Tire of you + Bedelia
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    Tire of you

    Lilith & Bedelia



    Turns out that nothing is fair;
    You can leave me if you wish my love, but I’m not going anywhere + Keaton Henson




    Les mains tremblantes, elle se demandait encore ce qu’il venait de se passer. Ses doigts semblaient brûler alors qu’elle rejouait en boucle la scène, se torturant sans relâche. Non seulement elle avait insulté son amante, mais elle avait perdu tout contrôle sur elle-même, allant jusqu’à la gifle. Gods. Elle avait l’envie absurde de s’en prendre à elle-même, frapper son crâne jusqu’à ce que ses idées s’alignassent à nouveau. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Qu’est-ce qui lui avait pris ? « What the fuck is wrong with me ? » Murmura-t-elle sans même s’en rendre compte. Elle eut une impulsion soudaine de courir après Alba et de se jeter à ses pieds pour demander pardon, mais les mots cruels de la juge tournaient encore dans sa tête, et la gardèrent fermement en place. Sa réaction avait excessive, oui, mais l’attaque de son amante avait été vicieuse, et cruelle, et Lilith préférait se draper dans sa fierté plutôt qu’aller ramper devant celle qui venait tout bonnement de lui piétiner le cœur, avec la nonchalance de ceux qui se pensent au-dessus des autres.

    Elle n’entendit le corbeau qu’à retardement. Avec un sursaut, elle finit par relever la tête vers le familier qu’elle connaissait bien, et ses yeux paniqués se tournèrent rapidement vers la forêt, qu’elle scruta avec anxiété. Là, juste un peu plus loin, Bedelia se glissait à travers les arbres. Son visage ne laissait rien trahir mais Lilith n’était pas dupe. Elle n’avait pas mâché ses mots, elle n’avait même pas essayé de les murmurer. Elle avait parlé haut et fort, pour que toute la forêt l’entendît. Elle avait parlé fort, parce qu’Alba l’avait désarçonnée, et puis l’avait laissée seule, dans la boue, du haut de son mépris et de son hypocrisie. Rien que d’y repenser la remettait en colère, et elle dut se faire violence pour reprendre une longue inspiration, et puis une autre. Bedelia ne disait rien, mais Lilith n’avait pas besoin qu’elle parlât pour savoir ce qui se cachait les pupilles sombres. Elle resta là, à fixer son garde du corps, sans savoir quoi faire. Nier était inutile mais … Gods. « I’ve made such a mess of things. » Laissa-t-elle finalement échapper, ignorant le portail qui commençait à prendre vie à côté d’elle. Bedelia avait interrompu le sort, la destination restant inconnue, et Lilith se surprit à rire, proche de l’hystérie.

    « You know everything now, don’t you ? » Demanda-t-elle sans attendre de réponse, parce qu’elle la connaissait déjà. Elle laissa échapper un son qui se rapprochait du grognement, et se tourna, ignorant le portail à demi ouvert. Elle pressa son front contre l’arbre qui avait accueilli pour un temps ses ébats, et elle dut se retenir pour ne pas y écraser son poing. « Stupid. Stupid. » Murmura-t-elle férocement, contre elle-même. Soufflant à nouveau, elle se redressa et se tourna, fixant à nouveau l’Aes Sedai. « I have nowhere to go, Bedelia. » Avoua-t-elle finalement, ouvrant les mains avec abandon. « I can’t face my mother now, or I fear what I’ll say. » Continua-t-elle sans essayer de camoufler son mal-être grandissant, qui semblait reprendre le dessus sur la colère. « I have nowhere to go. » Répéta-t-elle avec une pointe de désespoir.

    (c) DΛNDELION


    Your words hurt the most
    You say "let it go", but I can't let it go. I want to believe every word that you say; for I'm so scared of losing you and I don't know what I can do about it (about it). So tell me how long, love, before you go and leave me here on my own. I know that I don't wanna know who I am without you | Bear's Den (c)flotsam.


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    Lilith van Bredevoort
    Lilith van Bredevoort
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    Reducto
    DATE D'INSCRIPTION : 02/05/2023
    HIBOUX : 51
    FAYS : 2210
    Amplificatum


    TIRE OF YOU

    ft. LILITH

    †  †  †



    Bedelia s’interrompit dans son sortilège alors que Lilith tentait de reprendre le contrôle de son propre corps. Tout, chez la jeune femme, trahissait l’anxiété, la colère. Il n’y avait pas besoin d’être espion pour deviner sa détresse mais Bedelia analysait par habitude les manières de celle qu’elle devait protéger. Deirdre cessa de voler au-dessus d’elles et vint se poser aux pieds de l’Aes Sedai, observant tour à tour les deux femmes sans croasser.

    Bedelia ne répondit rien à la question posée, Lilith avait deviné l’évidence. Alba et la jeune cheffe n’avaient pas tant fait cas d’un potentiel public, et spécialement Lilith qui s’était laissée emporter par la colère et l’indignation. L’espionne ne pouvait pas lui en vouloir quand Alba s’était visiblement drapée de mépris. L’Aes Sedai constatait que cette fierté à toute épreuve semblait toucher toutes les têtes pensantes du gouvernement. Alba, Isla Darcy et même sa boss ne pouvaient visiblement s’empêcher d’observer le monde avec un mépris réservé leur position. Bedelia ne se mentionnait même pas la Suprême pour qui elle n’avait aucune sympathie.

    La déclaration de Lilith eut au moins l’avantage de la tirer de ses observations. Constater le désespoir de la jeune cheffe ne lui faisait guère plaisir, après tout, si la jeune femme l’agaçait plus que de raison, l’Aes Sedai ne lui voulait pas de mal. Elle comprenait que celle-ci ne veuille rentrer chez elle, mais Bedelia était perdue. Il n’était pas question de rester là, mais elle ne se voyait pas atterrir dans un café ou autre lieu public pour laisser à Lilith le temps de souffler et de reprendre ses esprits. Pour discuter, peut-être, et éclaircir la situation que l’espionne voyait d’un mauvais œil. Une idée germa dans la tête de Bedelia, qui l’agaçait déjà. Il n’avait jamais été question d’emmener Lilith dans sa sphère privée, pourtant… Si la jeune femme ne savait pas où aller, et que sa maison n’était pas un refuge, Bedelia savait, elle, où elle allait quand il lui était nécessaire de se ressourcer. Là où elle mettait de côté le boulot. Là où elle était toujours accueillie les bras ouverts et avec à manger.

