était sérieux. La vie de ma mère était en danger et je n’avais pas réellement attendu l’avis de Lerinda pour le savoir. Le regard que j’avais échangé avec ma mère restait gravé à jamais dans mes pupilles. J’avalais difficilement ma salive, tous ici nous étions conscient qu’une question allait être posée, qu’un choix médical devait être fait. Enfin un choix... il n’y en avais pas vraiment, aucun de nous ne souhaitait perdre la Damodred. Aucun. J’écoutais la conversation entre les deux femmes d’une oreille distraite parce que je pensais à ce que voudrait Siuan... et que je m’en fichais complètement et je me sentais très égoïste de ressentir cela. Delilah avait fini par  remettre les idées à leurs place et alors que Lerinda me demandait si tout allait bien c’est bel et bien la main de Delilah que j’attrapais avant qu’elle ne disparaisse. Dis le. Je portais un regard suppliant sur ma mère. Dis leur qu’on veut qu’ils usent de tout ce qui est possible pour nous la ramener. J’avalais ma salive. Tout. Y compris ce que Siuan n’aurait pas voulu, l’utilisation du caisson de soin même si à cause de cela elle devait nous en vouloir. C’était à Delilah de le préciser puisque Siuan avait perdu connaissance dans mes bras. Alors je me fichais complètement de ma propre santé ignorant sciemment la question de Lerinda ou les encouragements de Delilah, je voulais à la fin de cette journée nous formions toujours la même famille, à trois.


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@ Lerinda Daneels

Lerinda Daneels
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DATE D'INSCRIPTION : 27/06/2022
HIBOUX : 633
Fays : 3877
#
Mer 23 Aoû - 20:56
Si Lerinda avait été une autre personne, moins guindée, nul doute qu’elle lui aurait répondu que Siuan venait d’entamer une séance tricot avec Clevers… Ou était partie à la pêche aux cachalots, peut-être. Qui sait. Toutefois, la médicomage se contente de son regard et du silence pour y répondre, sachant pertinemment que l’islandaise connaît la spécialité et la renommée du chirurgien. Un regard si ce n’est condescendant, du moins stoïque et contrôlé, à son image. Elle aussi craint pour la vie de Siuan, ses émotions la tourmentent depuis qu’elle a vu dans ce même couloir les deux héritiers couverts de sang. Son esprit envisage le pire, se dit qu’elle ne s’en relèvera pas si ce pire arrivait. Néanmoins, elle est également pragmatique, tient son rôle et son rang, comme elle l’a toujours fait. Ici, elle est la directrice. Elle ne peut pas flancher.

Elle hausse les sourcils devant l’évidence de la réponse muette, et la main qui vient se poser dans son champ de vision atténue la tension que la sexagenaire sentait poindre en elle. « Je suppose qu’il y a besoin de monde à l’accueil. Mais t’en sens-tu capable, ils sont pour la plupart dans la même situation que toi… » La voix de la soignante se fait instantanément plus douce. Le choc passé, elle s’inquiète sincèrement de l’état psychologique de la psychomage, ironie de la situation. Et légèrement pour les patients et familles, si jamais elle craque à nouveau. Elle aurait pu poser une main amicale sur l’épaule de sa belle-fille de coeur, elle amorce même un léger geste avant de laisser son bras choir le long de son flanc. Reporte son attention sur Alistair et son teint bien pâle.

Alistair qui ignore totalement la question pour retenir sa mère. Alors qu’elle s’apprêtait à l'ausculter pour s’assurer que son état n’était dû qu’à une forte fatigue, Lerinda marque un temps d’arrêt et ne peut masquer la surprise que les mots du jeune homme déclenchent. Son cœur de mère et de grand-mère se serre. Elle sait. Elle-même n’a aucun droit à donner cet accord, n’étant légalement pas une proche de la blessée. Pourtant elle sait. Elle sait qu’elle fera tout pour ne pas avoir à assister aux funérailles de la Spymaster. Même si pour cela, elle devrait se la mettre à dos pour le restant de sa vie. Au moins, elle serait en vie. « Nous n’en sommes pas encore là. » Sa voix semble neutre, mais tremble quelque peu. Son regard se reporte sur Delilah pour lui laisser le temps d’assimiler ce que vient de lui demander son fils. « Clevers et son équipe font le maximum pour stabiliser autant que possible son état… Mais je ne te cache pas que c’est une possibilité à envisager, oui… Alistair a raison sur ce point. » Droite sur ses appuis, elle reste digne mais ses poings se serrent nerveusement, preuve de son état également.

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@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
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Ven 8 Sep - 16:29
Sifflement perçant dans les oreilles, douleurs diffuses dans son crâne, Delilah tentait de rester concentrée sur ce que lui disait Lerinda. Ses sourcils froncés masquaient tant bien que mal les douleurs lancinantes qui lui crevaient les tympans tandis qu'elle prenait conscience - encore une fois en cette très courte période - que le sol pouvait s'éventrer sous ses pieds en un claquement de doigts. Finalement, quand le sifflement sembla se dissiper, elle reprit un peu plus ses esprits ; elle finissait de mettre au placard ses autres costumes pour enfiler pleinement celui de soignante. Tant qu'il n'y avait pas trop de sang, cela devrait aller... Et l'accueil lui semblait être une bonne position pour se rendre utile et désengorger un peu le bordel qui continuait de s'installer. « Bien... L'accueil, très bien... Bien. Je pense que ça devrait aller, ne t'en fais pas. » — qui donc essayait-elle de convaincre ou de rassurer, c'était à se le demander... — « Si Clevers a besoin d'aide... » Elle n'eut pas le temps de termine : son fils attirait son attention, et ce qu'il dit lui brisa le cœur. Envisager mettre Siuan dans un caisson, c'était un peu comme s'attirer les foudres de Dieu. Depuis son arrivée sur Avalon, Delilah n'avait eu de cesse d'entendre sa femme pester contre ces engins - que l'islandaise trouvait prodigieux ! - et faisait régulièrement promettre à Delilah de ne jamais l'y mettre... Ah... Parfois, il fallait faire fi de l'avis du malade - s'il était encore en état d'en faire part, déjà... - pour que les médecins puissent faire au mieux. Et, ce que lui dit Alistair finit de convaincre Delilah que sa femme devait être dans un état assez critique pour qu'il lui demande expressément que cette promesse soit brisée... Il fallut quelques secondes à la psychomage pour prendre sa décision ; entre cette promesse et la vie de sa femme qui la détestait déjà et qu'elle souffrait depuis des mois, la balance penchait clairement en faveur du caisson. Tant pis, tant pis si Siuan lui en voulait un peu, beaucoup plus, et si cela sonnerait la fin d'un mariage qui partait déjà en ruines. Mieux valait une Siaun en colère et les femmes divorcées, que pas de Siuan du tout.

