Thrill + Alistair

Nous sommes actuellement en décembre 1941.

L'Intrigue #3 est ouverte aux inscriptions ! Pour tout savoir, suivez le feufolet ! Thrill + Alistair 2269777255

Dans nos rangs, nous comptons actuellement 11 Avalantes - 4 Réfugiés - 4 Héritiers et 4 Dissidents ! Thrill + Alistair 3788950358
Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Thrill + Alistair

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Mar 1 Aoû - 11:19

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


Elle lançait des pierres distraitement dans le lac, cherchant à voir combien de ricochets elle pouvait faire, avant que le galet ne plongeât dans l’eau. Les alentours étaient calmes, seules quelques familles profitaient du beau temps à une bonne distance, laissant Siuan bien tranquille de son côté du lac. C’était l’un des avantages de son métier : les avalantes préféraient lui laisser de l’espace, même lorsqu’il était clair qu’elle n’était pas en train de faire quoi que ce soit d’intéressant. Elle avait été bannie de son bureau à nouveau, soit-disant que des journées trop longues allaient ralentir sa convalescence, comme si le maudit caisson n’avait pas déjà réglé la majorité des problèmes. Il y avait la cicatrice qui tirait légèrement lorsqu’elle faisait des mouvements trop amples, et elle avait parfois l’impression de recommencer à s’étouffer sur du sang, mais c’était plus le trauma qu’une réalité. Elle allait bien, comme elle l’avait répété à de nombreuses reprises à la Suprême. Elle allait bien, si l’on oubliait bien sûr la migraine qui ne la quittait jamais, son mariage qui tombait en morceaux, et une anxiété grimpante qui ne la laissait pas dormir. Isla avait aidé avec son mal de crâne, le ramenant à des niveaux auxquels elle était habituée, mais rien de miraculeux non plus. Delilah … Elle ne savait plus quoi penser, continuant cette fuite en avant qui la mènerait sûrement vers des falaises, et loin de sa femme.

Elle laissa échapper un soupir, attrapant à nouveau des galets pour recommencer à les lancer. Il lui était parfaitement inhabituel de ne rien faire de productif, et elle avait l’impression que ses mains allaient recommencer à trembler avec l’anxiété qui la gagnait. Sa jument broutait tranquillement derrière elle, bien loin des nuages noirs qui planaient au-dessus du crâne de Siuan, et Morgause s’était envolée pour la forêt il y avait peu, certainement pour chasser. Elle attendait. Quitte à être inutile à Avalon, elle s’était persuadée de voir Alistair, à défaut d’avoir le courage de retrouver Delilah et leurs confrontations. La dernière en date ne s’était pas bien passée, et elle avait encore en tête l’aveu pourtant inavouable qu’elle avait lâché. Elle préférait ne pas penser aux yeux de Delilah, ni à la tension de son corps lorsque l’Islandaise s’était rendue compte que Siuan n’était pas vraiment la personne qu’elle avait épousée. Ou plutôt, que la Damodred savait bien prétendre, car elle avait toujours été cette personne violente et sombre, forgée par les Marlborough. Cela lui faisait penser à son fils, qui avait vécu des évènements similaires, et qu’elle craignait voir comme elle, sombrer dans quelque chose dont il ne parviendrait jamais à s’extirper. Des bruits de sabots attirèrent son attention et elle pivota vers la forêt qui bordait le lac, observant avec un certain degré de soulagement et de culpabilité, Alistair qui s’approchait à cheval. Gardant les galets dans les mains, serrés peut-être un peu trop forts, elle lui sourit, hésitante. « Alistair. » Le salua-t-elle, faisant un pas dans sa direction. Sa jument avait relevé la tête aussi, s’approchant du cheval d’Alistair d’un pas décidé. « Merci d’être venu. Je sais que … Je sais que je ne suis pas facile à vivre, en ce moment. » Euphémisme du siècle.
(c) DΛNDELION







(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Mer 9 Aoû - 23:13
Bien, j’allais bien. J’étais de ceux qui pensait que le répéter assez que de se le répéter assez ferait de ces mots la vérité. Peut-être pourrais-je même me convaincre moi-même. Ou pas... Les derniers événements avaient rendus non seulement l’atmosphère pesante sur l’île mais plus que ça au sein même du cocon que j’appelais maintenant famille. J’en voulais à Siuan pour mon stage mais n’avais jamais vraiment eu l’occasion de lui en parler. Bien entendu j’avais fait comprendre ma déception dans mes gestes, dans mes silences mais nous n’avions eu aucun échange à ce sujet et... le sujet était à présent relégué au second plan, loin loin derrière car des choses bien plus grave avaient eu lieu. Nous avions failli la perdre. J’avais failli la voir mourir dans mes bras, pire je l’avais sentie mourir dans mes bras et cette image me hantait bien trop régulièrement à mon gout. Sa voix étouffée me réveillait encore, son regard d’habitude si sûre d’elle que j’avais vu inquiète... apeurée. Elle avait frôlé la mort et je ne pouvais oublier toutes les conséquences que cela entrainaient. Notre famille s’effritait, notre trio battait de l’aile, le couple qui représentait les deux piliers de ma vie n’arrivait plus à communiquer et pire encore elle s’éloignait l’une de l’autre blessées, meurtries. Je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus quoi dire. Je ne suis pas doué pour ça et j’en viens à penser que je ne suis pas doué pour grand chose. Si je n’étais pas aller là-bas, elle n’aurait pas été si blessé. Si je les avais écouter.. si...si...si. Le mal était fait.

J’avais quitté la maison tôt ce matin, rejoins Edna qui s’inquiétais pour moi et bouftou qui semblait lui aussi sentir qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. La demoiselle ne me tirait pas les vers du nez, elle savait qu’elle n’avait qu’à attendre avec patience pour qu’au moment venu je lui explique ce qui n’allait pas et puis... elle avait elle aussi à faire avec ses propres démons. Aucun de nous n’était sorti indemne de cette situation, loin de là. Après un détour pour rassurer Delilah j’avais pris l’étalon que je montais régulièrement pour prendre l’air, seul. Du moins ça c’était le plan de départ car Siuan avait demandé à me voir, me parler. Alors j’avais chevauché jusqu’au lac des Dames. Sa silhouette se dessinait, reconnaissable entre mille et je ralentissais le pas de mon cheval de robe noire avant d’arriver près d’elle. Je prenais une inspiration avant de descendre.  Siuan, c’est... normal.Je cherchais un peu mes mots, c’est vrai mais je n’avais pas l’intention de faire de l’humour concernant le fait qu’elle ne soit pas facile à vivre “en ce moment”. La situation n’est pas facile... loin de là même. Lerinda e t’elle été plus... oserais-je dire précise concernant le retour de la possibilité d’user du chaos? J’ignorais ce qu’elle voulait réellement me dire mais autant éloigner rapidement les questions qui fâchent non? Car oui je me sentais responsable de l’utilisation du caisson, même si c’était pour son “bien” nous étions tous conscients qu’elle n’aurait jamais voulu si elle avait été en état de faire un choix par elle même. Si je peux t’aider en quoi ce soit... tu ne dois pas hésiter. Même si je savais également que demander de l’aide pour Siuan était comme s’écorcher elle même mais j’avais toujours espoir qu’elle me fasse assez confiance un jour pour cela, elle avait pu me confier sa vie, elle pouvait également me confier ses craintes et me demander à peu près n’importe quoi.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Ven 11 Aoû - 18:10