    Bedelia soupira malgré elle. « All right. Let’s go. » Elle ne laissa pas tant de marge de manœuvre à la jeune femme pour réfléchir et prit la décision de l’emmener dans la demeure qui abritait sa famille avant de changer d’avis. Deirdre croassa en passant le portail que l’espionne avait remis en route. D’un geste franc mais sans brutalité, Bedelia poussa Lilith à travers pour atterrir au pied du portail qui cachait l’immense demeure.

    « Go ahead. » croassa l’espionne à l’attention de son familier, alors que les portes en bois s’ouvraient devant les deux femmes pour dévoiler le ranch. « You too. » ajouta Bedelia en direction de Lilith, oubliant que celle-ci ne comprenait certainement pas le langage des oiseaux ; et puis la devança pour la guider vers la porte principale de l’immense demeure.

    « I’m asking you to keep this… » L’Aes Sedai fit un geste pour designer l’entièreté du terrain et plus métaphoriquement, tout ce qui faisait la vie privée de Bedelia qui n’aimait pas particulièrement partager ses secrets. « …for you. It’s important for me to trust you on this. » La main sur la poignée de la porte, Bedelia n’attendait rien d’autre qu’un simple hochement de tête de Lilith. « I can do my job properly ‘cause I separate my work from my private life. Okay? Now, come on. » L’espionne acheva sa phrase en ouvrant la porte, un mince sourire posé sur les lèvres. Quelque part, cela tombait bien. Elle pourrait ainsi passer une partie de sa soirée aux côtés de son frère et de son fille plutôt qu’au Lac, là où elle leur avait demandé de ne pas aller, n’ayant plus confiance dans les évènements organisés par la Suprême.

    « Papi ! I’m home ! » L’espionne referma la porte derrière Lilith et en défaisant ses chaussures, dans des réflexes qu’elle ne conscientisait plus. Sa déclaration fut suivie d’un ensemble de petits cris et de bruits de chaises raclant sur le carrelage. La seconde d’après, l’armée de jeunes filles se dirigeaient vers les deux femmes : Jude la première pour sauter dans les bras de sa mère.
    « Mommy !
    — Hey, baby. L’espionne serrait sa fille grâce à un bras, l’autre attrapant déjà les figures de ses nièces.
    — Auntiiiie !
    — Hi ladies ! You three say hello to Lilith. » L’espionne finit par redonner son attention à la jeune cheffe restée jusque-là plantée au milieu de l’entrée. Les trois paires d’yeux se tournèrent dans un même mouvement vers elle, et les voix s’élancèrent joyeusement d’un même chœur.

    « Hello Lilith !
    — Lilith, there’s Judith, my daughter. And Aoífe and Ciaran, my nieces. »

    Judith reposée par terre, les trois cousines se mirent à graviter autour de Lilith alors que Bedelia la guidait vers la cuisine où l’attendait certainement son père. Le trouver au milieu des légumes et autres ingrédients pour elle ne savait quel repas qu’il avait prévu à la dernière minute.

    « Hola Papi. L’Aes Sedai fit son entrée suivie de l’armada et de sa protégée dans l’immense cuisine couverte de petites tables, et marche-pieds, et autres tabliers abandonnés par les filles qui aidaient jusque-là leur grand-père. Where’s Dara ? » Alejo Cortés insistait pour qu’on lui parlât espagnol, peu importe les sorts qui permettaient qu’on les comprît ; cette règle tacite s’appliquait à l’ensemble de la maison et Bedelia n’y dérogeait jamais malgré les invités.
    — Went to buy things I forgot. But who’s the young thing with you? » Le père de famille lâcha son couteau et, tout en s’essuyant les mains dans un torchon accroché à son propre tablier, s’approcha de Lilith, un grand sourire perché sur les lèvres.
    Papi, I present to you Lilith. Lilith, my dad, Alejo. » L’Aes Sedai n’avait guère besoin de l’introduire comme la fille de la Suprême — sa famille savait. Et puis, par égard pour sa protégée, il lui semblait plus agréable de l’introduire pour elle-même, et non pour son rapport avec la gouvernante de l’île.
    Nice to meet you, Lilith. You’re the chef, right? I am so happy that you’re here, I’ll probably need your tastebuds later, if you’re agreeable?
    Dad, leave her alone already.
    — I’m just asking! Not that I can’t ask you!
    Well, we’ll be in the patio, all right? Can the girls stay with you?
    — Of course, I mean, ladies, you have things to do — and cut. I can’t do this without you. »

    Les trois gamines collées aux pieds de Lilith, silencieuses, tournèrent leur regard vers leur grand-père et puis suivirent l’ordre silencieux pour retourner à leur tâche. Bedelia souffla et puis se tourna vers la jeune cheffe à nouveau. « Do you want something to drink ? Tea ? Coffee ? Something stronger ? »



    (c) oxymort

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    Bedelia Cortes
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    Bedelia Cortes
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    DATE D'INSCRIPTION : 22/06/2023
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    Lilith & Bedelia