Alors, caressant une dernière fois le visage encore froissé de douleur de son fils, Delilah le rassura : « Je l'y mettrai moi-même s'il le faut. » Allez, il fallait aider les autres sur le pont. Regardant une dernière fois la tante de sa femme, Delilah parut plus reposée et déterminée qu'à son arrivée dans ce capharnaüm. Comme si enterrer sciemment sa femme dans ce caisson lui faisait du bien, finalement.  « Essaye de me trouver s'il y a du nouveau sur son état ? Tu peux donner le feu vert à Clevers pour le caisson, je gérerai les foudres de Siaun quand elle sera suffisamment réveillée pour se mettre à gueuler partout. » conclut-elle en riant doucement... Oh dear... S'il fallait utiliser le caisson et que Siaun survivait, Avalon n'aurait qu'à bien se tenir sur ses fondations, parce qu'il y aurait sûrement des tremblements de terre...


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@ Alistair Damodred

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Ven 15 Sep - 15:24
Je me fichais complètement que Delilah puisse aider à droite ou à gauche que Lerinda aborde ou non le sujet tout de suite, je savais parfaitement ce que j’avais vu. Le sang les blessures ma mère était en danger. Je sentais mes forces faiblir, en réalité je me sentais doucement partir et je voulais être certain, oui sûr et certain qu’en me réveillant elle pourrait elle aussi se réveiller... sinon pour être franc à quoi bon? A quoi bon l’avoir emmener ici? A quoi bon faire croire a son autre mère que tout irait bien? Non, tout n’allait pas bien et Lerinda précisa à son tour que j’avais raison d’envisager ce point. Cette réalité. Je n’étais peut-être pas leur fils depuis longtemps mais j’avais appris à les découvrir, à les connaitre et nous savions tous combien la maitrise du chaos était vitale pour Siuan et pourtant. Pourtant oui, je l’en priverais moi-même si cela l’empéchait de me quitter. Elles étaient ma famille et je n’avais pas l’intention de les laisser s’échapper, pas comme ça, pas maintenant, jamais. Alors je voulais l’entendre et un poids s’ôta de ma poitrine quand Delilah confirma que si le caisson devait être utilisé elle le ferait elle même s’il le fallait. Je soufflais un  merci... dans sa direction mais le reste de ses paroles étaient lointaines, mes oreilles bourdonnaient. Allez bosser.. des gens ont besoin de vous, j’reste là, tranquille. Je n’avais aucune force et j’hochais simplement, bêtement la tête aux deux femmes qui partait chacune de leurs côtés. Ma vue se troublait et je me rattrapais au mur quand Noéllice fit une réapparition à mes côtés. Elle me demandait si ça allait et pour la première fois depuis mon arrivée ici je lui disais la vérité. Non, ça n’allait pas et une nouvelle fois la jeune femme me vit partir vers l’inconscience me rattrapant de justesse pour la seconde fois. Tchao Al'.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
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Lun 25 Sep - 18:56
La tension dans ce couloir, autour de ces trois protagonistes qu’aucune goutte de sang ne liait mais qui pourtant tenait lieu de famille, était palpable. La demande déchirante d’Alistair avait fait ployer d’abord la plus pragmatique des deux, puis sa mère présente. L'autre, blessée et allongée sur sa table d’opération, n’avait alors nulle idée de ce qui se tramait loin d’elle, mais pour elle. La plus âgée de ses proches savait bien que cette décision lui serait reproché tôt ou tard, si tant est qu’ils en arrivent à cette extrémité. Et en cet instant précis, elle décida qu’elle en assumerait également les conséquences, tout comme le pensa sûrement Delilah en accédant à la requête poignante de son fils.

Le pronostic vital de la Spymaster n’était pas des plus optimistes, et nul doute qu’un passage même de quelques heures dans un caisson de soins ne pouvait que l’améliorer. Avec ses nombreuses fractures, commotions et la perte importante de sang qu’elle avait subit, Siuan correspondait à tous les critères validant son utilisation. Si le chef de chirurgie arrivait à la maintenir en vie assez longtemps pour prendre en compte toutes les analyses préalables qu’il était de rigueur de faire. Et avec l’affluence de cette journée noire, nul doute qu’elle ne serait pas la seule sur la liste… elle n’y resterait peut-être pas le temps optimal, mais assez pour la maintenir en vie et éloigner la mort de leur famille.

Les deux femmes échangèrent un regard alors même qu’Alistair remerciait sa mère, et d’un mutuel silence, la chose fut actée. Puis les mots de Delilah focalisèrent l’attention de la médicomage plus qu’il n’aurait fallu peut-être. « Bien évidemment. Fait attention à toi, et garde ton calme. Elle est entre de bonnes mains », crut-elle bon de rajouter. Pour elle ou pour son interlocutrice ? Elle avait beau savoir que Clevers était le meilleur, cela ne l’empêchait pas de craindre le pire. La sexagénaire fit quelques pas aux côtés de la psychomage tout en disant cela, pour s’éloigner des oreilles du jeune homme. « Nous les gérerons. Tu sais aussi bien que moi que Siuan ne fera pas de distinctions. Dès lors, nous sommes deux, ne l’oublie pas. » Tout en disant cela, elle avait saisi le bras de la compagne de sa fille de cœur, et avait serré de manière à montrer son soutien. Geste d'apparence simple, mais tellement inhabituel venant de Lerinda.

Puis elle la laissa filer vers l’accueil, observant le couloir quelques instants. Quelques instants de trop, peut-être. Lorsqu’elle voulut revenir sur ses pas, et sur l'inconscient qui avait ignoré sa grand-mère plus tôt, elle fut happée par la vision de la petite Townsend rattrapant tant bien que mal le grand gaillard qui perdait connaissance. Inconscient, à présent, au sens le plus basique du terme. Sans s’interroger une seule seconde, la guérisseuse se précipita vers la jeune interne pour l’aider et ausculter la tête de mule qui tenait lieu de fils à la tête de mule en chef.