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


Il descendit de cheval et elle eut l’envie folle de le prendre dans ses bras, et de ne pas le laisser en sortir. De se rapprocher à lui alors que tout s’effondrait autour d’elle et qu’elle n’avait aucune idée de comment l’arrêter, comment reconstruire quelque chose avant que la pourriture n’atteignît les fondations, et qu'il fût trop tard. Mais elle n’était pas cruelle, pas envers sa famille, et Alistair n’était aucunement responsable ce qu’il pouvait bien se passer entre ses mères. Cela ne reflétait en rien ce qu’elles ressentaient pour lui, et ça ne remettrait jamais en cause tout ce qu’ils avaient partagé, tous les trois. Une famille choisie était autrement plus précieuse qu’une famille de sang, et elle le pensait avec tout son être. Lorsqu’Alistair fut à sa hauteur, elle laissa échapper les galets qu’elle tenait et elle posa sa main sur l’avant-bras du garçon, le serrant délicatement entre ses doigts. Elle lui sourit, retenant l’envie de l’enlacer jusqu’à le sentir s’effondrer contre elle, jusqu’à ce qu’il rendît les armes et se laissa consoler. Peut-être pour effacer l’inverse, dont elle n’avait que de vagues souvenirs, lorsque c’était lui qui l’avait soutenue pendant qu’elle mourait. Oh, qu’est-ce qu’elle aurait souhaité qu’ils le trouvassent plus jeune, pour le sortir des griffes malfaisantes de sa famille.

La mention de Lerinda, des conséquences du caisson et du Chaos qui lui échappait toujours la fit détourner le regard, et elle se força à desserrer sa prise sur le bras de son garçon, sans pour autant le lâcher. Elle ne blâmait pas Alistair, qui n’aurait jamais dû être là pour commencer, mais une partie d’elle, qu’elle ne parvenait à faire taire, en voulait énormément à Lerinda, et à Delilah. Les deux femmes savaient pertinemment que Siuan refusait toute utilisation du caisson, et pourtant … La Damodred laissa échapper un souffle, forçant un sourire sur son visage malgré la lueur un peu sombre qu’elle ne parvenait pas à chasser de ses yeux. « Quelques jours encore, tout au plus. » Répondit-elle finalement, le ton le plus neutre possible, à défaut de pouvoir le rendre chaleureux. L’absence de Chaos était comme un trou qui lui déchirait l’être, et elle avait l’impression affreuse d’être sans défense, bien que cela ne fut pas le cas. Après tout, pensait-elle amèrement, elle n’avait eu besoin que d’une lame bien affûtée pour envoyer le Duc Marlborough dans la tombe.

L’offre d’Alistair la fit finalement sourire, et elle chassa les pensées sombres pour se concentrer sur son enfant. Se rapprochant de lui, elle céda finalement à l’envie et elle vint attraper son visage entre ses mains, qu’importait s’il lui fallait relever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Merci, Alistair. » Lui répondit-elle sans véritablement lui répondre, car il lui était impensable de demander quoi que ce soit à son fils. C’était à elle d’œuvrer pour lui, et non l’inverse. Observant attentivement le visage d’Alistair, l’ombre de culpabilité qui voilait ses yeux, elle lui offrit un second sourire, un peu plus triste. Ses pouces caressaient les pommettes du garçon délicatement. « Je ne t’en veux pas, Alistair. » Lui affirma-t-elle, et c’était vrai. Le jeune homme n’entrait jamais sur sa liste de reproches. « La seule chose qui me dérange, c’est que tu aies été là et que tu m’aies vue … » Elle s’interrompit, un flash de mémoire lui parvenant, lorsqu’elle avait craché du sang sur la forme de son fils, avant de s’effondrer dans ses bras. Son expression devint douloureuse un instant. « Ca n’est pas à un enfant de soutenir sa mère, tu comprends ? C’est à moi de te protéger. » Elle laissa échapper un souffle, libérant finalement le visage de son fils. « Tu ne m’as pas déçue. » Répéta-t-elle, avec conviction. « J’aurais dû te sortir de là, te mettre en sécurité. » Elle glissa malgré elle ses doigts là où Alistair avait été brûlé, et les médecins de Lerinda avaient fait un bon travail pour ne laisser aucune cicatrice. « Alors ne t’en veux pas non plus, d’accord ? Ce qu’il s’est passé, ce qu’il se passe entre Delilah et moi, rien n’est de ta faute. »
(c) DΛNDELION







(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Mar 29 Aoû - 8:19
Je sentais qu’elle se débattait avec elle même et j’étais moi-même très gauche, je ne savais pas ce que je devais faire, exprimer mes sentiments n’avait jamais été mon fort, on me l’avait tout simplement toujours interdit alors... face à elle c’était pire que tout. Je n’étais plus un enfant et pourtant oui par Merlin je rêvais d’être à la place d’un de ces gosses au bord du lac à jeter des cailloux en riant, je rêvais d’être innocent, inconscient mais... j’avais Siuan face à moi et... j’avais failli la perdre. Le contact de sa peau sur la mienne me fit frissonner. Sa réponse ne pouvait me convaincre. Je la laissais prendre mon visage entre ses mains, me forçait à la regarder dans les yeux alors que la culpabilité creusait en moi un sillon douloureux. Je ne suis plus... un enfant.  Combien de fois allais-je devoir le répéter. Elle, elle le savait mieux que personne, elle savait qu’au fond de moi je doutais même en avoir été un, un jour, qu’on m’avait sciemment retiré cette part d’innocence à peine en avais-je eu l’âge. Alors, non, je ne trouvais pas ses arguments justifiés. Qui d’autres alors si tu ne peux pas compter sur ta famille? Si je n’avais pas été là tu n’aurais pas été aussi blessé et ne me dit pas que c’est faux. Car elle avait tenté de me rejoindre à tout prix.. et c’était justement là le problème.