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    Elle fixait Bedelia, complètement perdue, et paniquée à l’idée de devoir se trouver chez elle. Elle ne savait pas si Filippa serait là, vu la façon dont elle avait disparu à son propre anniversaire, mais le risque était grand, et Lilith … Eh bien, Lilith savait qu’il ne fallait pas qu’elle fût seule avec sa mère. Entre son cœur qui battait la chamade, et l’anxiété qui lui donnait envie de ronger ses ongles jusqu’au sang, elle savait que le risque d’éclater à la simple réflexion était trop important. Et n’était-ce pas affreusement triste, de n’avoir aucun safe place dans lequel retourner ? Elle ne s’était jamais sentie bien dans sa maison, et si la bâtisse d’Alba avait été un refuge pendant un temps, elle ne risquait plus d’y être la bienvenue. Et elle n’avait pas honte de regarder Bedelia comme si l’Aes Sedai était une ligne de vie. Ou presque. Lilith savait ravaler sa fierté, elle avait malheureusement l’habitude. Alors, elle ne put s’empêcher de souffler de soulagement lorsque son garde du corps rouvrit un portail, et se laissa guider à l’intérieur avec trépidation. Elle fixa le portail avec intrigue, sa curiosité ne faisant que grandir alors que ce dernier s’ouvrit sur une demeure spacieuse — trop grande, penserait Lilith si elle n’avait pas en tête l’image de son propre manoir — et à nouveau, elle ne se fit pas prier à l’invitation de Bedelia.

    La voix de la garde du corps attira son attention et elle se détourna du ranch pour fixer l’Aes Sedai avec un sourcil haussé, se trouvant rapidement à acquiescer. « I mean, sure. It’s not I have many people to share it with anyway. » Finit-elle avec une aigreur qu’elle ne dissimulait pas. Ca n’était pas entièrement de sa faute si les avalantes préféraient souvent garder ses distances à cause de sa mère, mais elle savait aussi qu’elle se rendait difficilement approchable. Son côté caustique, entièrement cultivé à cause de son enfance, perdurait. « I promise I won’t betray your secret. » Lui jura-t-elle assez facilement, parce qu’elle était soulagée d’être ici et non plus au beau milieu de la forêt. Mais cela aurait été mentir que d’affirmer qu’elle ne se trouvait pas encore plus curieuse de la demeure et qui devait certainement s’y trouver, devant le comportement de Bedelia.

    La porte s’ouvrit, et Lilith suivit l’Aes Sedai sans attendre. Observant Bedelia avec attention, elle fit de même avec ses propres chaussures, les arrangeant rapidement dans l’entrée. Elle fut surprise d’entendre non pas de l’avalante mais de l’espagnol franchir les lèvres de son garde du corps, et elle lui jeta un air surpris alors que les mots se traduisaient instantanément dans son crâne. Sa surprise ne fit que grandir alors qu’elle entendait des enfants se précipiter dans l’entrée, et elle contempla avec effarement, et un peu d’envie, les trois petites têtes se jeter autour de Bedelia. Ah. Oui, elle savait que Bedelia avait une fille même si elle ne l’avait jusqu’à lors jamais rencontrée, cependant les deux autres … Elle les observa avec attention, mais se trouva incapable de deviner les parents en essayant de discerner leurs traits. Les trois têtes se tournèrent d’un seul coup vers elle, et Lilith s’arracha à sa contemplation pour leur sourire. Elle espérait que son sourire était moins figé qu’elle ne le pensait. « Hey guys. » Salua-t-elle en retour, se sentant presque timide devant l’attention que les trois enfants lui portaient. Elle suivit Bedelia à nouveau, contente de ne plus être un piquet dans l’entrée, à travers la demeure. Ses yeux s’attardaient partout, et elle nota l’accumulation de trinkets avec un étonnement grandissant. Pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, elle était persuadée que cette maison n’était pas à Bedelia. Et pourtant, l’Aes Sedai avait l’air tellement à l’aise entre ses murs qu’une autre explication paraissait difficile.

    La cuisine qui se présenta à elle lui donnait envie d’aller voir ce qu’il se passait dans les casseroles, presque autant que l’odeur délicieuse qui imprégnait l’espace. Oh, si elle avait besoin d’une raison de plus pour affirmer que quiconque vivait ici était quelqu’un de bien, c’était cette cuisine. Entre les plans de travail, les casseroles en cuivre qui pendaient élégamment au-dessus des feux, et le piano de cuisson … « Oh. » Laissa-t-elle échapper dans un souffle, et rougit instantanément. Par chance, cela avait semblé passer inaperçu. Elle reconnecta avec la conversation alors que l’homme qui était précédemment derrière le plan de travail s’approchait d’elle, et elle lui offrit un sourire par réflexe. « Hi, sorry I don’t speak spanish. » Salua-t-elle rapidement. Alejo la fit rougir, et pendant un instant elle ne sut comment réagir à l’enthousiasme de l’homme. Ce qui était étonnant, c’était que l’attention qui lui était portée par tous les membres de cette famille ne la mettait pas mal à l’aise, au contraire. Elle ne voyait aucun préjugés dans leurs regards, et c’était tellement rare qu’elle se devait d’en profiter. Bedelia interrompait son père et Lilith ne cessait de sourire, observant l’interaction avec une envie qu’elle parvenait difficilement à dissimuler. « It’s ok, Bedelia. I’ll be happy to help, Alejo, but judging by the smell alone I don’t think you need me. »

    Lilith suivit du regard les trois petites filles, rendant avec un sourire le signe de main enthousiaste d’Aoífe, et elle peinait à détourner le regard alors que les enfants reprenaient leurs places de chef miniature, guidés par les mains et les mots d’Alejo. Malgré tout, l’offre de Bedelia était alléchante. « Something stronger. » Lui dit-elle résolument, à voix basse. Elle avait eu une relation ambiguë avec l’alcool par le passé, et si elle faisait généralement attention, elle ne pouvait pas nier que la brûlure de la liqueur, si elle ne règlerait pas ses problèmes, aurait au moins — l’espérait-elle — la bonté de lui changer les esprits. « This is your family ? » Lilith demanda alors, le ton toujours bas, de manière rhétorique. « It doesn’t seem like it’s your house though, is it your dad’s? » Interrogea-t-elle curieusement, les sourcils légèrement froncés. Elle avait croisé les bras contre sa poitrine, les yeux fixés sur le spectacle domestique qui s’offrait à elle. C’était dur à regarder et ne pas s’imaginer la même chose avec sa mère, prier pour la même chose. La pilule était amère, et elle pouvait avouer qu’elle avait honte de l’envie qui la prenait par la gorge. « I’ll take that drink now. » Dit-elle soudainement, presque impérieusement, parce qu’elle avait quelque chose coincé dans la gorge, et cela ressemblait trop à un sanglot pour qu’elle acceptât de le laisser sortir. « Please. » Ajouta-t-elle, clairement une arrière-pensée.
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    ft. LILITH