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@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
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Lun 2 Oct - 15:23
Il y avait un bourdonnement à son oreille, comme si une centaine de personnes parlaient en même temps, incompréhensibles et énervantes. La sensation passa rapidement. Elle fut remplacée par une douleur lancinante à chaque inspiration, et elle se souvint avec une clarté surprenante de ce qu’il s’était passé avant qu’elle ne perdît connaissance. Le goût du sang avait quitté sa bouche et la douleur était bien moins importante, mais toujours présente. Elle prit une seconde pour faire un inventaire silencieux de chacune des parties de son corps. Hormis les côtes, qui brûlaient à chaque pénible inspiration, rien ne semblait particulièrement douloureux. Elle prit une autre seconde pour s’étonner du fait d’être encore consciente, et surtout encore en vie. Elle n’était pas naïve, elle savait que la gravité de sa blessure aurait eu vite fait de l’attirer dans la tombe. Mais elle ne doutait pas de Lerinda et de ses talents, qui l’avaient visiblement assez remise sur pied pour la sortir d’affaire. Elle prit une lente inspiration, puis une seconde, testant malgré elle la douleur qui la lançait. Rien d’insurmontable, conclut-elle rapidement.

Elle crispa le poing et l’impression de vide qui la frappa fut si soudaine qu’elle lui coupa à nouveau le souffle. Ses doigts s’agitèrent silencieusement et il ne fallut qu’un instant pour qu’elle comprît, pour qu’elle associât la sensation à la réalité : son chaos lui était indisponible. Une bouffée de terreur lui bloqua la gorge et elle se força à avaler, ses doigts traçant nerveusement le tissu du drap qui la couvrait. Elle se mordit la joue jusqu’à sentir le sang dans sa bouche, refusant de se laisser aller à la panique qui menaçait son esprit. La douleur la gardait fermement sur terre, et elle poussa même le vice jusqu’à inhaler le plus violemment possible, pour que ses côtes bougeassent le plus douloureusement possible. Après quelques minutes de torture auto infligée, Siuan sembla retrouver un fragment de calme. Elle ne pouvait pourtant pas se détacher de l’impression de vide terrible qui lui prenait le ventre, et elle ne parvenait pas à se séparer de l’autre image qui la hantait ; celle des Marlborough. Elle ouvrit les yeux.

Il lui fallut cligner quelques fois des paupières pour s’habituer à la lumière, et elle constata avec soulagement qu’elle était déjà à moitié redressée dans le lit ; sans nul doute qu’ils souhaitaient éviter qu’elle s’étouffât dans son sommeil avec des poumons mal en point. Elle pressa malgré elle une main contre son côté, ignorant délibérément la façon dont ses doigts tremblaient alors qu’ils pressaient contre une maladroite cicatrice. Avaient-ils commencé une opération avant de s’arrêter ? Quand avaient-ils décidé de tout arrêter pour choisir la facilité et la plonger dans le caisson ? Elle crispa les mâchoires, et glissa son regard sur la salle où elle se trouvait alitée. A droite, Alistair était endormi sur un second lit, et il lui semblait un instant voir son fils avalé par les draps, tellement il lui paraissait petit au milieu de cette chambre d’hôpital. La vue la perturba plus qu’elle n’aurait su l’admettre. Elle se força à rester silencieuse, prête à patienter qu’un membre de l’équipe de soin ne vînt dans la pièce, plutôt que d’appeler et de risquer réveiller son fils. Il n’y avait que la culpabilité qui la laissait clouée dans son lit et qui la retenait d’aller inspecter Alistair.





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Lerinda Daneels
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Mar 7 Nov - 21:15
Clevers n’avait pas démérité pour avoir stoppé les différentes hémorragies et commotions dont avait souffert Siuan à son arrivée. La medicomage avait même espéré, l’espace des quelques heures qui avait suivit l’intervention, que l’utilisation du caisson ne serait pas nécessaire. Que la force de la nature alitée en soin intensif saurait reprendre le dessus et régénérer assez vite pour ne pas que son état ne devienne alarmant. Elle y avait cru, elle avait voulu y croire, pour ne pas avoir à affronter tout ça.

Toutefois, les évènements n’avaient pas tourné en faveur de ce scénario. Une deuxième intervention avait été nécessaire, puis une troisième qui avait bien failli avoir raison de la vie de la Spymaster. Et tout comme l’avaient envisagé les membres de cette famille de coeur, l’utilisation du caisson devint l’unique solution pour stabiliser le pronostic vital de la blessée. Assez du moins pour éloigner la faucheuse de son corps, et tenir cette promesse à Alistair, qui lui aussi restait inconscient durant les heures qui suivirent cette journée infernale.

Choix avait été fait de ne point en abuser. Siuan n’était pas la seule à en avoir besoin, et les deux caissons tournaient sans discontinuer. Elle y était finalement resté moins de 24h, et les nombreuses plaies qui parsemaient son corps et ses organes n’eurent pas le temps de totalement se reconstruire. Elle devrait retrouver son Chaos assez vite, toutes proportions gardées.

Depuis lors, les deux femmes épargnées par cette bataille rangée qui s’était déroulée sur la place se relayaient et se tenaient compagnie au chevet des deux héritiers. Les minutes s’égrainaient infiniment lentement quand on se trouvait dans cette attente. Lerinda avait vu tellement de familles dans cette situation durant sa carrière… Y être à présent ne rendait pas l’expérience plus facile, ni même plus supportable. Espérer pour cette jeune femme affaiblie, pour laquelle elle s’était inquiétée mais n’avait rien pu faire, rien pu dire, rien pu signer. Quoiqu’en pense Siuan, elles n’était administrativement rien l’une pour l’autre… pourtant, elle n’avait pas pu la soigner, elle s’était retrouvée pétrifiée de peur et avait du confier à d'autres la délicate entreprise de la sauver.

Les petits bruits étouffés d’une respiration changeante et de draps qui se froissent réveillèrent la sexagénaire en veille, qui s’était assoupie dans le fauteuil, caché dans le coin de la chambre près de la tête de lit de la comateuse. Habituellement réservé au patient en convalescence, Delilah le lui avait laissé, car légèrement plus confortable. Elle aussi peina à s’éveiller, et laissa le silence glisser quelques minutes, laissant autant de temps à l’autre femme pour réaliser son état et la situation, qu’à elle pour se donner du courage.