C’était ma faute.   Soufflais-je en sentant que ce simple souvenirs la blessait. J’ai demandé a Delilah et dire a Lerinda que nous voulions l’utilisation du caisson s’il le fallait.  Oui C’était de ma faute. Je... je t’ai vu mourir dans mes bras. Quand je t’ai posé sur le brancard je pensais ne plus jamais te revoir alors après avoir repris mes esprits, quand Lerinda nous a dit que tu étais en salle d’opération, j’ai paniqué, je refuse de te perdre, je pouvais pas l’imaginer alors... je leur ai demandé. Je serrais les dents. Tout est de ma faute.   Et c’était vrai. Bien entendu j’avais conscience que leur problème de couple allait au delà de ça mais... je ne faisais qu’envenimer la situation, nourrir le vers dans la pomme. Les Wessex avaient raison, je n’étais personne, bon à rien, je devrais prendre l’apparence d’un autre et ne plus jamais me montrer. M’éloigner pour leur bien, avant moi, elles allaient bien mieux.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Dim 3 Sep - 12:55

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


Ca la peinait terriblement de voir dans les yeux de son fils le même regard qu’elle pouvait observer dans le miroir. Elle n’avait pas menti à Delilah lorsqu’elle lui avait dit qu’elle détestait qu’Alistair fût autant comme elle. Elle n’était pas dupe concernant l’hypocrisie de la chose non plus. Ce qu’elle souhaitait que son fils arrêtât de ressentir, de faire ; c’était exactement ce qu’elle faisait jour après jour, sans se défaire de l’habitude ni même le souhaiter. Peut-être qu’une partie d’elle pensait qu’il était déjà trop tard pour elle et qu’il était inutile de chercher à se battre avec ses démons maintenant, surtout lorsqu’il était plus efficace de les enterrer dans un coin de sa tête et de les oublier. D’essayer, en tous les cas, ce qui lui était quasiment impossible en ce moment alors que des cauchemars semblaient se gargariser de lui faire revivre tous les plus gros traumatismes de son enfance. Encore une chose qu’Alistair partageait avec elle, et qu’elle aurait préféré avoir pour elle toute seule. Si elle avait pu prendre toute la souffrance de son fils et la placer en elle, elle l’aurait fait. Alors, lorsqu’il affirma qu’il n’était pas un enfant, elle ne put s’empêcher de secouer la tête, retenant l’envie de lui attraper le visage à nouveau. « Darling … Tu seras toujours mon enfant. » Murmura-t-elle, car elle savait pertinemment ce qui se cachait derrière les pupilles voilées. Oh, comme elle espérait être pour Alistair ce qu’Althea avait été pour elle.

Et elle dut se mordre la joue pour s’empêcher d’interrompre son fils alors qu’il s’entêtait dans sa culpabilité, ce qu’elle comprenait douloureusement. Malgré ses protestations, qui lui arrachèrent un sourire, elle ne put que le contredire. « Je pense que j’aurais été encore plus blessée, si tu n’avais pas été là. » Elle lui offrit un petit sourire, voyant bien qu’il ne la croyait pas. « Tu me connais, Alistair, tu penses vraiment que si je n’avais pas eu à m’inquiéter pour toi, je ne serais pas allée les chercher jusqu’au dernier ? » Son regard avait pris une lueur sombre. A vrai dire, ils avaient eu de la chance d’être incapacités, ou tués, par d’autres avalantes. Elle n’avait pas besoin de son Chaos pour faire parler quelqu’un, et elle n’aurait pas laissé la Suprême l’arrêter. Mais Alistair ne voulait rien entendre, et elle savait bien qu’elle ne pouvait pas le forcer. Ils étaient bien trop similaires, bien trop bornés et convaincus, et c’était une bataille qu’elle ne souhaitait pas encore s’épuiser à gagner, ou à perdre. L’absence de son Chaos la laissait branlante, comme un chien à trois pattes, et elle peinait à trouver son équilibre.

La réelle culpabilité qui semblait dévorer son fils surgit soudainement, et Siuan se tendit malgré elle. Elle avait déjà réglé ses comptes avec Lerinda, même si l’amertume laissait encore un goût dans le fond de sa gorge. Avant qu’elle ne pût retomber dans les tréfonds de sa rancœur, il lui sembla capter un fond de pensée d’Alistair. S’il y avait bien une chose qui lui permettait de survivre à cette absence de Chaos, c’était que ses particularités, pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, lui étaient toujours offertes. Et bien qu’elle évitât normalement d’écouter les pensées de son fils, ce dernier paraissait penser tellement fort qu’elle ne pouvait faire autrement que les entendre. Elle fit un pas vers Alistair, ne pouvant s’empêcher de prendre à nouveau son visage entre ses mains, caressant ses pommettes doucement. « Tu n’es pas responsable de ce qu’il se passe entre Delilah et moi. » Répéta-t-elle, le ton sérieux même si ses yeux étaient plus doux. « Tu n’es pas un bon à rien, tu n’es certainement pas ce que ces vauriens pensaient de toi. » Elle eut un sourire désolé. « Et jamais je ne t’en voudrais parce que tu as agi par amour pour moi. » Lui dit-elle glissant une main contre le front du garçon pour dégager quelques mèches de son visage. « Alistair … Je … C’est irrationnel, cette colère, tu comprends ? » Elle laissa échapper un souffle et se détacha à nouveau du garçon, détournant les yeux vers le lac. « Je ne sais pas si j’aurais survécu sans le caisson. La raison pour laquelle je refuse son utilisation n’est pas parce que je ne souhaite pas rester en vie, mais parce que la contrepartie … » Elle se tut un instant, s’interrogeant sur la pertinence de partager certains traumas avec son fils. Elle espérait que ça l’aidât à la comprendre. « L’absence de Chaos, c’est terrifiant pour moi. » Avoua-t-elle finalement, se tournant à nouveau pour regarder Alistair dans les yeux. « Les Marlborough étaient comme les Wessex. » Ses mains se plièrent contre son ventre dans un rare geste de malaise. « Ils m’ont fait penser que mon Chaos est ma seule valeur. » Elle lui sourit, le regard sombre. « Et ce genre de mauvaises pensées ont la vie dure, comme tu sais. »
(c) DΛNDELION







(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Ven 15 Sep - 18:20
Je n’avais pas l’habitude qu’on s’intéresse à moi, qu’on se préoccupe de moi, réellement de moi autrement que pour ce que je pouvais apporter, ce que mon don, mon chaos pouvait apporter. Alors forcement la voir Delilah et elle s’attacher à me rendre heureux c’était à la fois très agréable mais aussi angoissant. Je m’en rendais compte depuis que Siuan avait été blessé, j’avais mis le doigt sur une de mes angoisses. J’attendais le moment ou tout allait basculer ou on me retirerait le bonheur de les avoirs à mes côtés. Rien est éternel. Alors la sentir une fois encore auprès de moi, sentir ses mains sur mes joues c’était un peu comme sentir de la glace pure vous brûler la peau. Mais je ne reculais pas.  C’est une promesse? Rien d’innocent dans ma question, si j’étais et serais toujours son fils cela sous entendait qu’elle serait toujours ma mère et on ne l’est plus lorsqu’on disparait.

