heart attack — ft. alistair

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heart attack — ft. alistair

@ Delilah de Vries

Delilah de Vries
survivor
DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2022
HIBOUX : 1082
Fays : 4830
#
Jeu 18 Avr - 12:30
heart attack
Expérience de mort imminente — ensemble de visions et de sensations consécutives à une mort clinique ou à un coma avancé, où le jour où on voit son fils à poils.
Quatre jours. Cela faisait exactement quatre jours que Delilah n'avait pas mis les pieds chez elle. En plus de vivoter dans un appartement appartenant à Siuan, elle avait fait installer un canapé-lit dans son bureau ; c'est qu'elle avait accès à tout, à l'hôpital : des douches, de la bouffe à peine mangeable et la tranquillité d'un lieu qui pousse au silence, au moins dans son aile. Alors, quand elle avait décidé qu'il était enfin temps d'aller chez elle - ne serait-ce que pour prendre des vêtements de rechange et un vrai café -, elle ne s'était pas posé de question. Sa femme ne serait de toute évidence pas là, et quant à son fils... Son fils, avec qui elle gardait tout de même contact mais à qui elle laissait toute sa liberté et qui, de toute façon était à un âge où on ne partage pas tout avec ses parents. Aussi, la psychomage s'était dit qu'elle ne le trouverait pas là, et que le jeune homme serait plutôt avec ses amis, à chahuter dehors, entre ses cours.

Chose rare, ce jour-là Delilah n'avait pas encore complétement noyé son chagrin dans l'alcool, mais la journée était encore jeune, et elle se désolait parfois d'en être rendue à cet état de dépendance. Mais qu'avait-elle d'autre, au fond ? Ses collègues n'étaient pas vraiment ses amis, elle n'avait pas cherché à s'en faire et elle perdait tout, en plus de perdre sa femme ; son statut, son foyer, et peut-être même son fils, quelque part. Ne restaient qu'Isla, et sa cave à vin qui se réduisait comme peau de chagrin. Ah, après tout, quand elle n'aurait plus rien à boire, peut-être qu'elle irait avaler la tasse au large de cette île maudite.

Glissant la clé dans la serrure de la maison devenue trop grande et inhospitalière à ses yeux, Delilah la trouva déverrouillée. Elle s'engouffra alors dans le vestibule avant de s'arrêter net. Ses quelques jours d'absence avaient laissé leur marque et l'ordre habituel avait laissé place aux prémices d'un foutoir qu'elle connaissait par cœur pour le combattre depuis des années. Son fils avait laissé s'étendre sa chambre jusqu'à l'entrée de la maison, et Delilah dut se faire violence pour ne pas commencer à tout ranger ; elle n'habitait plus là, ce n'était donc pas à elle de remettre de l'ordre. Comment Siuan pouvait tolérer ce bordel ? Cette pensée fugace fut balayée par l'évidence qui durait depuis des mois et dont elle avait la preuve flagrante sous les eux : la Spymaster devait être aussi absente qu'elle, à se tuer au travail. Alistair - pauvre petit bouchon - devait vivre quasiment seul depuis que ses mères ne savaient plus communiquer... Mais qu'importe, Delilah y penserait un autre jour ; elle n'était pas là pour ça, et elle comptait bien rester le moins longtemps possible ici, au risque de croiser quelqu'un.

S'avançant, elle n'entendit pas la musique qui s'élevait dans le salon. Sans réfléchir, elle entra dans cette pièce pour y récupérer quelques affaires, avant d'une nouvelle fois s'arrêter net. Un spectacle déroutant s'offrait à elle et ses jambes furent coupées, comme fauchées par le choc. D'un côté, le bufflout de son fils se prélassait, ventre à l'air, sur son beau canapé en velours couleur amarante tandis qu'Alistair, jeune homme tout à fait développé - pour ne pas dire formé - se dandinait au son de la mélodie qui parvenait enfin aux oreilles de l’islandaise. De carnation déjà assez pâle, Delilah blanchissait à mesure qu'elle voyait le désastre se dérouler sous ses yeux : son fils qui lui tournait le dos avait entamé le pas qui lui mettrait face à sa mère. Et Delilah crut vivre cet instant au ralenti tant elle ne savait quoi faire ; fuir, hurler, se jeter au sol , son cerveau s'embrouillait en nombre d'ordres impossibles à suivre... Le désastre était écrit, et il n'y avait rien à faire. Alistair s'était maintenant complétement retourné, et un cri retentit enfin, brisant la tranquillité toute relative du manoir. La psychomage se rendit compte que c'est elle qui hurlait, et qu'elle avait enfin réussi à plaquer ses mains sur ses yeux, jetant par la même occasion son sac au sol. C'était trop tard, elle avait tout vu, trop vu, et elle était bonne pour quelques séances de psychomagie, quelle aubaine ! « ALISTAIR ! » — ça commençait plutôt bien, elle n'avait au moins pas oublié le nom de sa progéniture — « Qu'est-ce que tu fous à poils à la maison ?! » Delilah geignait à moitié, ne sachant pas trop s'il fallait pleurer ou hurler. « Et si quelqu'un venait sans prévenir, si ta mère rentrait ?! » C'était déjà la cas, mais excusons donc cette pauvre femme... « La... La porte était ouverte, n'importe qui pouvait entrer ! » Elle finit par lui tourner le dos pour retrouver un peu de contenance alors qu'elle pouvait entendre le bufflout descendre du canapé. Et puis, soudain, la réalisation... Et si Alistair attendait justement quelqu'un ? Si Edna devait arriver prochainement ?! Prise d'une soudaine nausée, Delilah alla s'assoir sur une duchesse, elle aussi amarante. Avait-elle déjà eu « la » conversation avec son fils ? Celle des abeilles et des fleurs... L'effroi vint alors déformer ses traits et elle se prit à regretter la présence de Siuan. ; elle aurait su comment amener cette conversations et trouver les bons mots. Passant ses mains fébriles sur un visage fatigué, Delilah sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, comme s'il voulait s'en libérer. Ça y est, c'était la fin, et Delilah serait terrassée par une crise cardiaque. Cause de la mort : le chagrin d'une maman qui doit se rendre à l'évidence que son fils n'est plus un petit garçon, mais un homme à part entière.