Puis, quand le moment lui sembla opportun, elle finit par bouger pour se lever doucement, et s’approcher du lit. Son regard croisa celui de l’éveillée, et un soupir de soulagement lui échappa. Au moins, elle avait réussi le plus dur : reprendre conscience. Maintenant… elle ne douta pas un instant qu’elle avait aussi réalisé ce qu’il en était de son Chaos. Ses traits habituellement avenants et distants reflétaient en cet instant à la fois la fatigue accumulée ces dernières 48h, et son désarroi face à ce qu’elles avaient infligé à Siuan contre son propre avis.

Elle resta silencieuse quelques secondes de plus, cherchant les meilleurs mots pour éviter l’esclandre, mais n’en trouva pas vraiment. « Tu as été inconsciente durant plus de 48h, te rappelles-tu pourquoi tu es ici ? De qui t’a amené ? » Le murmure reste calme et maîtrisé, et le regard de l’aîné glisse fugacement sur Alistair dans le lit jumeau. Elle aurait pu dire qu’elle avait eu peur. Qu’elle n’aurait pas supporté de la perdre, elle aussi. Elle aurait pu trouver des mots rassurants, pour essayer d’adoucir la cruelle réalité. Ou tout simplement assumer de but en blanc qu'elle avait trahi cette promesse. Mais la Daneels restait cette femme guindée et bien trop conformiste pour s’épancher de ses sentiments devant témoins, quand bien même lesdits témoins donnaient lieu de famille. Au lieu de quoi elle passait déjà sa main dans la poche de sa blouse pour y attraper de quoi faire les premières vérifications d'usage,  après quoi elle se déciderait surement à appeler l'équipe en service aujourd'hui.

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Siuan Damodred
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Mer 8 Nov - 17:41
Un mouvement attira son œil vers le coin de la pièce et elle fronça les sourcils en y découvrant Lerinda, qui avançait lentement vers elle. Elle était surprise de ne pas s’être aperçue de cette présence dans la pièce, et à la fois, elle comprenait que la migraine qui commençait doucement à pulser et la fatigue qui la regagnait déjà l’avaient privée de ses habituels réflexes. La paranoïa avait cédé sous les commotions cérébrales, et lorsqu’elle pensait à son Chaos qui lui échappait, la pensée ne la ravissait pas. Le soulagement sur les traits de sa tante lui fut évident l’espace d’une seconde, et il disparut si rapidement qu’elle se demanda un instant si elle ne l’avait pas rêvé. Lerinda avait le bénéfice d’un masque émotionnel qu’elle lui avait toujours envié, même s’il était aujourd’hui trahi par la fatigue. Comme une arrière-pensée, elle se demanda combien de jours elle avait peut-être passé là, à son chevet, avant de se rappeler que l’idée était ridicule. Lerinda avait un hôpital à gérer, avec une multitude de blessés. Inconsciemment, son poing se crispa sur les draps.

Les premiers mots de sa tante lui tordirent le visage en une légère grimace, et elle ne savait pas si c’était la migraine ou le souvenir de ce qu’il s’était passé. Les yeux de Lerinda glissèrent sur Alistair et Siuan le regarda à nouveau, crispant sa mâchoire assez fort pour s’en faire grincer les dents. « J’ai été projetée contre un mur, qui m’a cassé les côtes. » Commença-t-elle finalement, sa voix rauque et la bouche sèche, et elle dut se râcler la gorge pour continuer. « Alistair m’a amenée ici. » C’était ce souvenir, en particulier, qui lui arracha une nouvelle grimace. Elle n’avait jamais souhaité inquiéter son enfant de la sorte, et encore moins mourir à moitié sur lui. Elle détestait qu’il l’eût vue dans un tel état de faiblesse, non pas parce qu’elle ne supportait pas être vulnérable avec lui, mais parce que la dernière chose qu’elle voulait était de lui faire peur. Mais elle ne laissa pas la distraction, aussi efficace fusse-t-elle, la détourner longtemps du sujet que Lerinda avait pris soin d’éviter. Replaçant son regard sur sa tante, Siuan durcit son ton, bien que sa voix restât basse. « Maintenant que j’ai répondu à tes questions stupides, dis-moi : c’était ton idée de me mettre dans le caisson, ou est-ce que tes subordonnés ne savent pas lire ? Je sais que c’est écrit dans mon dossier. Vous n’auriez jamais dû m’y mettre. » Ses yeux brûlaient d’une rage qu’elle avait du mal à étouffer, et le fait que Lerinda eût déjà en main les instruments nécessaires à vérifier son état de santé ne détournait nullement sa colère.





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Delilah de Vries
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Ven 17 Nov - 16:33
La panique avait laissé place à l’angoisse et à l’attente et les couloirs de l’Hôpital avaient retrouvé leur calme, la fébrilité de l’urgence se dissipant à mesure que les blessés avaient été pris en charge. Depuis ce terrible jour, c’était souvent dans la compagnie de Lerinda que Delilah avait passé du temps au chevet de son fils et de sa femme, redoutant le réveil de cette dernière. Elle savait qu’il faudrait composer avec le cyclone que Siuan allait lâcher dès l’instant où elle se rendrait compte que son Chaos lui était inaccessible. Et, sa femme n’était pas stupide – c’était bien dommage, dans ces circonstances… – elle ne tarderait pas à arriver à la conclusion que le corps médical avait du passé outre ses instructions. Et Delilah avait eu beau parler avec Lerinda, celle-ci n’avait pas su tout à fait faire taire les doutes de l’Islandaise. Car en plus de cette petite déconvenue qu’était le passage de la Spy Master dans le caisson, la relation entre les deux femmes souffrait déjà depuis quelques longs mois. Serait-ce la goutte de trop, la trahison sans retour, le point de rupture Delilah redoutait tout autant qu’elle le présentait ? Grace à Merli, elle avait focalisé toute son attention sur leur fils, leur prodige, leur trésor, pour se sortir de ses angoisses et réussir au moins à fonctionner.

