siuan damodred + héritier + i danced myself to death
@ Siuan Damodred
HIBOUX : 289
Fays : 4093
siuan damodred
taking a closer look
you're exceptional
Siuan est également capable de comprendre les selkies, et également de leur parler. Elle s'en est aperçue lorsqu'elle a été emportée par la houle au large du phare, et que les selkies lui sont venue en aide. Elle peut également reproduire le chant des selkies, même si ça ne lui arrive qu'à de très rares occasions.
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histoire
The beginning ∞ Même si les mots n’étaient jamais parvenus jusqu’à elle, il n’était pas difficile de comprendre ce qu’il se disait derrière le dos des Marlborough. Elle le voyait dans les yeux de ses parents, et à chaque fois qu’elle regardait dans le miroir. Comment expliquer le bleu de ses iris, le blond de ses cheveux, alors que le Duc et la Duchesse étaient tout deux bruns, aux yeux marron. Les murmures allaient bon train, chez les autres nobles, les moqueries et les railleries étaient à peine cachées, même si le blond de ses cheveux fonçait un petit peu au fil des années. Cela ne suffisait pas à la rendre légitime, et le Duc le lui avait bien fait comprendre. Il reprochait à sa femme ses indiscrétions, et elle reprochait à sa fille son existence. Arcturus n’hésitait pas à la contempler comme si elle n’était rien d’autre qu’un misérable servant, et Celeste, oh, Celeste … Même alitée, secouée par son épilepsie, il n’y avait que sa sœur pour la regarder avec amour. Celeste était le seul rayon de soleil dans ce manoir gothique, et elle n’avait pas la force de protéger sa cadette. Siuan ne lui en voulait pas. Elle passait ses journées au chevet de sa sœur, ignorée par le reste de la famille au mieux, jusqu’au jour fatidique où tout bascula. Les Marlborough étaient des Sources, et avaient su user de leurs pouvoirs pour se garder en position de force au sein de l’aristocratie anglaise. Celeste était trop faible et son Chaos trop limité, si bien que le Duc avait un jour supposé que c’était ce dernier qui dévorait sa fille de l’intérieur. Il n’avait rien fait pour y remédier, peu intéressé par une fille lorsqu’il avait déjà l’héritier mâle, brillant et cruel comme il l’avait toujours souhaité. Le jour où Siuan siphonna toute l’eau de la maison en essayant de calmer une énième crise de sa sœur, le Duc sut que celle qui n’était pas sa fille était quelque chose de différent. Fini l’indifférence, fini la tranquillité relative de Siuan, alors qu’elle était à la fois projetée dans le monde aristocratique par un père vantant les gènes fantastiques d’une arrière grand-mère, qui avait les yeux bleus, ne se souvenaient-ils pas ? Et dans des leçons de magie qui faisaient jalouser son frère, jusqu’à ce qu’il en comprît l’intérêt. Siuan utilisait l’eau pour nourrir son Chaos, et les Marlborough ... commencèrent à utiliser Siuan. Elle ne s’en rendit pas compte immédiatement, initialement extasiée par l’idée d’être enfin appréciée de sa famille. Elle n’écouta pas les mises en garde de Celeste, et elle se plongea dans son éducation magique avec abandon. Même si l’eau l’appelait, le Duc la fit travailler avec des êtres vivants d’abord, en partant des plantes et en escaladant jusqu’aux animaux. Il lui apprit à payer le coût elle-même, et puis … et puis, l’eau, enfin, et le feu, et l’air, et la terre. Ce n’était que bien plus tard qu’elle se rendrait compte que plutôt que de l’éduquer, il expérimentait, jusqu’à comprendre qu’ils pourraient utiliser la réserve de Chaos de Siuan, par ailleurs importante, et sa maîtrise insensée de l’eau, pour exacerber la puissance de leurs sorts. Lorsqu’elle s’en aperçut, il était trop tard. Les évènements se précipitèrent. La mort de Celeste, d’abord, qui laissa un vide tel en Siuan qu’elle ne chercha même pas à empêcher le Duc de siphonner son Chaos pour lancer une malédiction, et le rituel ensuite, qui faillit l’achever. Elle prit la fuite lorsqu’elle fut capable de sortir du manoir, effrayée d’y laisser la vie, comme Celeste si peu de temps auparavant, effrayée d’en admirer la possibilité, d’envier la tranquillité éternelle de sœur, effrayée que le Duc ne la laissât pas. Dehors, passées les grilles du domaine, deux individus qu’elle n’avait jamais vus auparavant, et qui l’emportèrent sans trop lui laisser le choix.