“Hope” is the thing with feathers
I have no life but this, To lead it here; Nor any death, but lest Dispelled from there; Nor tie to earths to come, Nor action new, Except through this extent, The realm of you. — E. Dickinson | (c)flotsam.
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@ Alistair Damodred

Alistair Damodred
legendary
DATE D'INSCRIPTION : 06/10/2022
HIBOUX : 94
Fays : 3066
#
Mar 23 Avr - 9:57
Dans le dictionnaire, l’abandon est le fait de délaisser, de négliger ou de se séparer volontairement d'une personne ou d'un bien ou le fait de renoncer à un droit ou à une procédure. On parle également d'abandon émotionnel.  Un état émotionnel subjectif dans lequel les gens se sentent indésirables, laissés pour compte, en insécurité ou rejetés. Les personnes confrontées à un abandon émotionnel peuvent se sentir perdues. C’est un tableau que je connais bien quand, le matin je découvre la maison, vide, encore. Je parcours chaque pièce, voit la serviette humide, signe d’un bref passage nocturne de Siuan. Elle ne m’a pas réveillé, pourquoi le ferait elle après tout, elle n’est là que parce que c’est chez elle et que... je squatte. C’est l’impression que j’ai depuis que je suis seul ici. Alors pour combler l’absence j’ai commencé par laisser entrer Bouftou et.. j’ai remplacé le vide par le bordel. L’absence par l’accumulation. Il ne m’avait pas fallu bien longtemps pour rendre la maison méconnaissable. Mais je ne parvenais pas à m’y faire, leur absence, l’éloignement était toujours aussi douloureux. C’était sans doute terriblement égoïste de ma part mais il avait suffit d’un rien pour que mes cauchemars ne reprennent et que la voix de mon “père” ne revienne me hanter. Force était de constater qu’il avait raison. Je n’étais bon qu’à détruire aussi devrais-je me contenter de ce que je savais faire le mieux, écouter les ordres et les appliqués tel un bon chien docile et parfaitement dressé par des années de restrictions, de violence et de formatage.

Alors, forcement le soir venu, afin d’oublier ma propre existence je nourrissais assez bouftou pour qu’il laisse dans le salon son gaz toxique qui... non content de me permettre de ne penser à rien ni personne me permettait également de finir par m’endormir. Le seul hic avec ce gaz est qu’à force d’inhalation le retour à la réalité est d’autant plus compliqué. Voilà pourquoi avant d’aller prendre ma douche j’avais mis la musique assez forte pour l’entendre dans toute la maison. Une fois sortie je constatais, non sans surprise, que je n’avais strictement rien prévu pour me vêtir et que bah... j’avais la flemme de trouver quelque chose de propre. J’avais du laisser ce qui ressemblait à un boxer, un pantalon et un vieux tee shirt dans le salon aussi m’y rendais-je sans la moindre gène de ma nudité. J’étais même encore mouillé au trois quart, la tête encore engourdi par les gaz. La musique, entrainante me faisait bouger naturellement et je cherchais à droite à gauche mes fringues sans toutefois y mettre toute mon énergie. Je me retournais en pensant mon bufflouth en train de détruire le canapé mais ça n’était pas lui, la source du bruit. Je découvrais Delilah et rapidement je portais mes main à mes oreilles car elle se mettait à crier. Par Morgane doucement! Qu’est ce qui lui prenait d’hurler comme ça de bon matin?? Je comprenais enfin, à peu près, pourquoi elle criait et pourtant je ne m’affairait pas à trouver de quoi me vêtir. Plus pudique d’habitude je n’en avais présentement rien à faire à ce moment précis surtout qu’elle venait tout juste de m’arracher à ma recherche de vêtement, à la base.

J’haussais les épaules à ses paroles. T’as déjà vu quelqu’un s’approcher de cette maison? Franchement, il faudrait être fou pour venir ici. Et si Siuan franchissait cette porte alors que je suis éveillé cela signifierait soit qu’il neigera demain soit que je suis endormi et que c’est un rêve ... ce dont je doutais au vu du caractère plutôt cauchemardesque de mes nuits. Non, je n’avais vu aucune de mes maman depuis plusieurs jours. Elle se retourne et je trouvais enfin un boxer... presque propre dirons nous. Je l’enfilais. Voilà c’est bon. Précisais-je alors que je partais maintenant à la recherche du pantalon ou du tee shirt. Bouftou, lui profitais du moment pour se carapater comme s’il était conscient qu’à tout moment il pouvait, lui aussi se faire engueuler.  Pourquoi t’es là? Demandais-je alors en me passant la main sur le visage tentant de reprendre le dessus et de paraitre au mieux réveillé.  T’as plus de fringues propres à l’hôpital. Ça sonnait comme un reproche et ça en était un parce que j’étais parfaitement incapable à ce moment précis de maitriser mes émotions encore trop embué par les gaz toxiques. Je ne la regardais même pas, trouvant enfin un pantalon que je remettais dans le bon sens avant de l’enfiler. J’attrapais une part de pizza, froide que je machais tout en cherchant le haut cette fois.


Souvent on garde le silence, parce que beaucoup ne peuvent pas comprendre et d’autres ne méritent pas de savoir.
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