Les équipes médicales l’avaient finalement prévenue de l’imminence du réveil de sa femme, et depuis cette nouvelle, Delilah avait tout fait pour ne pas se rendre dans cette chambre, quitte à ne pas voir son fils également. Ce n’était clairement pas le courage qui l’étouffait, mais pouvait-on lui en vouloir ? Lasse d’être confrontée à un mur, fatiguée de ne pas savoir comment gérer cette situation, Delilah faisait le choix tout à fait délibéré de fuir. Mais elle ne pouvait pas passer sa vie à courir, à éviter une inéluctable confrontation, et c’était le pas lent qu’elle s’était finalement décidé à s’approcher de la chambre des deux personnes qu’elle aimait le plus au monde. Elle entendit d’abord la voix, douce et posée de Lerinda, avant d’entendre celle, plus froide et plus éraillée de sa femme… Doucement, elle entreprit de pénétrer dans cette pièce, dans cette arène où à n’en point douter, se tiendrait un affrontement de béliers. Gardant les yeux rivés au sol, elle entra avant de refermer la porter derrière elle. Ses yeux se tournèrent d’abord vers son fils, leur fils, qu’elle retrouva encore endormi. Elle s’approcha de son lit, caressant ses cheveux d’une main délicate et distraite, avant de passer sur une joue. Ah, le petit homme devenait décidément grand, et Delilah regrettait presque l’âge où elle pouvait encore le couver de ses bras et le tenir tout contre elle, pour le rassurer et lui assurer que tout irait bien, dans le meilleur des mondes. Le ton de sa femme, tout autant que ses mots la décidèrent à se retourner pour lui faire face. « Les médecins ont bien lu ton dossier, Siuan. Mais vois-tu, c’est moi qui ai pris la décision de t’y mettre. », commença-t-elle en se rapprochant du lit de sa femme. Sa posture droite et sévère traduisaient une grande nervosité, et en y regardant de plus près, l’on pouvait distinguer des cernes sous les yeux de la psychomage. Le sommeil l’avait fui, et la fatigue se lisait sur ses traits. « Qu’aurais-tu fais à ma place ? Ton fils nous a pratiquement supplié pour qu’on fasse tout le nécessaire pour te sauver. Y compris te mettre dans ce caisson. Il l’a explicitement demandé, et qui suis-je pour lui refuser pareille requête ? Je n’allais pas te laisser crever, quand bien même... », elle ne finit pas le fond de sa pensée, mais il ne fallait pas être un génie ; même si leur relation ne pouvait plus être sauvée, même si leur mariage était déjà peut-être terminé, avant que la mort ne les sépare… Se retournant vers Lerinda, elle attrapa l’une de ses mains et la serra entre ses doigts. Elle n’avait plus la force de dire merci, elle l’avait déjà fait des dizaines de fois en deux jours, mais elle voulait encore montrer à cette femme à quel point elle était reconnaissante pour ce qu’elle avait fait pour elles, pour eux. Elle la relâcha ensuite, pour se tourner à nouveau vers sa femme que le manque de magie ne rendait pour autant pas inoffensive. « Alors si tu veux t’énerver, c’est contre moi qu’il va falloir passer tes nerfs. Lerinda a fait son devoir pour te garder parmi nous, ton fils t’a traînée jusqu’ici pour s’assurer que tu sois prise en charge, et j’ai décidé, contre ton avis, de faire l’impossible pour que tu puisses voir un autre jour. » Elle parlait sans venin ; elle avait rendu les armes, pour aujourd’hui au moins.


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@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
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Lun 27 Nov - 22:10
Je m’étais éveillé... deux... trois fois... peut-être quatre, je ne tenais pas le comptes mais retournais rapidement dans les bras de Morphée. J’étais littéralement vidé, d’énergie, de force, de chaos. Physiquement Lerinda et son équipe avait fait des merveilles et mon corps se remettait plus rapidement que mon esprit. Si dans le lit mon corps semblait inerte, serein dans mon esprit c’était le tumulte qui régnait. Passé, présent, réalité, imaginaire tout se confondait dans un joyeux bordel que j’étais bien incapable de maîtriser. Les cris. Le sang. Les flammes. Des visages... beaucoup de visages et le vide, glaçant.  Qu’importe, je reprenais des forces peu à peu et bientôt je pourrais me lever de ce lit et... fuir la réalité, j’étais doué pour ça. J’ignorais complètement être dans la même chambre que Siuan mais j’avais senti la présence de Delilah à mes côtés, j’étais même presque, certain d’avoir échangé un regard avec elle à moins que ça ne soit qu’un de mes rêves.

Des bruits, des sons, des voix. Un échange lointain que je perçois sans comprendre, je grogne un peu, serre les paupières. Je me réveille peu à peu. J’ai l’impression de me réveiller d’une cuite mémorable. J’ai la bouche pâteuse et l’impression de sentir mes cheveux pousser sur mon crâne, s’arracher serait plus exact. J’ouvrais les yeux, les frottant avant de pouvoir faire le point sur ceux qui m’entourait enfin, celles qui m’entouraient. Je me hasardais a un  ‘jour. un peu pâteux, clairement pas réveillé. Je tentais de me mouvoir mai j’avais la terrible impression que le moindre de mes mouvements était... ralenti, compliqué presque douloureux.  Tout le monde va bien? Fut ma première question même si... le fait même que tout le monde soit là était déjà un très bon signe... non? J'était loin, très loin d'imaginer la scène qui se déroulait réellement près de moi.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
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@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
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#
Mar 12 Déc - 10:49
Avant même que Lerinda pût lui répondre, et Siuan ne savait pas si c’était un éclair de soulagement qu’elle avait vu traverser son regard ou si elle l’avait imaginé, Delilah entra dans la pièce. Elle l’observa avec attention, notant que l’Islandaise semblait bien concentrée sur Alistair – ce qui n’était pas surprenant, mais Siuan devinait qu’il s’agissait également de pouvoir gagner quelques secondes de plus avant de devoir l’affronter – et elle prit ce temps pour prendre une gorgée du verre d’eau posé à ses côtés. Le mouvement la fit grimacer, l’impression que quelque chose lui déchirait les côtes tenace, mais elle avala le contenu rapidement et reposa le récipient sans attendre. Il lui faudrait plus d’eau pour chasser la sécheresse qui envahissait son palais, mais elle pourrait au moins s’énerver un peu sans s’étouffer sur ses mots – ce qui serait certainement plus intimidant que l’inverse. Lorsque Delilah prit enfin la parole, elle ne doutait pas de sa décision de s’être rincée la bouche. La psychologue la regardait enfin, et Siuan pouvait lire aisément la fatigue et le stress sur sa silhouette trop tendue. L’aveu de l’Islandaise lui fit froncer les sourcils et elle se redressa un peu plus dans le lit, ignorant la douleur qui traversa sa poitrine. Aux justifications de Delilah, elle ne put que laisser échapper un souffle moqueur, son regard bougeant rapidement vers Alistair lorsqu’il fut mentionné. Oh, elle ne doutait pas de la vérité des mots de sa femme, et le côté rationnel de son cerveau savait très bien qu’il aurait été impossible de dire non à son enfant la situation fût-elle inversée. Mais ça n’était pas le côté rationnel qui l’emportait, pas quand la peur tordait violemment ses boyaux. « J’aimerais penser que j’aurais respecté tes vœux. » Siuan lui répondit finalement avec un venin qu’elle ne chercha pas à cacher, observant Delilah attraper la main de sa tante, la reconnaissance parfaitement lisible dans ses yeux.