    †  †  †



    L’Aes Sedai acquiesca simplement à la requête de Lilith et s’attela immédiatement à chercher deux verres pour elles. Elle contourna les petites, et puis son père, pour récupérer deux verres hauts, se faufilant entre son père et un placard et s’extirpant du bazar organisé pour retrouver Lilith qui semblait observer chaque membre de sa famille avec curiosité. L’alcool ne se trouvait pas dans la cuisine et certainement pas à la hauteur des trois gamines qui parcouraient la maison en long, en large et en travers à longueur de temps, mais Bedelia n’extirpa pas tout de suite la jeune cheffe de la cuisine. Elle suivait du regard ce qui semblait intriguer Lilith.
    L’Aes Sedai, à l’instinct affuté et normalement plutôt douée dans son boulot d’espionne et non de baby-sitter, n’avait aucun mal à deviner l’envie qui transparaissait dans le regard curieux de Lilith. Elle avait vu d’elle-même le vide de la maison de la Suprême, pas de deuxième parent à l’horizon, Filippa toujours absente et plus que jamais distante lorsque les deux femmes se trouvaient sous le même toit. Bedelia ne s’imaginait pas vivre une vie pareille, éloignée de sa famille. Les Cortés étaient solaires, disponibles, accueillants à leur manière malgré la réserve des deux jumeaux particulièrement introvertis. Elle ne se souvenait pas être rentrée dans une maison vide, même lorsque son père s’absentait il laissait derrière lui quelque chose qui le rappelait aux habitants de l’immense demeure. Les seuls moments où il lui avait été difficile de rentrer chez elle avaient été à la mort de sa mère.

    Le souvenir la ramena au présent et elle décida de redonner son attention à la jeune cheffe qui lui posait une question que Bedelia devina rhétorique. Elle se contenta d’acquiescer à nouveau, et puis retint un soupir amusé alors que Lilith enchainait déjà sur une autre question. L’Aes Sedai aurait dû s’en douter. La jeune femme était particulièrement curieuse, et Bedelia particulièrement secrète ce qui ne faisait certainement que renforcer l’envie de Lilith d’en savoir davantage maintenant qu’elle se trouvait dans l’antre cachée de sa baby-sitter.

    Le ranch, puisque c’était ici qu’elle s’était installée avec sa famille bien des années plus tôt, était immense et ne lui ressemblait pas tant, en effet. Les Cortés avaient bien investi l’espace, mais ce n’était pas Bedelia qui prenait le plus d’espace par nature. Elle se contentait de son espace, relativement grand au demeurant, lui permettait d’aménager ce qu’elle peignait. Mais l’Aes Sedai n’allait certainement ouvrir cette porte à la jeune femme, ni lui signifier que les peintures qu’elle verrait à plusieurs endroits de la maison lui avaient été arrachés des mains par son père, ou Aran, pour les accrocher parmi d’autres œuvres que Bedelia ne méritait pas de côtoyer.

    La réflexion de Lilith la rappela à sa tâche et Bedelia revint à elle-même, oubliant facilement de répondre à la question précedente. L’expression de sa protégée n’annonçait rien de bon, alors l’Aes Sedai lui intima d’un geste du menton d’avancer vers le grand salon. Juste avant qu’elle ne sorte, son père l’interpella une dernière fois.

    « Can I bring you two something to eat ?
    Yes, please. Thanks, papi. » acheva-t-elle de répondre sans se retourner, poussant doucement Lilith dans le bon sens, de la même manière qu’elle l’avait fait pour passer à travers le portail.

    L’Aes Sedai guida la fille de la Suprême à travers les couloirs pour atterrir dans le patio mentionné plus tôt. En silence, elle déposa les deux verres sur la petite table en verre entourée de fauteuils profonds et confortables et puis se redressa pour se diriger vers un grand buffet d’osier pour révéler la collection d’alcool des Cortés. Bedelia laissait consciemment du temps à Lilith pour se reprendre, opérant tranquillement sans regards appuyés. Si elle n’était pas à l’aise pour s’exprimer, l’agente savait manager, avait l’habitude de gérer les humeurs et surtout, estimait qu’il n’était pas utile de parler en toutes circonstances. Si elle le souhaitait, Lilith saurait le faire en temps venu. Elle se servit donc la première, raisonnablement, d’un vieux whisky fumé qu’elle aimait partager avec son père le soir quand elle rentrait, tard, et qu’il attendait malgré ses recommandations, qu’elle passe la porte de la maison.

    « What’s your poison ? » Dos à la jeune femme, Bedelia faisait tourner le liquide dans son verre, se fichant bien qu’il ne soit pas adapté. Son père l’engueulerait pour ça plus tard. « I have everything but champagne, we’re not really into bubbles here. » ajouta-t-elle, tranquillement, en se retournant finalement pour évaluer la situation. Lilith n’était pas en larmes prostrée dans un coin, et c’était déjà ça. D’un geste de sa main libre, Bedelia s’accorda le luxe d’allumer les nombreuses bougies du patio. Bougies plantées dans un nombre de bougeoirs collectés par la propriétaire des lieux. L’ensemble désordonné avait un charme qui l’agaçait malgré elle.

    « This, a whisky my father really likes. You know what, I’m not giving you a choice. » Et sans attendre, l’agente réitéra son geste et versa une quantité légèrement supérieure à la sienne de liquide dans le verre de Lilith. Elle abandonna la bouteille sans la ranger pour l’instant et puis revint près de la jeune femme pour lui coller le verre dans les mains.