Je respirais un peu plus vite, luttant contre ma culpabilité et tentant de saisir le sens des paroles de Siuan mais j’avais beau tourner et retourner le problème dans ma tête les conséquences étaient toujours les même. Alors je finissais par souffler. On ne le saura jamais. Peut être que cela aurait été pire, peut-être mieux comment savoir? Même si je connaissais, en effet, ma mère rien n’était impossible. Ce qui était fait était fait et nous n’avions tous les deux pas la possibilité de revenir en arrière. Nous partagions beaucoup tous les deux, nous nous ressemblions beaucoup et j’avais toujours l’impression de ne pas avoir besoin de prononcer mes émotions pour être compris par Siuan étais-ce une bonne chose? Je l’ignorais mais moi qui étais plutôt taiseux de nature cela n’arrangeait rien. Je l’observe elle se tend, se tient plus droite que jamais lorsque j’avoue être pleinement responsable du soin qu’elle ne désirait pas, de ce fil qui l’avait relié à la vie et qu’elle aurait, j’en étais certain, préféré voir coupé. Alors au fond sa promesse ne valait peut être rien... si elle ne tenait pas à la vie, elle ne tenait pas à nous. Pas responsable... mais coupable? La différence est minime mais elle existe. Je comprends ses mots et j’essai, vraiment, de la croire mais n’y parviens pas réellement. Trop d’années se sont écoulés avec cette seule idée en tête, difficile de penser autrement. Disons pas entièrement. Ce serait plus honnête mais ce qu’il se passait entre elles deux faisait plus que me peiner, j’avais l’impression d’être inutile en plus de tout le reste alors si... bon à rien au final me convenait plutôt bien même si elle soutenait l’inverse. Oui je comprends.   Par Merlin oui, je la comprenais si profondément... si je n’avais pas eu le chaos je ne serai pas là, le chaos était ce qui m’avait permis de survivre avec ma “famille” même si c’était également ce qui m’avait de nombreuses fois rapprocher de la mort. Mais nous, c’est ton absence qu’on trouve terrifiante. Nous, Delilah et moi et sans doute Lerinda... sa famille. Son absence même lorsqu’elle était physiquement présente mais qu’elle ne pouvait pas ou ne voulait pas partager des choses avec nous.

J’avalais ma salive non sans une pointe d’angoisse, c’était au fond la première fois que je parlais de mon passé, parce que même si nous avions traversé des événements similaires tout restait sous silence.  Je sais. J’en ai... croisé. Des membres de sa famille lorsque j’étais plus jeune, lorsqu’on se servait de moi mais je me souvenais de leur nom. Marlborough... Wessex... même poison.  Mais tu n’es plus seule maintenant... et même si je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu m’as enseigné ce n’est pas de ton chaos qui m’a fait m’attaché à toi.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Dim 17 Sep - 10:00

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


C’est une promesse, demandait-il, et elle se trouvait incapable de répondre. Parce qu’il y avait un sous-entendu dans ses mots, quelque chose auquel elle ne pouvait accéder. Comment promettre qu’elle serait toujours là, alors qu’elle était à moitié persuadée qu’elle finirait par donner sa vie pour Avalon ? Elle n’en dit rien, parce qu’il lui était évident que son entourage ne pourrait pas le comprendre. Elle ne savait pas non plus l’expliquer. Personne n’avait envie d’entendre qu’ils n’étaient pas suffisants pour garder quelqu’un en vie, ou simplement pour lui en donner l’envie, le besoin. Et ça n’était pas que Siuan n’avait pas envie de rester vivante, c’était plutôt qu’elle pensait qu’elle devait quelque chose à quelqu’un, et que ce quelque chose, et bien c’était sa vie. Le quelqu’un … elle chassa la pensée.

Elle savait qu’elle ne gagnerait pas avec son fils, parce qu’ils étaient bien trop similaires. Borné, tout comme elle, avec son image de soi décimée et mise en terre par ceux qui avaient osé s’appeler leur famille. Elle se voyait dans ses yeux, qui ne savaient la croire lorsqu’elle lui assurait qu’il était bien meilleur que tout ce que les Wessex avaient bien pu lui faire penser ; c’était comme se regarder dans un miroir. Elle-même avait abandonné, avait fini par se laisser convaincre par les voix qui affirmaient qu’elle n’était rien de plus qu’un conduit et que sa vie avait autant de valeur que l’utilité qu’elle pouvait bien avoir. Mais si elle avait cédé, elle refusait, et c’était peut-être hypocrite, qu’Alistair en fît de même. Et il lui semblait que le garçon avait la même volonté pour elle, même si elle croyait dur comme fer que ça n’était pas à lui de s’occuper d’elle, mais résolument l’inverse. Bien que l’idée lui parût affreusement loin, elle ne désespérait pas d’arriver un jour à se persuader qu’elle ne pourrait pas protéger son fils en étant dans une tombe. Alors, lorsqu’il lui avoua que c’était son absence qu’ils trouvaient terrifiante, elle laissa échapper un souffle et elle cligna plusieurs fois des yeux, comme pour chasser des larmes imaginaires. « Darling … » Souffla-t-elle, une certaine pointe d’agonie perceptible dans sa voix. Elle ne put prononcer un mot de plus, l’émotion lui étranglant la voix, et la vulnérabilité soudaine la forçant à faire un pas en arrière. Elle baissa les yeux, se détournant un instant de son fils.

Elle manqua son hésitation, son angoisse, alors qu’Alistair parla des Marlborough. Elle eut un mouvement, un spasme, qu’elle ne put retenir lorsqu’il indiqua les avoir rencontrés, et elle releva instantanément les yeux vers elle. Elle ne put retenir la grimace, l’émotion terrible qui lui déchira le visage à l’idée que son fils fût confronté aux démons de sa famille, en plus des Wessex. « Je suis désolée … » Commença-t-elle sans terminer sa pensée. Désolée de quoi, exactement ? Qu’elle ne fût pas capable de mettre fin aux pratiques de ces familles sauvages ? Qu’elle ne pût récupérer Alistair plus tôt ? Son fils reprenait la parole et elle ne put retenir le mouvement, le pas en avant qui l’envoya directement dans l’étreinte du garçon, qu’elle serra dans ses bras sans pouvoir s’en empêcher. Ils se connaissaient parfaitement, même sans un mot, sans jamais avoir eu besoin d’exposer tous leurs traumas et leur douleur. Ils se connaissaient, ils avaient vécu la même chose, même si cela n’empêchait Siuan de souhaiter que ça ne fût jamais le cas. Ils pensaient de la même façon, ou presque ; et la seule que la Damodred espérait qu’ils n’eurent jamais en commun, et bien c’était le sang sur leurs mains. Oh, Siuan repeindrait la maison des Wessex en rouge si jamais cela voulait dire qu’Alistair n’avait jamais à le faire. « Merci. » Murmura-t-elle contre la peau du garçon, cachée dans son étreinte de façon si peu caractéristique.