The Island ∞ Initialement, elle avait eu l’impression d’avoir échangé un bourreau pour un autre. Elle était libre des Marlborough et pourtant prisonnière, enfermée sur cette île fantastique qui lui paraissait être sortie des rêves les plus fous, et elle se demanda un instant si elle n’avait pas trouvé la mort lors du rituel, et si elle ne s’était pas retrouvée dans un au-delà très étrange. Les Damodred la traitaient comme un animal sauvage, et elle ne pouvait pas bien leur en vouloir. Malgré la preuve visuelle que d’autres Sources ici pouvaient utiliser les éléments comme elle le faisait, elle avait une peur bien ancrée de laisser paraître quoi que ce soit. Son Chaos était si peu utilisé qu’il semblait vouloir exploser à la moindre contrariété, et contrariétés il y avait. Un simple mouvement brusque, un regard trop insistant, trop curieux ou intéressé, au contraire de la pitié ou de l’affection, suffisait à déclencher une réaction magique qu’elle ne savait contenir. Le manoir des Damodred était reculé, ce qui était à la fois une bonne chose et une mauvaise. Ses pertes de contrôle fréquentes ne blessaient ainsi personne, mais elle avait le sentiment permanent d’être à nouveau enfermée, confinée, et la peur d’être utilisée pour sa magie planait au-dessus de sa tête sans jamais lui laisser de répit. Il fallut de longs mois pour que les Damodred, et Althea notamment, parvinrent à obtenir un semblant de confiance de la part de Siuan. De longs mois pour qu’elle acceptât d’utiliser son Chaos à nouveau, pour qu’elle cessât de nier que sa magie était intimement liée à l’eau, pour qu’elle regardât Avalon comme son salut, plutôt que son geôlier. La méfiance devint finalement de la dévotion, et Siuan passa d’un extrême à l’autre, se plongeant corps et âme dans tout ce que l’île pouvait lui offrir.
The Trip ∞ Elle ne voulait pas quitter l’île. Avalon, qui initialement lui avait paru être une cage dorée dont elle ne pourrait jamais s’échapper, était devenue en peu d’années un véritable havre de paix dans lequel elle se sentait protégée. Sortir l’exposait à nouveau au risque d’être utilisée, ou pire encore, retrouvée par les Marlborough. Sa famille était puissante, et elle s’était persuadée qu’en faisant un pas en dehors d’Avalon, les espions du Duc parviendraient à la retrouver instantanément. Les propos rassurants des Damodred n’y faisaient rien. Quand bien même serait-elle entourée de Gardiens, elle ne les connaissait pas et ne leur accordait aucune confiance. Tout le monde pouvait être acheté, pensait-elle, surtout ceux qui voyaient plus d’horreurs que les autres. La seule chose qui parvint à la persuader d’aller à l’extérieur fut d’être en compagnie de son oncle. Les stages avec les Aes Sedai étaient rares, surtout pour ceux qui ne se destinaient pas à intégrer le corps particulier des espions de la Suprême, mais les Damodred pouvaient parfois se montrer coupables de népotisme. Sa violente dispute avec Isla finit de la persuader, et quelques jours plus tard, ils quittèrent tous deux Avalon, en direction de l’Europe. Ils commencèrent d’abord par visiter toutes les maisons avalantes cachées à l’extérieur, et Siuan garda studieusement en mémoire leurs noms et leurs emplacements. Ils firent un passage exprès par l’Angleterre, malgré les réticences qu’ils avaient l’un et l’autre ; cependant Siuan n’avait pas pu résister à l’envie d’aller visiter la tombe de sa sœur. Entièrement grimée, elle était méconnaissable mais elle ne s’attarda pas pour autant, terrifiée qu’un Marlborough put reconnaître son Chaos et la retrouver. Ils se déplacèrent le plus discrètement possible, voyageant comme un père avec sa fille, jusqu’en Europe du Nord. Il n’avait pas le droit de lui en parler, mais Siuan avait compris que son oncle avait quelqu’un d’importance à surveiller dans les terres Scandinaves, et ils passèrent ainsi plusieurs semaines à Helsinki. Ce fut assez pour rencontrer Delilah, une islandaise aux origines irlandaises intriguée par son accent parfaitement posh, assez pour tomber sous son charme, et envisager pendant une folle seconde l’idée de rester là, avec elle, et d’aider Avalon de l’extérieur. Mais elle n’en avait pas terminé avec l’île extraordinaire, et la peur d’être retrouvée lui tordait toujours les boyaux, alors elle rentra avec son oncle, sans se retourner. Delilah ne serait pas la première fois qu’elle avait sacrifié pour Avalon, et encore moins la dernière.