    « Come, sit. And tell me what I can do for you. »

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    Elle suivit l’indication non-verbale de l’Aes Sedai sans se poser de questions, disparaissant dans la direction qui lui avait été indiquée. Le ranch était illuminé de nombreuses lumières tamisées, permettant à Lilith d’observer à loisir la décoration — chargée, il n’y avait pas d’autre mot — de la maison. Des bibelots étaient accumulés sur les étagères, sans organisation à proprement parler — ou en tous les cas, elle échappait totalement à Lilith —, si bien qu’il était difficile de savoir quoi regarder. C’était peut-être le but, pensa-t-elle distraitement. Il était impossible de se rendre compte de ce qui était important ou non, et … Attendez, est-ce que c’était un cartouche de Pharaon, posé hasardement sur le rebord d’une fenêtre ? Elle n’eut pas le temps de s’attarder, Bedelia la guidant vers là où elle le souhaitait. Cette nouvelle pièce n’était pas moins décorée, au contraire. Lilith observait l’accumulation de livres et de babioles avec des yeux ronds, et elle enfonça ses mains dans ses poches pour se retenir de toucher. En plus de tout le reste, il y avait des tableaux aux murs, et l’ensemble donnait presque mal au crâne. Se tournant brièvement vers Bedelia, elle ne put s’empêcher de commenter. « Do Aes Sedai rob museums now ? » Interrogea-t-elle avec curiosité, avant de claquer des doigts, la réalisation illuminant son visage. « Oh, no. I know. A Sharp Eye lives here, don’t they ? Is it Iris ? » Demanda-t-elle avec un sourire qui laissait transparaître son amusement.

    C’était une bonne distraction, pensait-elle, aussi brève fusse-t-elle. Aussi bonne que le verre d’alcool qui lui était promis, et qui fit se déplacer Lilith jusqu’au meuble à la question de Bedelia, jetant un œil parmi les liqueurs. La collection était presque aussi impressionnante que le nombre indécent d’antiquités enfermés dans ce ranch, et l’idée de choisir lui donna soudainement des sueurs froides. Elle recula sans répondre, prenant plutôt le temps de regarder à nouveau la pièce à la lumière des bougies. C’était encore pire, pensait-elle, rien qu’à voir le nombre de bougeoirs. Et n’était-ce pas une menorah, sur la cheminée ? Lilith souffla doucement, amusée malgré elle. « Seriously this is too much. » Murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour sa compagnie, avant que son attention ne fût happée par l’Aes Sedai à nouveau. Bedelia décidait finalement pour elle, et c’était tout aussi bien. Il serait exagéré que de dire que Lilith souffrait sous le poids de ses responsabilités inexistantes, mais malgré tout, elle appréciait plus que de raison lorsque quelqu’un prenait les décisions à sa place. Ce qui la ramenait évidemment à Alba, et son visage s’assombrit.

    Ses doigts se resserrèrent sur le verre placé entre ses mains, et elle obéit sans réfléchir à Bedelia, s’asseyant dans l’un des fauteuils. C’était étrangement confortable, et elle se laissa sombrer au milieu des coussins sans résister. Elle ne soupira pas, pressant un instant le verre contre sa tempe. Il n’était pas froid, mais le contact était plaisant malgré tout. « Thanks. » Lâcha-t-elle dans un souffle, peinant à fixer son regard sur l’Aes Sedai. L’instant d’après, elle prenait une gorgée du liquide, savourant sa descente brûlante le long de son œsophage. Mmh. Il lui faudrait regarder l’étiquette avant la fin de la soirée, pensa-t-elle, le goût accompagnerait parfaitement le dessert qu’elle était en train de perfectionner. Elle souffla, et se forcer enfin à regarder Bedelia dans les yeux. « Can you make me go back in time ? » Lui dit-elle avec un rire, mais ce dernier était sans humour, et ses yeux étaient éteints. Elle grogna. Ses doigts serraient le verre. « Gods, I just … » Elle pressa sa main vide contre son front, grognant à nouveau. « I know that it was the worst idea, ok. I know that. I know that it was doomed from the start too but … Fuck. It was nice, having her attention. Nice enough that I didn’t care about all the others, who also have her attention. How pathetic is that, mmh? » Elle soupira, reprenant une gorgée généreuse du whisky. L’effroi la prit soudainement à la gorge, et elle fixa des yeux paniqués sur Bedelia. « You’re not going to tell anyone, are you ? Not even your boss, right? »
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    † † †



    Bedelia ne réagissait ni aux questions, ni aux petits commentaires. Il était inutile de remplir la tête de la jeune femme d’autres idioties ou fantasmes qui n’avaient pas de sens. Elle savait qu’à peu près tout le monde autour d’elle avait remarqué son intérêt pour Iris. Elle-même ne s’inquiétait pas tant du “problème” si tenté qu’il en fût un. Ce n’était pas sa priorité pour l’instant et il n’y avait rien de particulier à détailler sur le sujet. Iris, de toute façon, ne semblait pas tellement incline à lui accorder davantage qu’une amitié. Bedelia avait d’autres soucis plus importants pour s’arrêter sur des pensées qui n’avaient certainement rien de fonder. Elle passait simplement plus de temps avec la Sharp Eye et les choses lui convenaient ainsi. Pour l’instant, probablement, se dirait-elle plus tard.

    C’est aussi pourquoi elle ne confirma pas le murmure lâché. C’était effectivement too much, mais Bedelia avait pris l’habitude d’évoluer dans cet espace qu’elle considérait comme un refuge désormais. Et puis, elle avait toujours l’appartement au-dessus du café-théâtre si l’envie lui prenait. Mais rares étaient ses besoins de s’éloigner de sa famille.