Elle profita, peut-être égoïstement, de leur proximité pendant quelques longs moments. Même si Siuan n’avait jamais été très tactile, il y avait quelque chose d’absolument addictif à profiter ainsi de l’affection de ses proches. Elle essayait vaillamment de lutter contre les petits voix vicieuses, celles qui murmuraient que c’était de la faiblesse, que c’était honteux, et qu’elle n’avait jamais pu compter que sur elle-même, comme elle en avait eu la preuve encore une fois avec le caisson. Mais elle préférait se rappeler des mots d’Alistair, plutôt, qui lui assuraient qu’ils tenaient à elle. Il était si simple de se perdre dans la haine d’elle-même qui pouvait la dévorer, et qui ne cessait d’enfler à mesure qu’elle se trouvait incapable d’affronter le regard de sa compagne. Lorsqu’elle trouva enfin la force de relâcher le corps d’Alistair, elle releva les yeux vers lui, et fit en sorte de garder son expression aussi ouverte qu’elle savait le faire. « Je ne sais pas combien je peux partager avec toi. » Commença-t-elle, laissant sa main caresser la joue de son fils délicatement. « Je ne veux pas ajouter à ta peine, tu comprends ? Nous n’en parlons jamais parce que je pensais que nous n'en avions pas besoin, mais peut-être me suis-je trompée. » Elle hésitait. « Est-ce que ça t’aiderait, de parler d’eux ? »
(c) DΛNDELION






(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Mar 26 Sep - 18:54

Bien sur qu’il n’y a pas de réponse, comment pourrait elle me promettre une tel chose alors que je savais qu’elle aurait préféré mourir que d’être privé de son chaos. Si elle avait eu le choix, si elle avait eut son mot à dire alors nous l’aurions perdu. Elle serait morte. Elle serait loin. Elle... ne serait plus ma mère. Un constat amer mais évident. Qu’aurions nous fait alors? Serions nous restés à ses côtés attendant que les aiguilles se bloquent? Peut-être bien, je serais sans doute rester... pour Delilah. Pas pour Siuan, parce qu’elle aura fait le choix le plus lâche de sa vie. Elle choisirait la facilité, parce que, oui, selon moi la mort était la facilité. C’était plus simple que d’éviter la réalité et les relations sociales obligatoire qui en découlait mais c’était injuste, parce qu’elle avait choisi de se mettre en couple et surtout très égoïstement elle avait choisi, elle était venue me chercher, m’adopter, moi et choisir la mort n’était qu’un aveux silencieux que ce choix était au mieux un brin regrettable et regretté. Du moins c’est ce que j’avais en tête, si notre présence n’était pas suffisante alors elle ne tenait pas assez à nous. Si elle avait fait ce choix, en aucun cas elle serait morte pour nous. Aucun.

J’essayais, oui, j’essayais de tout mon être, d’être celui qu’on voulait de moi, celui qu’elle attendait de moi sans y parvenir réellement j’en avais bien conscience. J’aimerai pouvoir l’aider, être celui dont elle a besoin mais elle ne dit rien. Elle s’éloigne même d’un pas. Elle se détourne de moi. J’avale ma salive et me mord la langue. Je dis peu de chose mais une fois n’est pas coutume j’ai manqué une bonne occasion de me taire. Son corps parlait parfois pour elle et le sujet de sa “famille” eut le même que la mienne avait pour moi, un sentiment de profond dégout. Non, non, tu n’as pas a t’excuser, pour eux. C’est... passé. C’est loin. C’était faux, bien sur mais elle n’avait vraiment pas à s’excuser pour ce que j’avais pu vivre... subir. Mon souffle se coupe lorsqu’elle m’étreins de nouveau. Je la serre dans mes bras, respirant ses cheveux, reprenant une respiration correcte. Profitant de ce moment suspendu qui n’appartenait qu’à nous. Je l’écoutais tentant de comprendre l’hésitation qui l’habitaient. Tout... Soufflais-je simplement.  Rien ne pourrait me choquer. Voilà peut-être le seul point positif de toute mon enfance, s’il y avait bien une chose dont je pouvais être certain c’est que rien de ce que je pourrais entendre ou voir ne pourrait me choquer, m’atteindre réellement.  Pour être franc, je ne sais pas. On ne m’a jamais demandé mon avis auparavant. On ne m’avait jamais demandé de réfléchir, de penser ou pire encore de m’épancher sur moi, mon histoire, ma vie. Tout le monde trainait ses casseroles, les miennes étaient juste disons... plus épaisses.  Mais je crois que Delilah nous dirait que la communication est la clé de beaucoup de chose alors... ça peut sans doute nous aider, oui. Parce que même si nous refusions tous les deux de le dire à haute voix, nous savions qu’elle avait raison, c’était la mise en pratique qui péchait. Je me frottais un peu l’arrière de la tête ne sachant pas du tout ce que je devais dire ou faire. Je sais pas trop par ou commencer... enfin quoi dire.   Peut-être avait elle une question? Ça serait toujours un début...


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Lun 2 Oct - 20:42

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


Il lui assurait ne pouvoir être choqué, et elle doutait malgré elle de la véracité de ses propos. Il y avait de nombreuses choses que l’on pouvait sûrement accepter d’un proche, mais savoir que Siuan était capable du pire … Delilah avait eu beau prétendre, elle n’était pas dupe. Il était clair que la Spymaster était capable de beaucoup de choses, pour l’île et pour sa famille, mais un tel extrême restait surprenant. Choquant. Ca n’était pas même pas le meurtre de son père qui la hantait le plus, mais bien le fait qu’elle fût parfaitement consciente qu’une simple étincelle suffisait à la rendre à nouveau tentée par une telle affaire. La colère qu’elle avait ressentie ces dernières semaines n’en étaient que l’exemple parfait, et elle ne s’était jamais sentie aussi proche du précipice, une seconde fois. Elle craignait le moment où tout contrôle lui échapperait, comme il avait failli le faire avec Iris. C’était ça, le plus honteux. Ca n’était pas la conséquence, pas la violence, pas la colère ; c’était l’incapacité de la retenir, de l’enfermer au plus profond d’elle-même. La honte c’était de ne plus pouvoir maintenir la mascarade. Alors, oui, Siuan avait peur qu’Alistair découvrît qui elle était vraiment et qu’elle le perdît en conséquence. Même si le fait de perdre son fils lui paraissait parfois être une inévitabilité, elle espérait malgré tout.