Elle crispa ses mains contre les draps, sa femme choisissant de lui faire face une nouvelle fois. Siuan laissa échapper un nouveau souffle moqueur, allant même jusqu’à lever les yeux au ciel alors que Delilah lui donnait l’autorisation de s’énerver contre elle. Le ton calme qu’elle utilisait pour déblatérer tout cela rendait les mots encore pires, et Siuan se demanda un instant si sa compagne la connaissait aussi mal – et savait pertinemment que si c’était le cas, elle était la seule personne à blâmer. « C’est bien ça que je te reproche. Que je vous reproche ! » Elle se força à garder sa voix dans un murmure, mais ça ne l’empêchait pas de laisser entendre sa désapprobation. « Vous n’avez aucun droit de jouer aux dieux, vous n’avez pas à choisir qui vit et qui meurt. Ces caissons devraient être détruits ! » Dans un mouvement qui lui arracha un grognement de douleur, qu’elle chercha à étouffer en mordant sa langue, elle se redressa complètement, et tendit la main pour attraper le poignet de sa femme. Sa poigne n’était pas délicate, loin de là. « Si c’était mon heure de mourir, tu aurais dû me laisser mourir. »

La voix d’Alistair coupa la suite de sa phrase, et c’était peut-être une bénédiction. Comment pouvait-elle leur faire comprendre qu’elle vivait déjà en sursis, qu’elle n’avait aucune raison d’être encore en vie – qu’elle ressentait une profonde culpabilité en conséquence ? Elle relâcha le poignet de Delilah, se tournant rapidement vers la forme à peine éveillée d’Alistair. Ignorant la douleur, ignorant même le mouvement de sa femme qui visait peut-être à l’empêcher de bouger, elle se hissa hors du lit et marcha comme elle put les quelques pas qui séparaient son lit de celui de son fils. Elle mordit l’intérieur de sa bouche pour étouffer le geignement de douleur qui voulait s’échapper à chaque mouvement, n’arrêtant que lorsqu’elle sentit du sang sur sa langue. Elle s’appuya comme elle put sur le bord du lit d’Alistair, glissant ses doigts délicatement contre son front d’abord, puis sa joue, lui offrant un sourire délicat, un peu trahi par la douleur qui lui faisait plisser les paupières. Avec un peu de chance, l’état peu éveillé de son fils lui permettrait de ne pas s’en rendre compte. « Tu as mal quelque part ? » Demanda-t-elle instantanément, esquivant sa question. Elle voulut faire appel à son Chaos pour sonder le corps d’Alistair, mais le vide qui lui répondit lui rappela avec une violence inouïe qu’elle n’y avait plus accès. Elle crispa sa mâchoire et força ses doigts à continuer à caresser les cheveux du garçon. « Tu devrais te reposer encore, Alistair. Tout va bien. » Murmura-t-elle distraitement, et le mensonge lui brûla à peine les lèvres.





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Mar 26 Déc - 20:01
Etait-il réellement nécessaire de vérifier les réflexes cognitifs de la blessée ? A vrai dire, que ce soit le réflexe pupillaire, la mémoire et la parole, ou encore les fonctions motrices, en quelques secondes Siuan su lui prouver que tout fonctionnait aussi bien que possible vu les circonstances. Puisque la pique ne tarda pas à faire suite aux quelques réponses données aux questions qu’elle avait posées par habitude professionnelle. Lerinda restant ce qu’elle avait toujours été, s’était rassuré avec cela. Le connu et la maîtrise. Ce que l’alitée avait fait voler en quelques mots bien sentis.

La médicomage sent son corps se contracter instantanément. Réflexe défensif alors que son esprit se braque. Elle savait que ce réveil ne serait pas des plus faciles, il semblerait que la tête-brûlée ne faillirait pas à sa réputation. Avant même qu’elle n’ai pu dire quoi que ce soit, l’arrivée de Delilah dans la pièce coupe court à une quelconque tentative de la part de l’aînée. Elle hoche négativement la tête, mais sa bouche se referme, mue par la surprise de cette interruption. Sa main se glisse dans sa blouse, reposant le petit matériel saisit l’instant d’avant, abandonnant toute idée d’examiner elle-même la nouvellement réveillée. Son poing se serre à l’intérieur. Est-elle soulagée ? Ce serait mentir que de dire que non, pourtant à cet instant il est âpre, mêlé à de l’agacement et de la lassitude.

Durant leurs études, on leur enseigne qu’il n’est pas possible de faire son métier auprès de ses proches. Lerinda en fait encore l’amère expérience en cet instant. D’autant plus avec le caractère d’âne buté qui lui fait face. Elle profite du détournement d’attention que provoque l’islandaise sur sa femme pour elle-même observer le manège global. Delilah en mère douce et délicate, les yeux de Siuan rivés sur cette dernière, Alistair qui reste la clé de voûte. L’espace d’une seconde, elle envisage de s’éclipser, mais ses jambes refusent tout mouvement. Ses muscles sont crispés, attendant la prochaine vague, sûrement plus haute que la première.  

Puis les hostilités maritales s’enchaînent, et la doyenne assiste au débat en silence. Si elle est reconnaissante envers la psychomage d’avoir pris entièrement la responsabilité de la décision, et de l’avoir exprimée bien mieux qu’elle-même l’aurait fait, elle ressent une certaine frustration de ne pouvoir clarifier les choses à sa manière. Loin de se douter de la profondeur du fossé déjà bien entamé entre les deux femmes, elle vient à envisager que cette querelle pourrait prendre des proportions trop importantes dans le couple. La main de Delilah la coupe pourtant dans ses réflexions et d’un battement de cils elle revient à l’instant présent, rendant son regard et son assentiment celle-ci, dans ce silence de connivence de celles qui ont veillés leurs blessés.

