Madame sort toutes les nuits sans son parapluie
@ Léandre Valmont
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Madame sort toutes les nuits sans son parapluie
Les nuages s’amoncelaient dans le ciel, si lourds d’une pluie qui tardait à tomber qu’ils semblaient plonger l’île dans une obscurité nocturne et ce même alors qu’il n’était que midi. J’attendais presque anxieusement, face aux grandes fenêtres de mon bureau, que l’orage qui couvait n’éclate, une tasse de café brûlant à la main. J’ai toujours aimé ce genre de temps aussi surprenant que cela puisse sembler avec mon caractère explosif. Si la pluie qui tombe, le bruit des gouttes rencontrant la terre, les éclairs qui déchirent le ciel est spectacle qui fait souvent naître la nostalgie dans le cœur des gens et leur évoque la tristesse ce ne fut jamais mon cas. Depuis l’enfance il m’apaisait.
Je me tenais là, attendant une potentielle future cliente qui avait pris rendez-vous avec ma secrétaire, elle était en retard mais cela, pour une fois, ne m’agaçait pas. Au contraire. Je pouvais en profiter pour boire tranquillement mon café, boisson dont j’ai tendance à abuser et ce même alors que mes nerfs auraient plus besoin de tisanes et autres infusions apaisantes.
Je portais ma tasse à mes lèvres, grimaçant parce que le breuvage n’était pas assez fort à mon goût et je soupçonnais Zélie d’avoir intimé l’ordre à ma secrétaire d’avoir la main légère sur la quantité de café. Voilà qui était contrariant. Je n’eus pas le temps d’aller lui en toucher deux mots qu’un éclair illumina mon bureau, et la pluie se mis à tomber, drue. Un véritable déluge. J’eus un sourire et un soupir de contentement en écoutant la musique naturelle dehors, les gouttes s’écrasant sur le toit.
Deux minutes plus tard, on frappa à la porte et je n’eus que le temps de faire à moitié demi-tour sur moi-même qu’elle s’ouvrit pour laisser place à ma secrétaire. Elle était jeune, et parait-il séduisante. Je ne sais, en toute honnêteté. La seule femme à mes yeux est Zélie. La mienne. Même si pas légalement.
-Maître Valmont. Votre rendez-vous de 11h45 est arrivé.
Elle faisait une drôle de tête, ma secrétaire, avant de se retirer. Et lorsque la dame qui voulait me consulter fit son entrée il me fallut tout mon professionnalisme pour ne pas hurler de rire. Elle était… mouillée de la tête au pied. Comme si le plus gros de la pluie lui était tombé dessus.
-Bonjour à vous, madame… Dis-je en une invite à me dire le nom qu’elle voulait que j’emploie. -Puis-je ? Demandais-je en levant les mains pour faire apparaître des flammes. Je ne pouvais la laisser ainsi.
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