La mention de Delilah la fit sourire malgré elle, et elle hocha la tête. Oh, elle savait bien ce que leur dirait son épouse, s’ils étaient dans des circonstances normales. Elle en eut une pointe au cœur. Elle chassa le sentiment immédiatement, ne souhaitant pas que ses problèmes de couple, si tant est qu’on pût encore appeler cela de cette façon, entachassent son moment avec son fils. Mais la gêne d’Alistair à l’idée de parler ne lui échappa pas, et elle n’en était pas surprise ; elle ressentait exactement la même chose. Par où commencer ? Quoi dire ? Elle se mordit l’intérieur de la joue un instant, faisant un pas en arrière. Elle ne s’imaginait pas avoir cette discussion ainsi, debout. « Viens. » Lui demanda-t-elle, accompagné d’un geste, et elle l’attira au bord du lac. En quelques secondes elle avait défait ses chaussures et elle s’était assise sur le sable, plongeant ses orteils dans l’eau qui venait lécher le bord. Elle sentait son pantalon devenir humide et elle s’en fichait. Le contact avec l’eau la soulagea, comme toujours. Elle releva les yeux vers Alistair un instant, pour voir s’il allait s’installer près d’elle. « Laisse moi commencer. » Annonça-t-elle avec un sourire qu’elle voulait convaincant, mais elle savait que son fils verrait sans mal à travers la façade. Après un brin d’hésitation, elle braqua plutôt son regard vers le lac.

Elle attendit que son garçon fût installé auprès d’elle pour entamer, d’une voix basse et légèrement hésitante. « Je n’ai jamais vraiment voulu savoir ce qu’ils t’avaient fait. » Elle était un peu maladroite, et parce que ses mots pouvaient être interprétés de la mauvaise façon, elle s’empressa de continuer. « Pas parce que ça ne m’intéresse pas, pas parce que j’avais peur de te voir comme quelqu’un de brisé, mais parce que je sais. » Elle laissa échapper un souffle. Elle attrapa un galet sur le sable et elle le projeta rapidement vers le lac, observant les quelques ricochets. Lorsque la pierre sombra, elle reprit. « J’ai passé des nuits à me torturer, à imaginer, à transposer ce qu’ils m’ont fait et à les voir te faire la même chose. » Elle attrapa un second galet et le serra dans la paume de sa main, jusqu’à en sentir ses phalanges grincer. « Je ne voulais pas savoir, parce que je sais que je les aurais tués. » Le ton était froid, presque indifférent. Elle n’osa pas regarder Alistair. « Je le ferais, si tu me le demandais. » Ajouta-t-elle d’un ton plus tremblant, plus vulnérable. Oh, pour Alistair, elle se couvrirait de sang. Si ça le soulageait, elle ferait n’importe quoi.
(c) DΛNDELION






(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Mar 10 Oct - 20:01
J’ai imaginé ce moment des centaines de fois. Depuis mon arrivée sur cette île tout le monde s’interroge, on m’a fait voir des psy auxquels je n’ai jamais prononcé le moindre mot et pourtant je savais que si je devais “raconter” mon passé ce devait être à elles, mes mamans. Il y avait Edna également qui avait vécu malgré moi un moment que j’aurai préféré évité. Je tentais toujours de laissé le passé au passé. J’avais une excellente mémoire et cela me jouait bien souvent des tours même si je tentais de le cacher au mieux. Mais je savais que ce moment arriverai. Je pensais que ce serait Delilah qui serait la première à me poser “franchement” la question mais non, c’était Siuan. Les événements récents faisaient qu’il nous fallait nous rapprocher, j’en avais besoin de peur de la perdre, encore. Je devais faire table rase de tout ce que j’avais pu imaginer aussi me laissais-je porter par le flot. J’avalais ma salive avant d’hocher doucement la tête pour acquiescer et avancer.

Chaussures ôtés, je m’installais à ses côtés et mettais mes pieds dans l’eau, prenant une profonde inspiration alors que je ressentais le pouvoir de l’eau parcourir l’intégralité de mon corps. Un frisson qui parcours mon échine de ressentir ce lien qui n’a pas toujours été si positif avec mon élément. Elle voulait commencer ce qui m’arrangeait... beaucoup. Parce que je ne savais pas ce que je devais dire, je ne savais pas ce qu’elle voulait entendre, pire que tout je ne savais pas ce qu’elle avait besoin d’entendre. Parce que le problème était là, je n’avais pas envie de l’enfoncer, de lui créer d’autres douleurs même si je n’avais pas non plus l’intention de lui mentir. Alors je l’écoutais tentant de comprendre ce qui était dit et ce qui était tu. Les ricochets comme autant de vagues et de blessures dans nos vies respectives et les ondes qui se propagent dans l’eau venant jusqu’à nous caresser nos peaux impactant au final tout sur leurs passages. Je pliais les genoux contre moi les encerclant de mes bras finissant par poser ma tête au sommet. Je n’aimais pas cette impression de redevenir un gamin impuissant et inutile, toujours aussi inutile. Je ne te le demanderai jamais. Première chose, pas vraiment un détails. Même si l’envie ne manque pas.  Qu’elle soit rassuré sur ce point je n’étais pas complètement fou à apprécier toutes ces années ou j’enchainais les mauvais traitements.  J’ai déjà essayé... par deux fois de tuer mon... père. Je serrais le point, l’eau autour de nous semblait elle aussi se tendre. La première fois il m’a manquer de la puissance, de la maitrise et d’un peu d’eau pour... finaliser.   Dis-je enlachant un rire amer. Il avait tenté de me tuer ce jour là quand j’avais pris l’apparence de son “vrai” fils. La seconde Edna était là. Elle m’avait évité de commettre ce meurtre qui me trottait toujours en tête bien malgré moi. Mais... ça mort n’effacerait ce qu’ils m’ont fait tu le sais que j’ai... une bonne mémoire. Et c’était peu dire, prisonnier de mes souvenirs parfaitement ordonnés du plus sombre au plus clair, du plus douloureux au plus doux ... Je ne suis même pas certains que cela apaise quoi que ce soit. La mort était sans doute trop douce.  Je ne veux pas que tu te salisses les mains... pour eux. Je relevais le regard vers elle.  Pour moi. Parce que la mort laissait une trace et n'effaçait... rien.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Ven 20 Oct - 11:15

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


L’affirmation d’Alistair la fit sourire, d’autant plus qu’elle était suivie d’un sentiment qu’elle connaissait bien. Mais c’était bien cela qui la rassurait. Elle n’avait pas menti à Delilah lorsqu’elle lui avait dit qu’elle craignait que leur fils lui ressemblât trop, parce qu’elle n’aurait souhaité ce qu’elle était à personne. Ni le sang sur ses mains, ni ses trop nombreux blocages, ni sa capacité à se voiler la face et le déni dans lequel elle se drapait pour ne pas avoir à assumer les douleurs, et ses erreurs. Elle craignait terriblement qu’Alistair tombât dans le même engrenage qu’elle, et l’entendre dire qu’il ne lui demanderait pas une telle chose prouvait qu’il était une meilleure personne qu’elle. Si quelqu’un avait offert un parricide à Siuan, elle ne savait pas si elle aurait été capable de dire non. La suite des propos d’Alistair, par ailleurs, attira son attention. L’aveu aussi facilement formulé ne l’horrifiait pas — c’eût été bien hypocrite de sa part — mais il ne l’enchantait que parce que son fils lui faisait assez confiance pour dévoiler ses plus sombres instincts. Et elle ne pouvait s’empêcher d’être terriblement heureuse qu’Alistair ne sût réussir la première fois, et que quelqu’un fût là pour l’en empêcher la seconde. Le garçon ne méritait pas ce sang sur ces mains. Lorsqu’il affirmait qu’elle non plus, elle n’en était pas aussi convaincue.