The Child ∞ Elle était sur le phare, là où il n’était jamais surprenant de la trouver. Sur sa pierre habituelle, les pieds dans l’eau, peu inquiète par le fait qu’elle fut en train de tremper son pantalon, elle conversait avec les selkies. Il n’y avait qu’une tête qui sortait de l’eau, ses mains accrochées aux genoux de Siuan, ruinant d’autant plus la laine. Elles préféraient généralement converser au coucher du soleil, mais elles étaient toujours tolérantes pour l’enfant qu’elles avaient sauvé il y a quelques dizaines d’années. Siuan avait bien changé depuis ces jours de mélancholie. Ses pas étaient devenus bien plus assurés, ses mots plus précis, et son regard plus calculateur. Elle avait passé ses dernières années à reconstituer son propre réseau d’yeux et d’oreilles, s’appuyant sur toutes les connexions qu’elle avait faites pendant son service citoyen. Les selkies étaient bien évidemment un atout majeur à son réseau, puisqu’elles n’hésitaient pas à partager avec Siuan tout et n’importe quoi, les informations remontées par les différents clans éparpillés aux quatre coins du monde. L’héritière appréciait particulièrement les écouter, même si tout ne l’intéressait pas. Elle n’avait probablement pas d’amis plus proche que les selkies, et bien qu’elle ne l’avouait pas, elle se doutait que les êtres de l’eau en fussent parfaitement conscients. « Siuan ! » Le cri lui fit faire un bond d’un mètre, ou presque, et son amie retourna sous la surface de l’eau aussi sec. Siuan pouvait encore voir sa chevelure flotter à la surface, mais la créature était devenue presque invisible aux yeux du rivage. « Tu es folle, j’aurai pu tomber à l’eau. » Répondit-elle par-dessus le bruit des vagues, à sa compagne qui l’avait interpellée depuis les marches du phare. Oh, Siuan avait un jour essayé de présenter Delilah aux selkies mais cela n’avait pas pris. Les créatures aquatiques étaient timides. « Elles ne te laisseraient pas te noyer. J’ai quelque chose à t'annoncer, dépêche-toi. » Siuan n’appréciait pas vraiment se faire interrompre lorsqu’elle était avec les selkies mais elle savait que Delilah ne serait pas venue si ça n’était pas important. Elle dit ses au revoir à la créature qui disparut dans le fond de l’océan et elle lança un portail pour réapparaître sur les marches du phare, à côté de sa compagne. Delilah sécha son pantalon d’un sort et Siuan lui offrit un sourire. « Qu’y a-t-il ? » La réfugiée lui attrapa la main, et Siuan l’observa avec un sourire confus, attendant patiemment la révélation. « J'ai bien réfléchi, et ... je suis d'accord. Pour accueillir Alistair. »
The War ∞ Même si ses yeux étaient plus souvent rivés ailleurs qu’à Avalon, même Siuan ne pouvait ignorer le défilé de réfugiés qui ne cessaient de gagner en nombre. Elle aurait d’ailleurs pu jurer que la première île servant à les accueillir s’était encore agrandie. « Siuan, est-ce que c’est vraiment si désespéré que ça ? » La Suprême était assise à son bureau, et Siuan lui tournait le dos, face à la fenêtre, les yeux rivés vers le camp des réfugiés qu’elle devinait trop facilement au loin. Elle resta silencieuse encore un moment, jusqu’à entendre le soupir d’impatience de la plus grande sorcière d’Avalon. « C’est pire que ce que tu imagines. » Lui répondit-elle finalement en se tournant. Elle esquissa un sourire vide de tout sentiment, et fit les quelques pas qui la séparaient de la sorcière pour s’asseoir en face d’elle. Presque inconsciemment il y eut cette bulle d’eau qu’elle matérialisa dans sa main, manipulant sa forme sans même y réfléchir. Elle pouvait sentir le regard de la Suprême, qui attendait qu’elle continuât. « Ils nous cherchent. » Elle laissa un blanc, le regard dans le vide. Rien ne la surprenait plus, aujourd’hui, et depuis qu’on lui avait révélé qu’elle avait le même patrimoine génétique que Morgana. « Ils sont persuadés qu'Avalon abrite le Saint Graal. » Elle hésita quelques instants, la boule d’eau se mutant en petit oiseau qui voletait au creux de la paume de sa main. « J'ai l'impression qu'ils ont compris que les Sources persécutées disparaissaient pour venir ici. » Elle referma sa main, braquant son regard sur la Suprême. « Ils se sont alliés avec les nazis ... Ils vont redoubler d'efforts pour nous trouver, quitte à essayer d'envoyer l'un des leurs ici. Ils ont des Sources à leur service, eux-aussi. » Elle posa un doigt contre sa tempe, un petit sourire froid sur les lèvres. « Il faut commencer à repenser nos protocoles. Quitte à fouiller le crâne de chaque mourant. » La Suprême eut la candeur d’avoir l’air horrifiée, un instant, par les implications peu subtilement sous-entendues par Siuan. « Il faut aussi prévoir ce que l’on fera, lorsque l’un d’entre eux parviendra à venir ici. » La Suprême ferait tout pour protéger les avalantes, Siuan n’en doutait pas. Elle sera à sa droite pour l’épauler, quitte à prendre toutes les responsabilités si c’était nécessaire, si la situation dégénérait. Siuan avait toujours dix coups d’avance, après tout, c’était bien pour cela qu’elle avait été nommée le spymaster d’Avalon. « Je vais réunir le Concile. » Affirma finalement la Suprême, et Siuan la gratifia d’un sourire satisfait. Même si ses collègues au Concile n’avaient pas encore pris mesure de la précarité de leur situation, elle ferait de son mieux pour leur faire comprendre, malgré les limitations de son serment inviolable. Et s’ils ne comprenaient pas, alors elle prendrait les mesures nécessaires pour influencer leurs castes. Historiquement, les Obsidiennes ne s’impliquaient pas dans la politique des castes. Mais aux grands maux les grands remèdes, et Siuan était parfaitement disposée à changer la société avalonienne pour qu’elle survécût encore des siècles, n’en déplaise à certains.
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