Sans surprise, les mots de sa fille de coeur sont durs, calculés pour blesser. Du moins, à l’instant où cette dernière parle de dieux, Lerinda n’a aucun doute sur cette volonté de la part de leur interlocutrice. Nouvel assaut, et nouvelle tension défensive chez la soignante. Son cerveau cloisonne toute réflexion, et les sentiments affluent bien trop vite. Le tsunami est intérieur. La violence sous-jacente que laisse exprimer les mots de Siuan quant à sa vision des caissons la blesse bien plus que de raison. Silencieuse, elle se sent comme absente de son propre corps. Des images la percutent bien trop soudainement pour qu’elle puisse les proscrire. Jeile. Dès qu’il est question de la mort, bien entendu c’est lui qui refait surface depuis deux ans. Entendre Siuan exprimer si facilement la sienne l’achève.

Sous le choc, elle reste immobile, réalisant à peine qu’Alistair vient de s’éveiller à son tour. Elle observe sans vraiment réagir le lever laborieux de Siuan, ses pas pour rejoindre son fils, ses grognements ou ses grimaces. Son devoir aurait du être de l’en empêcher, mais à quoi bon ? La bourrique est bien trop téméraire, et elle bien trop lasse. Si elle veut saper le pourquoi elle n’accède pas à son Chaos, elle ne pouvait pas mieux s’y prendre. Son âge lui semble si lourd à porter, tout comme son coeur qui bat trop fort.

Elle soupire discrètement, reprend quelque peu conscience de la situation. Oh, que son attitude soit mal prise ou comprise est bien le cadet de ses soucis à cet instant. C’est pourquoi elle tourne les talons après le conseil très avisé de l’inconsciente qui ferait bien de le suivre elle-même avant de le donner, et sort de la chambre non sans avoir laissé échapper un « Non, tout ne va pas bien » autoritaire. Elle étouffe, elle suffoque intérieurement et préfère partir que de perdre toute dignité face à l’ingrate qu’elle considère pourtant comme sa fille… Elle fuit, en tout cas c’est sûrement l’impression qu’elle va laisser. Elle le sait, et c’est quelque part le cas.

Elle parcourt le couloir d’un pas lent et régulier, avant de s’arrêter contre un mur pour reprendre son souffle, comme si elle avait fait la distance en apnée, et tente de calmer le flot d’émotion qui la dévaste. Son intention ensuite ? Rejoindre l’équipe de garde et de les envoyer au chevet des deux héritiers chers à son coeur. On ne peut pas soigner ses proches, c’est un fait.

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Delilah de Vries
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Mer 3 Jan - 16:06
Les mots de sa femme sont durs, mais fallait-il attendre autre chose de la part de la Spymaster ? Delilah n’a pas la force de la contrer et elle bénit la présence de leur fils dans cette pièce pour la forcer à garder son calme. Sinon, elle lui aurait sûrement dit que sans Alistair, que sans l’urgence et sans Lerinda, elle l’aurait peut-être laissée crever sur le carrelage froid de cet hôpital. Elle lui aurait dit qu’elle regrettait de la savoir encore là et qu’elle aurait peut-être préféré être veuve et bienheureuse, plutôt que mariée à une étrangère. Des mots taillés pour blesser, l’islandaise en avait aussi, mais contrairement à Siuan, elle savait se tenir.

Qu’elle crache ainsi sur les caissons, Delilah s’y était attendue, aussi, mais elle condamnait une fois encore l’arriérisme de sa femme et son égoïsme omniprésent – plus présent que jamais ces derniers temps, et presque insultant ce jour-là. Les derniers mots de Siuan à son encontre et sa poigne sont eux aussi d’une violence inouïe, et Delilah est déjà prête à lui rendre la pareille mais Alistair, divin Alistair brise un temps cette tension électrisante et oppressante. Derrière elle, Delilah sent que Lerinda est là, sans vraiment être auprès d’eux… Ce qu’elle aimerait pouvoir se glisser hors de cette pièce et hors du temps, elle aussi. Sans un mot, elle regarde sa femme interagir avec leur fils, mais ne ressent alors rien, ni le soulagement, ni même l’affection qu’elle porte pourtant à ces deux-là, quand elle les voit si proches l’un de l’autre. Mais elle n’arrive plus à s’inquiéter pour sa femme, elle n’arrive plus à attendre constamment qu’elle revienne vers elle et qu’elles se retrouvent enfin… Aujourd’hui, elle a juste envie que ça se termine, que Siuan sorte de cet hôpital et qu’elle retourne à sa vie, avec ou sans elle ; ses humeurs fluctuantes la poussent dernièrement vers des extrémités, mais Delilah sait au fond qu’une bonne nuit de sommeil chassera ses idées sombres...

Sans son Chaos, Siuan est nue, sans défense et sans tous les murs qu’elle dresse sans faire le moindre effort entre elle et le reste du monde. Et c’est peut-être pour lui faire payer que Delilah crache sur la vulnérabilité de sa femme et entre, sans douceur et sans crier gare, dans le cerveau de la Spymaster. Ce qu’elle a à lui dire, leur fils ne doit pas l’entendre. « Si tu espérais tant crever, peut-être fallait-il faire ça avec un peu plus de discrétion. Mais soit, la prochaine fois essaye de faire ça sans public, sans témoin et peut-être aurons-nous la chance de foutre ta carcasse en terre. » – elle tente d’accrocher le regard de sa femme, pour plus d’emphase – « Si notre fils n’était pas là en ce moment Siuan, je te jure que je t’aurai déjà foutu le feu, et l’hôpital entier avec toi. J'ai tellement envie de te détester, Damodred... » Son regard n’affiche plus sa tendresse habituelle ; il est vide, il n’y a ni animosité ni colère, il n’y a tout simplement plus rien, comme ce qui reste d’amour entre elles, peut-être.