Elle lui sourit légèrement, relâchant son galet pour venir caresser la courbe de la mâchoire d’Alistair du bout des doigts. « My darling … Tu es plus sage que moi. » Lui dit-elle doucement, et il était clair qu’elle annonçait cela comme le plus beau des compliments. « Et tu as raison. Ca n’apaise rien, cela ne fait qu’ouvrir une autre plaie, plus douloureuse et plus dangereuse, parce qu'elle ne se referme pas. » Son ton trahissait sa connaissance intime de ce qu'elle affirmait, et elle baissa les yeux. Sa main glissa jusqu’à l’épaule du garçon, qu’elle serra doucement, avant de retirer ses doigts pour revenir se saisir du galet. Elle le fit rouler contre la paume de sa main nerveusement, comme un pauvre remplacement de l’eau avec laquelle elle avait l’habitude de jouer lorsqu’elle avait son Chaos. « Tu es si courageux. » Reprit-elle en le regardant à nouveau, et il y avait de la fierté dans son regard. « C’est tellement plus simple de se laisser aller à la haine … J’en sais quelque chose. » Continua-t-elle avec une certaine amertume, qui n’était pas dirigée à son fils mais à elle-même. D’un coup de poignet sec, elle renvoya le nouveau galet vers le fond du lac, observant les ricochets avec attention. « Le fait que tu es une aussi bonne mémoire, et que malgré tout ça, tu arrives encore à accorder ta confiance, et à voir la beauté chez les gens … » Elle laissa échapper un souffle, fermant les yeux alors qu’une soudaine pulsation migraineuse la prit derrière les paupières. « Je t’admire, tu sais ? » Lui dit-elle en se forçant à le regarder à nouveau, malgré la douleur insupportable qui s’étendait. « Je suis tellement fière de toi, Alistair. » Annonça-t-elle avec conviction, tendant la main pour venir la poser sur celle de son fils, et la serrer doucement. « C’est tout ce que j’ai toujours souhaité pour toi. Que tu puisses vivre, et non plus survivre. »
(c) DΛNDELION






(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Lun 13 Nov - 19:37
Je loupe un battement de mon coeur lorsqu’elle pose de nouveau sa main sur mon visage. Je sais, je suis parfaitement conscient qu’elle ne me veut aucun mal et il y a une poignée d’année maintenant que je ne réagis plus vivement à ce genre de gestes. Néanmoins je ne cache pas ma surprise à ses paroles. De la sagesse? Non... pas vraiment. Peut-être étais-ce simplement un manque de courage ou d’ambition ou alors étais-je simplement trop docile? Petit mouton stupide bien trop coincé dans son petit moule parfait, conditionner et “heureux” de l’être. Enfant impuissant qui tend simplement le dos attendant le prochain coup d’ou qu’il puisse venir. Alors sage...? Non.  Je ne pouvais qu’imaginer ce sentiment, cette blessure, cette plaie toujours et à jamais ouverte. Tu.. pourquoi? Je veux dire tu n’es pas obligé de me dire mais... y’a t’il eu un élément déclencheur? Parce que c’était ma propre mort imminente qui avait “causé” ma première tentative de meurtre même si je ne parvenais pas encore à le dire a voix haute, mais qu’en était il pour elle?

Je serrais les dents en l’entendant. Elle était loin, si loin de ce que je pensais, de ce que je ressentais. Non, pas une seconde je ne me voyais comme quelqu’un de courageux. Comme quelqu’un qui accorde sa confiance et qui voit le bon en chaque être humain. Ce n’était pas le cas, certaines personnes étaient foncièrement mauvais et j’en étais convaincu. Concernant ma confiance c’était un sujet tout aussi compliqué. Manquant cruellement de confiance en moi il était ardue d’avoir confiance en qui que ce soit, famille et Edna exclue et encore...  J’entendais ses paroles et je tentais réellement de les comprendre, de les assimiler mais je peinais à les accepter, une fois encore je ne me sentais pas légitime d’avoir de tels compliments. Pourtant n’importe quel “enfant” normalement constitué aurait adoré entendre ces mots, elle était fière de moi, je n’oublierais pas ces paroles pourtant... Je crois que... tu m’idéalises beaucoup. Soufflais-je glissant ma main dans la sienne. En croisant son regard voilé je comprenait que quelque chose n’allait pas.  Qu’est ce qui ne va pas? Tu as mal quelque part?Nous n'avions pas quitté l'hôpital depuis si longtemps que cela et... Siuan avait eut besoin du caisson pour survivre et ses blessures n'étaient ni anodine ni complètement guéries.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Siuan Damodred

Siuan Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 289
Fays : 4099
#
Mar 12 Déc - 11:26

Thrill

Siuan & Alistair



When I'm with you
My whole world stands still
You're my one and only thrill  — Melody Gardot


Elle pouvait voir dans les yeux d’Alistair que ce dernier ne la croyait pas, et même si ça la peinait, elle savait qu’à sa place, elle ne croirait pas non plus ce genre de paroles. On lui avait appris à mordre la main qui se tendait vers elle, à force de se l’être prise dans la bouche à chaque fois qu’elle avait essayé de faire confiance, de croire. Et se débarrasser de la personne qui lui avait le plus appris cette leçon ne l’avait pas guérie, loin de là. Elle vivait avec une culpabilité dévorante – pas qu’il fût mort mais qu’elle en fût la cause – qu’elle enterrait derrière une colère qui semblait enfler de plus en plus. Elle se doutait qu’un jour ou l’autre elle finirait par exploser d’une façon incontrôlable, et elle espérait qu’aucun de ses proches ne se retrouva dans les environs lorsque cela arriverait. Elle ne voulait pas une redite de ce qu’il s’était passé avec Lerinda – d’ailleurs elle en était terrifiée – et elle préférait penser, certainement enveloppée de déni, qu’elle parviendrait à s’isoler. Elle n’était pas dupe au point d’imaginer qu’elle retiendrait la pulsion, pas après ce qu’elle avait fait à Iris. La sensation qu’elle avait vécu ce jour-là semblait être de plus en plus présente, accentuée par cette migraine qui lui transperçait le crâne.