    L’Aes Sedai, désormais assise, faisait tourner le whisky fumé entre ses doigts. Son nouveau boulot, ridicule, n’avait techniquement pas de fin. Mais Siuan n’en saurait rien et ne saurait certainement la réprimander sur l’usage d’une goutte d’alcool pour résoudre un problème pareil. Bien qu’elle n’eût guère l’intention de partager l’intimité de Lilith avec sa boss. Quelque chose lui disait, néanmoins, que la Spymaster devait déjà avoir des soupçons. Ou des faits avérés sous le coude. Plus rien ne l’étonnait avec la Damodred.

    Elle redonna son attention à la jeune cheffe qui riait doucement sans avoir à cœur de le faire. L’agente n’ajouta rien et laissait le temps à la brune de s’exprimer comme elle le souhaitait. Elle se contenta de boire une première gorgée d’alcool et d’écouter avec attention les besoins confirmés de Lilith. Bedelia n’avait pas d’attaches profondes pour la jeune femme, elle ne lui souhaitait pas de mal, s’inquiétait d’elle majoritairement au niveau professionnel. Cependant, dire que leur relation n’était que professionnelle serait mentir. Bedelia s’agaçait certes des caprices de la cheffe mais compatissait, la vie de Lilith pas si dorée que ce qu’on lui prêtait. Être la fille de la Suprême n’avait rien d’aisé, visiblement, et alors que le sens de la famille était très développé chez l’agente, elle se désolait de savoir la brune si seule. Après des mois à l’avoir sous sa garde, Bedelia ne pouvait pas se mentir et se dire que son sort la désintéressait.
    La situation avec Alba, par ailleurs, la gênait grandement. Outre l’écart d’âge, il ne fallait pas être grandement clairvoyant pour comprendre le déséquilibre entre les deux femmes. Peut-être que Bedelia infantilisait trop Lilith. Ou peut-être n’appréciait-elle déjà pas vraiment Alba. D’une manière qui se voulait objective au possible, cependant, son analyse de la situation n’était guère brillante. Et les mots de la jeune femme confirmaient ce que Bedelia comprenait sans explication. L’attention qui lui manquait cruellement lui avait été donnée par la Juge. L’Aes Sedai se demandait à quel point Alba en avait conscience et combien elle en jouait. Bedelia ne songeait même pas au fait que celle-ci ignorât cet état de fait.

    L’agente se recala dans son fauteuil et croisa ses jambes pour s’assoir plus confortablement, en tailleurs.

    « I won’t. », répondit-elle tranquillement mais assurément pour calmer la jeune femme. « If she knows, it won’t be because of me. I’m telling you that ‘cause I know she excels at her job. » Bedelia lui adressa un air entendu, car elle n’allait certainement pas s’amuser à davantage lui expliquer comment fonctionnait Siuan. Elle tenait à sa vie et à sa place. Elle laissa flotter un instant de silence avant de se replacer à nouveau contre le dossier de son fauteuil, incapable de rester parfaitement immobile. Quand elle rentrait chez elle, Bedelia retrouvait son impatience caractéristique, défaut contre lequel elle s’était battue pour entrer chez les Aes Sedai.

    « I won’t say pathetic, I mean, you have your reasons. But it was, indeed, a bad idea. I'm not judging and maybe you don’t want my opinion on your, situation, let’s say. » L’Aes Sedai ne jugeait pas Lilith, mais Alba, dont les penchants pour les festivités ne lui étaient plus un secret. « I can’t make you go back in time, unfortunately, but I can try to offer you some options for you to handle this. The way I see it, you have to. Try to handle this I mean. Because she will, in her own way, and you probably won’t like it. » L’agente s’attachait à être honnête, à sa manière, s’efforçait de mettre les formes cependant en utilisant un ton tranquille, mesuré. Son instinct lui donnait envie de secouer la jeune femme pour lui demander de comprendre qu’elle méritait mieux que ce que Bedelia imaginait facilement.

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    Elle souffla, longuement, à la réponse assurée de Bedelia. Son répit dura une seconde tout au plus, parce que l’Aes Sedai enchaînait sur ce que Lilith savait déjà mais préférait ignorer — oh, la tendre étreinte du déni — et elle se trouvait à grimacer, détournant le regard. Le pire dans tout cela, c’était qu’elle aurait mis sa main couper que si la Damodred savait, ça n’était pas parce qu’elle s’intéressait à Lilith, non, mais à cause d’Alba. Elle était convaincue que Filippa n'avait pas demandé à son espionne de garder un œil sur elle, et également persuadée que sa mère ne demandait pas non plus de debrief de la part de Bedelia. Elle souffla à nouveau, vexée malgré elle de ce constat pourtant évident. « Yeah. Yeah I guess. » Grommela-t-elle, passant une main dans ses cheveux nerveusement. Levant les yeux au ciel, elle ne put pas s’empêcher d’ajouter amèrement. « If she knows, I just have to hope the judge never pisses her off enough to say anything. » Elle était incapable de dire le nom d’Alba, et elle but une gorgée de whisky pour faire passer la boule dans sa gorge, avant de presser le verre contre son front une nouvelle fois. « Your boss is a pain in the ass, by the way. Although, with how much she’s been annoying Filippa lately, maybe I ought to thank her. » Nouveau roulement d’oeil. « She’s certainly more fun than stupid Gordon. That man gives me the creeps, I swear. » Elle fit mine de frissonner, grimaçant à nouveau. Ca n’était pas un mensonge, il y avait quelque chose chez le chef des Gardiens qui ne lui plaisait pas. Elle visualisait le Chaos de l’homme comme un serpent prêt à frapper.

    Mais elle ne pouvait pas garder la conversation loin de son sujet premier, et Lilith se retrouva tendue malgré elle par les mots de Bedelia. L’Aes Sedai ne mentait pas, il n’y avait pas de jugement dans son ton, mais Lilith ne savait pas comment l’entendre. C’était étrange, de parler de sa relation avec Alba. Cela avait été son secret, qu’elle avait couvé jalousement et maintenant … Il était facile de se mentir à soi-même, mais face au regard de Bedelia, elle n’avait plus envie de faire semblant. Ces pensées ne l’avaient jamais quittée, même au plus profond du lit de la juge. Elle pouvait prétendre tout ce qu’elle voulait, elle avait passé chaque instant avec Alba dans un mal-être savamment étouffé par l’admiration et un besoin viscéral d’être considérée. Ce qu’elle avait passé ses journées à craindre était enfin arrivé, et maintenant que tout s’était effondré, elle n’avait que ses yeux pour pleurer. Et la voix de Bedelia résonnait comme la voix de la sagesse, peut-être uniquement parce qu’elle était la première personne à qui Lilith pouvait en parler.

    « What options ? » Questionna-t-elle d’une voix basse, peinant bien à imaginer quelles cartes lui restaient en main. Elle avait l’impression qu’Alba avait balayé la table d’un revers de main, et Lilith, young and foolish, n’avait pas pu s’empêcher de mettre le feu à ce qui restait. « I slapped her. There’s no going back from that. » Souffla-t-elle, prenant sa tête entre ses mains. Rien qu’à dire les mots, elle en eut un frisson d’horreur. Décidément ça n’avait vraiment pas été son meilleur moment. « She’s just going to pretend that I don’t exist. I am, as you are aware, very used to that so … » Elle se tut, se mordant la lèvre un instant. D’un revers de main distrait, elle essuya la larme qui s’était échappée sans son autorisation. « Fuck. It shouldn’t hurt as much as it does. » Elle avala le reste de son whisky, puis elle déposa le verre sur la table lentement. Elle n’arrivait pas à regarder Bedelia dans les yeux. « The way I see it, I have two options. Either I grovel, humiliate myself in hopes that she would take me back; which she won’t, because I ruined it. » Elle se força à inspirer longuement, essayant de calmer maladroitement les battements erratiques de son coeur. « Or I just … move on? Is that it? Put this whole thing behind me, pretend like she didn’t break everything there was left to break inside me? » Elle ne pouvait camoufler le chagrin qui lui prenait la gorge, mais elle pouvait ravaler les sanglots. Ca, elle savait faire. Elle releva les yeux vers Bedelia. « I don’t know if I can, Bedelia. I don’t know if I want to. No, I know I don’t want to. What I want is for her to look at me again. She looks … looked at me like I was worth something. »
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    Bien que Bedelia n’ajoutât rien aux premières réponses de Lilith, elle notait consciencieusement ses aveux. Tout était bon à prendre et ses réflexes d’espion ne s’éteignaient pas sur commande. L’agente avait l’habitude de recenser ce genre de petites choses, ces petits riens qui finalement disaient beaucoup. Ces impressions, sorties de nulle part, Bedelia avait appris à les identifier et les distinguer comme des éléments valables d’être inspectés à la loupe. Et parfois suivis. Même si l’un de ses derniers instincts l’avait amenée à la rétrogradation.
    L’Aes Sedai ne digérait toujours pas l’humiliation. Si elle avait compris au final que sa position lui permettait un autre type d’espionnage, une autre cible, la chute l’avait blessée néanmoins. Elle était rentrée découragée et honteuse chez elle.

    Mais enfin, ce n’était pas le sujet et Bedelia releva la tête de son verre lorsque Lilith lui posa à nouveau une question. Au regard de la brune, il n’y avait pas trente-six milles solutions. Cesser de voir Alba était tout bonnement l’ultime précaution à prendre, mais elle se doutait déjà de la résistance. Si elle ne se trompait pas, la jeune cheffe couvait des sentiments supérieurs à ce qui devait être attendu par la Juge. L’idée lui collait une impression de nausée. Lilith, sans être un ange d’innocence et de pureté, n’en était pas moins trop jeune pour la Juge. Si Bedelia n’avait eu vent que de rumeurs, l’attitude de la Juge ce soir lui mettait la puce à l’oreille. L’Aes Sedai ne prenait jamais les racontars pour acquis mais appréciait investiguer par elle-même. Elle ne savait pas s’il était juste de fouiner du côté de la De Montenuevo. Mais après tout, est-ce que cela retiendrait Siuan ? Probablement pas.

    L’agente écoutait Lilith avec attention, les machinations de son travail en arrière-plan. Dans un geste tranquille, elle faisait tourner son verre entre ses doigts pour siroter l’alcool particulier doucement. La cheffe évitait son regard et Bedelia ne lui en voulait pas, après tout, le sujet semblait clairement difficile. L’agente se demandait si Lilith avait déjà un ou une confidente à ce sujet, mais elle en doutait. Alba devait garder une main de fer sur ses affaires.
    Alors que Lilith parle, Bedelia se retient de grimacer, horrifiée par la première option proposée par cette dernière. L’idée que la jeune femme aille ramper aux pieds de la Juge… Bedelia ne pouvait s’empêcher d’imaginer sa fille à la place. Les propos la désolaient, la jeune femme se blâmant pour quelque chose qui la dépassait, pour un excès de jalousie qui avait échappé aux deux femmes. Pour une situation dans laquelle elle n’aurait dû se trouver. Il était impossible pour l’agente de rester concrètement impartiale, mais comme à son habitude, neutralisait ses émotions pour paraître et essayer d’être la plus juste possible. Elle sentait que son impatience et sa fureur habituelle ne sauraient que braquer la fille de la Suprême. Et ce n’était pas comme ça qu’elle arriverait à la raisonner.

    Finalement, Lilith releva les yeux et Bedelia se sentît embêtée par les émotions contrariées qu’elle y lisait. Il était évident que la jeune femme souffrait de l’abandon de sa mère, et faire le lien entre cela et sa situation avec Alba paraissait évident. Chose que Bedelia ne saurait articuler à l’oral au risque d’envoyer la cheffe dans une colère noire. À la place, elle resta attentive aux derniers mots, révélateurs.

    Bedelia laissa passer un court silence, le temps pour Lilith de contenir le sanglot que l’Aes Sedai voyait coincé dans sa gorge.

    « Let me ask you something. Do you think the way you’re looking at someone should qualify them? Do you think your opinion of someone should determine their worth? » demanda-t-elle doucement, le plus calmement possible malgré son envie de poser plus franchement les choses. De la secouer, pour la sortir de cet état de chagrin. Après un silence, son regard appuyé dans celui de la jeune cheffe, Bedelia déposa son verra sur la petite table entre elles. « I’m sure you don’t. You’re naturally annoying that’s for sure, but you’re not a bad person. » ajouta Bedelia sur le ton de l'humour, espérant un peu alléger la discussion. « And you’re worth something, Alba or not. You do not stop existing if she stops looking at you. You have your own mind, and your own heart. The way you acted, well… She hurt you. We deal with pain our own way. » L’Aes Sedai soupira, se replaçant dans son fauteuil et changeant le croisement de ses jambes, déjà agacée par sa position. D’un geste tranquille, elle remonta ses cheveux dans son dos pour s’en dégager. « You’re telling me you have two options: to grovel or step away. If the first option is to humiliate yourself, if nothing else comes to mind to make amends, Lilith, there’s a problem. You can’t come back to her at the expense of yourself. »

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    Elle résista à l’envie de presser ses paumes de main contre ses yeux, barely. Elle avait peur de se mettre véritablement à pleurer si elle touchait ses paupières, et elle crispa donc ses poings contre ses cuisses, se forçant à respirer lentement, fermant les yeux. Maîtriser sa douleur, elle avait l’habitude, tant physique qu’émotionnelle. Elle affrontait la rejection de sa mère de manière quotidienne, si bien que cela ne faisait presque plus mal — c’était faux, c’était toujours aussi douloureux, mais elle parvenait enfin à l’assommer, à prétendre que ça ne lui faisait rien — et sans nul doute qu’elle pourrait parvenir au même point avec Alba. Sans nul doute qu’elle devrait parvenir au même point avec Alba. Leur romance — elle eut envie de rire — leur relation avait été condamnée dès ses prémisses, et elle n’aurait jamais dû se faire emporter aussi loin, ni aussi longtemps. Elle ne pouvait même pas se mentir à elle-même, ou blâmer son amante pour son comportement : Lilith l’avait vu, Lilith l’avait ressenti, et pourtant elle n’avait cessé de revenir. Alba avait été parfaitement claire, et Lilith avait aimé prétendre malgré tout, avait espéré, s’était entêtée, et voilà qu’elle se trouvait en morceau, à cause de son entêtement, comme des années auparavant. Ca n’était pas la fin d’un rêve cette fois-ci, mais ça n’en était pas moins douloureux.

    Et puis Bedelia reprit la parole, se rappelant à elle, et Lilith rouvrit les yeux pour la fixer. Elle ne pouvait répondre, ne pouvait faire autre chose que crisper sa mâchoire, incapable de nier les mots qui lui étaient jetés à la figure — avec toute la gentillesse du monde, par ailleurs surprenant venant de Bedelia — et qu’elle ne voulait pas entendre. Elle ne voulait pas être raisonnée. Elle voulait continuer à s’auto-flageller. Alba avait toujours apprécié son côté masochiste. Ugh, gods. Elle ne parvint pas à offrir à l’Aes Sedai le sourire qu’elle avait sûrement cherché avec son trait d’humour, s’enfonçant plutôt un peu plus profondément dans le fauteuil, d’une façon si peu polie qu’Alba l’aurait reprise avec mécontentement. Plutôt que la tristesse qui l’avait gagnée plus tôt, elle semblait sombrer à présent dans l’irascibilité, comme une ado, qui refusait d’entendre la vérité dans les mots de Bedelia. Et pourtant, elle savait pertinemment que l’Aes Sedai avait raison, et ça l’énervait plus que de raison. Elle grogna, désemparée, alors que son interlocutrice enfonçait le dernier clou dans le cercueil. Il était dur de nier ce qu’elle avait ressenti pendant des mois maintenant que les mots étaient là, prononcés à voix haute, par quelqu’un d’autre. Malgré toute sa capacité à la mauvaise foi, Lilith n’en était pas capable.

    « I know, ok ? I know I can’t go back. Not … not like that, anyway. » Elle soupira, ses doigts s’agitant nerveusement contre le tissue de son pantalon. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu le besoin dévorant de consommer quelque chose qui emporterait son esprit loin d’ici. La sensation ne lui avait pas manqué. « And I also know that she’s not the reason I’m worth anything. It’s just … It was nice, to feel wanted, you know ? » Elle se mordit la lèvre après sa confession, passant une main agitée dans ses cheveux pour les dégager de son visage. Le geste, un peu trop vif, la fit grimacer alors qu’un nœud s’accrocha à ses phalanges. « And I can guess what you’re not saying; that it’s because of Filippa that I crave this, and maybe it is, ok! Maybe that’s how it started anyway, but it’s not … » Elle s’interrompit, fermant les yeux une seconde alors qu’elle reprenait son souffle, et essayait de regagner son calme. Elle ne voulait pas monter la voix, elle ne voulait pas d’autres témoins malheureux de ses indiscrétions. « It’s not what it is, anymore. It hasn’t been for a long time either. That’s why it hurt so much to hear her say that. » Continua-t-elle dans un souffle, rouvrant les yeux pour regarder Bedelia. « You want to know the worse part? It’s not the first time she’s hurt me either, and at this point, I don’t even know if she realized it, or if she even cared. But it’s not the first time, and yet, sometimes … Sometimes it feels like … » Elle perdit les mots, qui vinrent mourir sur sa langue, et elle prit une inspiration, serrant ses poings à nouveau. Non, elle en avait fini de taire ce qui n’avait cessé de la torturer. « She hurt me, and I let her. I let her, Bedelia. I’ve humiliated myself for her more times than I can count. And I was happy to continue, because sometimes, if I deluded myself enough, I could pretend that if I tried harder, she’d love me too. »
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