Ses mots ont dépassé sa pensée, mais ses forces l’ont abandonnée, et elle n’est pas plus solide qu’un autre, Delilah, pas plus droite et résiliente qu’un autre non plus, toute psychomage qu’elle puisse être. Alors, avant d’en dire trop elle décide de faire comme Lerinda et de s’éclipser. « Repose-toi Alistair, ne t’inquiète pas pour le reste. » Elle lui sourit mais c’est un sourire forcé, et elle sait que ça se voit comme le nez au milieu de la figure. « Je vais vous laisser, d’autres ont encore besoin de soins. » D’autres, pense-t-elle, plus reconnaissants que Siuan, plus agréables aussi, et avec qui Delilah ne rechignera pas à passer du temps.

Sans un mot de plus, elle quitte cette chambre, laissant derrière elle les ruines de son mariage et un fils qui ne se doute pas une seconde qu’il porte sur lui ces mêmes ruines. Avant de rompre le lien télépathique qui les unit encore, elle ne peut s’empêcher, pourtant de glisser quelques derniers mots à sa femme : « Go fuck yourself. » La porte se referme derrière elle avec une douceur qui camoufle bien la rage qui bat contre ses tempes. Ce soir, elle sait déjà ce qu’elle va faire : boire, pour oublier, foutre le feu quelque part, peut-être aussi. Pourquoi attendre ce soir, d’ailleurs ? Sans même passer par son bureau, elle quitte l’hôpital, plus vide que jamais,plus seule que jamais, aussi.


“Hope” is the thing with feathers
I have no life but this, To lead it here; Nor any death, but lest Dispelled from there; Nor tie to earths to come, Nor action new, Except through this extent, The realm of you. — E. Dickinson | (c)flotsam.
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Alistair Damodred
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Jeu 18 Jan - 15:52
Mes mouvements me semblent se décomposer avec une intolérable lenteur, pourquoi, par Morgane ai-je l’impression d’être si déconnecté de la réalité, comme si mon corps flottait au dessus de ce lit, au dessus de toute cette situation. Tu devrais te reposer toi aussi.  Est la première chose que je parviens à dire, correctement, alors que je peine encore à avaler ma salive convenablement. Les images des flammes n’avaient de cesse de me revenir en mémoire, cette attaque et surtout, surtout ses conséquences.

La main de Siuan sur ma peau est rassurante et je conçois que personne ne puisse comprendre mais j’avais senti son coeur cessé de battre dans sa poitrine et elle avait cristallisé une peur que je pensais mieux enfoui en moi-même alors, la savoir en vie, la sentir bouger, c’est tout ce qui pouvait me rassurer à ce moment précis ça et... ma main cherchait celle de Delilah, en vain. Je l’avais senti durant mon sommeil, elle avait été à mes côtés, comme toujours depuis que j’étais entré dans leur foyer mais... pas maintenant. Elle évitait même de croiser mon regard et je ne pouvais qu’accuser le coup. Silencieux, n’offrant qu’un pénible hochement de tête comme si j’acquiesçais. Comme si j’étais d’accord.

Aurais je du me réveiller plus tôt? Plus tard? Je n’en savais rien et rien et surtout personne dans cette chambre n’oserait me dire la vérité. L’air dans cette chambre est si lourd qu’il en devient rapidement irrespirable, il s’engouffre dans mes poumons douloureusement. J’ai l’impression qu’une lame tout juste embrasé pénètre ma poitrine ne laissant qu’une plaie à vif. Parfaitement refermée, certes, mais toujours aussi douloureuse. J’ignore la tenue exacte des échanges qui ont eu lieu alors que je bataillais contre mon propre corps pour reprendre le dessus mais le moindre regard croisé me hurle qu’en effet, rien ne va. Rien n’iras sans doute plus jamais. C’est tout au moins l’impression que j’ai quand Lerinda est la première à quitter la chambre rapidement suivi par ma mère dont l’excuse me brise le coeur.

Il ne reste plus que Siuan et moi dans cette chambre et je me déplace afin qu’elle puisse s’installer à mes côtés, dans ce lit.  Reste, s’il te plait. Très égoïstement je ne demandais pas davantage si elle allait “bien”, je savais parfaitement qu’elle avait besoin de soins, de repos mais je refusais de tout perdre, là, maintenant et c’est bel et bien l’impression que j’avais. L’impression de retenir de l’eau entre mes doigts... de repousser l’inévitable. Se qui arriverait arriverait sans que je ne puisse rien faire. Tu es inutile Alistair, tu abimes tout autour de toi.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
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@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
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Fays : 4099
#
Jeu 22 Fév - 14:24
Les mots de Delilah résonnaient dans son crâne, et elle savait qu’ils resteraient la hanter. La détresse était claire mais Siuan ne se laissa pas prendre, crispant sa mâchoire et se concentra plutôt sur l’agression, l’intrusion dans son esprit sans défense. Elle ne dit rien, Alistair ne méritait pas d’entendre quoi que ce soit à ce sujet. Les assurances que Delilah offrît à leur fils étaient vides de conviction, la dernière intervention de Lerinda la fit se tendre, et la porte se referma lourdement derrière les deux femmes, les laissant seuls dans leur douleur. Siuan ne cessait la caresse distraite sur le crâne d’Alistair, le mouvement répétitif aidant juste un peu à calmer le battement de son coeur. Tout était douloureux, que ce fût son corps ou son esprit, et elle s’affaissa un peu contre le lit d’Alistair, tournant la tête vers le garçon alors qu’il s’adressait à elle. Il fallut quelques secondes pour comprendre ce qu’il lui demandait, mais elle hocha la tête rapidement lorsque les mots prirent leur sens. « Bien sûr, Alistair. » Murmura-t-elle doucement, avant de se glisser difficilement dans le lit de son fils, profitant de la place que le garçon lui avait faite. Elle grinça des dents alors qu’elle s’arrangeait le plus confortablement possible, entraînant Alistair contre elle malgré la douleur qui lui déchirait les côtes. Ca n’était rien, se forçait-elle à penser, rien de plus qu’une petite distraction du chaos de ses pensées. Un bras entoura les épaules de son fils tandis que son autre main caressait toujours ses cheveux, et elle pressa un baiser contre le sommet de son crâne avant de lâcher un souffle tremblant. « Repose-toi, je serais là que tu te réveilleras. » Promit-elle sans difficulté, resserrant son étreinte malgré la douleur. « Je serais là. » Répéta-t-elle, comme pour le rassurer, mais aussi pour se persuader. Elle serait là, oui, et elle ne savait pas quoi en penser. Ou plutôt, elle ne le savait que trop bien, mais elle refusait de le considérer. La prochaine fois, essaie de faire ça sans public, sans témoin ...



clôture





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