Alors, elle ne savait pas si elle pouvait répondre à Alistair. Elle ne savait pas s’il était vraiment utile de partager ce genre de cauchemar avec lui, et à la fois … A la fois elle prenait conscience qu’en se cachant de la sorte elle ne faisait que s’isoler. Il était certain que ce mécanisme n’était qu’une autre façon de se protéger, et elle pouvait se voiler la face autant qu’elle le souhaitait, mais elle pouvait difficilement dire qu’elle faisait confiance à sa famille lorsqu’elle refusait de montrer le moindre défaut, la moindre laideur. Elle se mordit la lèvre, pesant le pour et le contre pendant si longtemps qu’Alistair dût se dire qu’elle ne souhaitait pas lui répondre. A cet instant, elle le laissa croire ce qu’il voulait. Elle ne savait pas quels mots mettre sur sa réponse, imaginait déjà les yeux horrifiés – car même s’il avait tenté, deux fois, ça n’était pas la même chose que de le faire. La seule chose qui lui restait en tête, c’était la sensation du sang sur sa peau. Oh, elle aurait préféré ne jamais se souvenir des détails, ne jamais les revoir. Mais Isla avait mis fin à cette douce désillusion.

Le sentiment partagé par son fils lui arracha un souffle amusé, et elle serra ses doigts distraitement. Elle balaya l’inquiétude qu’il verbalisa d’un geste de sa main libre, pressant par la suite ses doigts contre ses yeux un court instant, sachant pertinemment que rien ne ferait partir le mal de crâne maintenant qu’il était arrivé. « C’est juste un mal de crâne. » Expliqua-t-elle rapidement, et espérait qu’il n’eût pas de questions supplémentaires à lui poser sur la migraine, car elle n’avait pas les réponses. A vrai dire, elle refusait globalement d’y penser, présageant quelque chose de plus grave que ça ne l’était sûrement. La fatigue et le stress, se persuadait-elle. Elle laissa échapper un souffle, replaçant son regard sur son fils. « Et tu as raison, peut-être que je t’idéalise beaucoup. Peut-être que je projette, aussi. » Elle se tut un instant, semblant réfléchir. « Delilah aurait beaucoup à dire sur le sujet, j’imagine. » Elle eut un petit rire triste, qu’elle étouffa rapidement. Ses yeux se firent plus sérieux. « Je ne veux simplement pas te voir refaire les mêmes erreurs que moi. Malgré les Damodred … et bien, disons que leur affection n’a pas tout réglé. »

Elle laissa le silence s’installer pendant un court instant, la question précédente d’Alistair lui revenant en tête, comme le remord. Elle se mordit la lèvre dans une démonstration inhabituelle d’hésitation, et hocha soudainement la tête, comme pour se persuader elle-même. « J’ai tué le Duc. » Lâcha-t-elle finalement, les yeux baissés et incapables de regarder Alistair. Elle ne souhaitait pas voir sa réaction. « Mon père, je veux dire. Le Duc de Marlborough. » Clarifia-t-elle, sûrement inutilement car sa famille savait très bien de qui elle parlait lorsqu’elle parlait du Duc. Mais les mots sortaient, comme vomis par le stress. « J’aimerais dire que c’est parce qu’il allait me tuer moi, et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il l’aurait fait, mais ça n’est pas ça qui m’a poussée à le faire. Je voulais le voir mourir. Ca n’a rien réglé, évidemment. Les démons sont toujours là. » Ses mots devinrent murmure et elle s’aperçut soudainement de ce qu’elle avait dit. Elle releva des yeux paniqués vers Alistair, trop anxieux pour analyser le visage de son fils. « Je n’aurais pas dû te dire ça. Je n’aurais pas dû. » La panique la fit se lever et elle grimaça lorsque son crâne pulsa sous la migraine, tanguant sur place.
(c) DΛNDELION






(c) semper eadem


Plus:
me contacter

@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3099
#
Jeu 18 Avr - 22:01
Un simple mal de crâne, aucune nécessité de savoir lire dans ses pensées ou de ressentir ses émotions, elle cachait quelque chose. Quelque chose bien au delas des,simples mots de tête bien au deltas de la fierté d’une mère. Je n’ai peut-être pas assez l’habitude de vivre “en famille” peut-être, sans doute aurais-je du faire quelque chose de plus, dire quelque chose de plus percutant ou que sais-je encore mais je lui laissais le temps de choisir ses mots, le temps d’organiser ses pensées, le temps, si elle le voulait de trouver un mensonge assez cohérent pour faire taire ma curiosité. Qui étais-je après tout pour espérer qu’elle ait assez confiance pour se confier? Parce qu’on a eu une enfance disons... similaire? Les mêmes maux, les mêmes souffrance peut-être même les même sévices, nous n’en avions jamais parlé. Je n’en avais jamais parlé. Les cauchemars se calmaient à peine et  ma mémoire eidétique n’aidait pas à panser mes plaies qu’elles soient visible ou pas. On est trop... cassé. Trop abimés, trop brisés. Elle avait sans doute raison l’amour ne réparait pas tout et c’était une peur ancré en moi, j’étais trop brisé pour être “bien” pour qui que ce soit.

Je l’écoutais. Je l’écoutais silencieusement sans la juger une seconde. La voir hésiter, baisser la tête. Son malêtre était perceptible, s’en était presque douloureux mais je la laissais finir, avouer son crime car s’en était un. J’ignorais quel était la bonne façon de réagir, qu’elle était la façon la plus naturelle, la plus humaine, la plus logique. Je n’étais pas tout ça... J’avais envie de lui dire que les démons seraient toujours là mais qu’on arrivait à vivre avec... comme une mauvaise conscience sur son épaule. Lorsqu’elle releva enfin les yeux vers moi elle était paniquée et elle se releva précipitamment. Je l’imitais et l’attrapais doucement pour stabiliser sa position. Je glissais ma main sur sa jour m’assurant par ce geste qu’elle me regarde.  C’est ça? C’est ça qui t’inquiétait? De m’avouer ça? Je me rapprochais d’un pas et l’enlaçais doucement, la serrant contre moi.  Ça fait sans doute de moi quelqu’un d’horrible mais... je m’en fou. Le sang qu’elle avait sur les mains était celui d’un monstre. J’ai sans doute vu, vécu, subi trop de choses pour avoir un regard normal sur le monde mais cet homme méritait sa mort. Alors je ne suis pas effrayé, je ne suis pas dégouté, je t’aime, toujours. Et pour le prouver je me détachais brièvement, je déposais un baiser sur son front, doux, délicat. J’étais son fils mais aujourd’hui, oui aujourd’hui j’avais la capacité de prendre soin d’elle, de la rassurer. Oui, pour une fois je pouvais faire ça.  Je te remercie d’avoir été sincère avec moi.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
KoalaVolant
me contacter

@ Contenu sponsorisé

#
me contacter

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum