On ne juge pas un crapaud à le voir sauter ~ Lance
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    Il avait besoin de se défouler. Cela arrivait parfois, quand le trop plein se faisait sentir. La frustration, il la gérait à sa façon. Mal, diraient certains. Peut-être était-ce vrai. En tout cas, au moins sa technique avait l’avantage de fonctionner la majorité du temps. Et ne pouvait foncièrement ne faire de mal qu’à lui. Bon, il pouvait blesser des égos ou dépasser des limites… mais la souffrance, elle n’était qu’à lui.

    La souffrance physique.
    Celle qui outrepassait le mental.

    Fort heureusement, il n’avait pas besoin de se blesser à chaque fois, la dépense d’énergie et le corps lourd d’avoir trop donné suffisait à mettre au calme le flot de pensées qui débordaient. Ce soir, il avait eu besoin d’en faire une session. Sauter d’obstacles en obstacles, se focaliser sur le suivant, envisager les distances, la puissance nécessaire, la réception la plus adaptée. Des réflexes acquis depuis 20 ans à présent.

    Il aurait pu aller en salle, là où il s’entrainait officiellement.
    Mais ça aurait voulu dire parler.
    Et il n’avait pas foncièrement envie d’en parler.

    D’une murette à un toit, d’un toit à un autre, puis une réception sur un terrain vague qui bordait pas bien loin de chez lui. Il y passait souvent, et l’endroit était vide à chaque fois. Il n’avait pas vu âme qui vive, même s’il semblait qu’un chantier ai lieu ici. Ou ait eu lieu ? Des palettes de matériaux. Des tas de poutres. Des moitiés de murs de différentes hauteurs. Assez de difficultés pour y aller crescendo, monter le cardio, entendre le son de ses veines pulsant dans ses oreilles.

    Il avait mis son sweat, sa capuche sur la tête, et dans la journée qui déclinait, se dépensait sans se soucier de n’être pas seul. Le froid de décembre n'y faisait plus grand chose, ses gants teintés de Chaos l'empêchaient de se fouler un doigts en prenant mal appui s'ils avaient été engourdis.

    @Lance Idrac


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    Les études de Lance étaient prenantes. Trop. Lui qui pensait parvenir à travailler au moins à mi-temps en avait pour son argent. Littéralement. Il ne pouvait aller sur les chantiers que le week-ends, au mieux, ce qui demandait à traiter les projets par priorité.
    Et la maison des Mc Caughty était en bas de la liste. Il préférait laisser ses gars travailler sur d’autres chantiers et s’occuper en personne de la maison familiale de ses amis, quitte à y passer une année complète. La bâtisse était vieille et en très mauvais était. En ruine pratiquement. Une grande quantité de matériaux avaient déjà été commandés et se trouvaient sur place, protégé en attendant leur heure. Rien ne pressait.
    Le travail manuel manquait à l’homme qui y avait consacré plus de la moitié de sa vie. Avancer et se vider la tête, se concentrer sur des tâches simples, pouvoir se satisfaire de son avancement… Toutes ces petites choses qui l’avaient lassé lui manquaient désormais.
    Alors le voilà, à reprendre du service, un pack de bière dans la glacière et sa tenue de travail : un jean usé blanchit par la poussière, le ciment et tout ce qui trainait sur un chantier accompagné un vieux t-shirt déchiré. La polaire (assorti au pantalon d’un point de vue saleté) était posée sur une palette, délaissée dès qu’il s’était mis à préparer son ciment. Parce qu’il était en train de couler une chape et que l’effort le faisait suer à grosse goutte. Il s’essuya le front dans le bas de son t-shirt, dévoilant son ventre pratiquement plat au froid mordant de l’hiver, avant de s’estimer satisfait de son travail et de décapsuler sa première bière. Voilà une journée productive.
    L’homme songea que sa femme (future ex) lui aurait hurlé dessus en le voyant en t-shirt dehors, et s’en amusa. Il ne faisait pas vraiment partie des types frileux… Il avait la peau épaisse et surtout, il était habitué à travailler par n’importe quel temps. Pluie, neige, canicule… il avait tout connu. Tout enduré. Alors cet hiver plutôt doux ne lui faisait pas peur.
    Tandis qu’il contemplait son travail en laissant ses pensées divaguer, il entendit un bruit. Levant la tête, il se demanda quel animal avait fait son nid ou… Il écarquilla les yeux en réalisant que la silhouette qui se découpait sur le ciel sombre était une silhouette humaine.
    Son côté vieillard trouva ces sauts particulièrement inconscients et dangereux. Puis le petit rebelle qu’il était sourit en songeant que c’était quand même impressionnant. Serait-il capable de bondir de la sorte ? Parce que l’inconnu semblait défier la gravité et ça semblait incroyable.
    Depuis le sol il l’observa quelques instants avant de réaliser que l’individu se dirigeait vers sa dalle toute neuve et absolument pas sèche ! Ah non ! Hors de questions qu’il tombe dedans ou ne fasse tomber des débris dessus ou…

    -He ! Là-Haut ! Tu sais que pour bondir à dix mètres comme un chimpanzé, il y a quelque chose d’assez incroyable, bien plus adapté et vraiment pas très loin qui s’appelle : une forêt. Bonus, le sol là-bas c’est de la mousse pas du ciment frais !

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    Quelle est la meilleure façon de faire chuter un acrobate hyper concentré et dans sa bulle ?

    Tellement dans sa bulle, d’ailleurs, qu’il n’a même pas remarqué qu’un autre être humain est sur le chantier. Il s’est échauffé sur des petites hauteurs. Les IPN en métal comme tremplins, lui permettant d’effectuer quelques saltos et autre roulades lancées. Puis les palettes de parpaings à moitié entamées à coté de celles encore entières. Les sacs de ciments entassés sous une épaisse bâche les protégeant de la pluie. Puis, petit à petit les murs remontés, partiellement… Les échafaudages l’aident aussi à grimper, et il saute autant qu’il se balance aux barres pour passer au niveau supérieur.

    Cette question, donc, avait une réponse fort simple : héler ledit acrobate.

    C’est apparemment le choix que fit en tout cas un homme au sol, faisant éclater la bulle dans laquelle s’était enfermé Eko. Mauvais choix ? A vrai dire, le jeune gardien n’en pipa pas la moitié, et seule l’information surprenante d’être repéré monta au cerveau dans un premier temps. Que… quoi ? Il s’apprêtait à sauter d’un mur porteur à l’autre, prenant de l’élan sur le premier et pensant rejoindre le perpendiculaire en jouant sur une diagonale. Et même s’il avait jeté un œil en contrebas, il n’avait pas remarqué le coté humide de la dalle fraîchement tirée.

    L’information l’atteint alors qu’il est dans la dernière foulée, celle qui donne l’impulsion. Cafouillage. Il saute. Il doute. Les trois secondes où il est en l’air, il doute. Trop court… Il le sent. Il ne peut plus rien faire de toute manière, il est déjà trop tard. Par reflexe de longue date, il déploie son Chaos comme une carapace et se penche en avant pour gagner le moindre centimètre lui permettant peut-être de…

    Ouiiiii ! Ouf !

    Ses doigts accrochent le mur visé, et son corps percute les pierres froides avant de pendre dans le vide. Il souffle, heureux de ne pas s’être fracassé au sol. Il baisse le regard vers la provenance des cris qu’il a perçut l’instant d’avant pour se figer sur une silhouette masculine. « Tssss… » Le renâclement n’est peut-être pas assez fort pour que l’autre l’entende, mais le jeune homme ne peut s’empêcher d'evacuer sa frayeur agacée ainsi. Une inspiration, et il se hisse à la force de ses bras, prenant appui avec ses jambes sur le mur, pour s’y asseoir dessus. Une main sur le coeur, il se laisse un instant de plus pour reprendre un souffle correct et un rythme plus acceptable. L’adrénaline pulse bien fort.

    Huer son perturbateur ? Pour dire quoi ? Qu’il avait été bien bête de l’interpeller comme ça, qu’il aurait pu se tuer en se fracassant au sol ? A quoi bon ? Le gardien savait qu’il était en tort de toute manière. C'était un chantier. Il n'avait pas à être ici. Il aurait du être plus attentif à la présence de l’autre. Et son sport n’avait jamais été sans risques, ça aussi il le savait de longue date. Au moins 4 arguments contre l'idée même d'agresser verbalement cet autre. Seul un soupir répond à l’homme à la bière, et un regard blasé se pose sur la crinière brune sans chercher à analyser l'humeur de son détracteur. Bon, c’était fini pour le défoulage, il semblerait.

    @Lance Idrac


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    Est-ce qu’il l’entendit ? Lance en douta, pendant un instant. Il n’y eut aucune réaction à ses mots, jusqu’à cet instant, fragile, où le corps vacilla dans l’air. Depuis le sol et malgré l’obscurité, le bâtisseur parvint à sentir cet instant où quelque chose changea, juste avant que le jeune ne bondisse et…
    Terrifié, Lance écarquilla les yeux et laissa échapper un « Hoooooohhhhh…. » tandis que ses doigts se serraient autour de sa bière. Le temps s’étira, même pour lui, simple spectateur. Son souffle resta suspendu tandis que son cœur cessait de battre, priant pour que l’inconnu parvienne à atteindre le mur en face.
    Les yeux écarquillés, il réalisa avoir retenu son souffle depuis un bon moment parce qu'il inspira pendant une éternité tandis que l’inconnu restait accroché du bout des doigts à de vieilles pierres sombres et certainement humides. Il ferma les yeux, chassant le stress qui venait de le submerger et retrouva un peu de contrôle sur son corps et son esprit. Il devait s’assurer que s’il lâchait prise il ne décède pas, parce qu’il restait suspendu terriblement haut sans bouger.
    Heureusement qu’il savait utiliser son chaos pour porter des charges lourdes, il saurait rattraper cette brindille (vu d’en bas le type ne semblait pas particulièrement grand ni gros contrairement à ses copains du chantier) pour éviter de voir ses viscères repeindre sol et mur. Ou pas, est-ce qu’il s’enfoncerait dans la chape sans exploser et disparaitrait sans laisser de traces ? Ou un mélange des deux, viscères éclatées mais intégrées dans la dalle, visibles pour quiconque mettrait les pieds sur ce sol.
    Cette réflexion passionnante mais inutile (puisqu’il ne comptait pas laisser décéder l’individu), lui fit réaliser que finalement, il n’aurait même pas à utiliser son chaos ! Voilà que son saltimbanque avait retrouvé ses forces et venait de se hisser en haut du mur pour s’y assoir. Bonne nouvelle ! Même s’il restait immobile tout en haut.
    Lance le regarda, attendant… quelque chose. Mais rien ne vint.
    Il n'entendit évidemment pas le "Tssss" qui lui était destiné, sinon il se serait vexé, c'était certain.
    Non, il attendait en silence. Il but une gorgée de bière. Attendit un peu. Se massa le cou, ce dernier commençait à être endolori à garder la tête levée de la sorte. Puis il songea qu’il allait devoir intervenir parce que ça commençait à devenir long. Certes il n’avait pas grand-chose de mieux à faire mais tout de même.
    Il reprit la parole.

    -Bon, si je te demande de descendre, tu sais le faire sans finir éclaté par terre ? Et ne me demande pas de monter te chercher, je t’en supplie. C’est moi qui m’éclaterais par terre, et tu devrais te porter responsable de ma femme et de mes trois gosses. Crois-moi, c’est pas un cadeau.

    Quoi ? c’était le week-end, il avait passé toute sa semaine à faire chauffer ses méninges à l’université, alors là, il ne lui restait plus grand-chose d’utile.

    -Et en bas il y a de la bière. Si t’es majeur bien entendu. Pas envie de me faire écorché vivant par tes parents…

    La suite fut grommelée dans sa barbe et il se détourna du spectacle, son corps lui faisait mal à rester immobile de la sorte. Il ouvrit sa glacière et en sortit une bouteille de verre, parfaitement fraiche, ainsi qu'un sachet de cacahuètes
    avant de retourner vers l’adolescent, curieux de savoir s’il était descendu ou avait plutôt préférer fuir. Dans tous les cas il ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait faire de plus. A part grignoter en prenant des paris avec lui-même sur l'issue de cette rencontre.
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    Il prend son temps. Il faut dire qu’à chaque fois qu’une chute dangereuse est évité avec une chance insolente comme celle de ce soir, l’acrobate aguerri préfère toujours attendre que ses constantes se stabilisent à un seuil acceptable avant de se remettre en mouvement. Il faut dire que son coeur battant à tout rompre diffuse l’adrénaline encore bien trop fortement, activant bien trop tout l’organisme et les sens. Tout son être pulse d'une félicité qu'il sait malsaine, et qu'il a appris à canaliser avec ses professeurs au club. Et le retour au calme permet également de sonder d’éventuelles blessures qu’il n’aurait pas perçu sur l'instant.

    Ce temps, il le met également à profit pour observer le gars à la bière, en contrebas. Le jauger, malgré la pénombre. Savoir s’il va l’amener direct à la maréchaussée ou s’il peut espérer négocier. Le silence perdure, et là où ce devrait être l'intrus le plus mal à l’aise dans l’histoire, il remarque assez nettement la nervosité de l’autre par ses gestes traîtres. En tant que gardien, sa formation lui a permis de developper son analyse consciente, mais déjà gamin il arrivait à détecter assez bien ces choses là. Souvent il en avait joué, agaçé, provoqué. Son adolescence n'avait pas été simple. Sa capuche toujours sur la tête, il se redresse quelque peu quand le maçon reprend la parole. Un sourire sarcastique s’imprime instantanément sur le visage du funambule. La faute à qui, s’il avait failli s’éclater la tronche au sol ?

    Pourtant, il n’a pas le loisir de rétorquer de vive voix que l’homme enchaîne avec un humour dont le jeune voltigeur valide le style. Son sourire se mue légèrement en quelque chose de plus avenant, amusé. Ainsi l’invitation était lancée, et si Eko n’avait pas encore envisagé de quoi serait fait le reste de ses péripéties, le barman improvisé marquait un point en faveur de la descente amicale. Il le prenait pour un gamin, et forcement qu’à ses yeux il devait l’être malgré ses vingt-cinq ans. L'homme paraissait plus mature, plus charpenté… plus bedonnant ? Bon. Il avait trois gosses quand même ! Et clairement une attitude de daron.

    Bref, le feeling que dégageait le héleur lui fit opter pour la descente malgré cela. Et la bière. Ça ne se refusait pas, non ? Puis de toute manière, il ne se sentait pas en danger au point de fuir le terrain de jeu qu’il s’était improvisé. En tout cas, le coeur plus au diapason et les muscles encore chauds, il profite que l’autre se soit retourné pour amorcer une descente maîtrisée, longeant le parapet que formait ce mur sans charpente, avant de sauter de l’autre côté, sur l’échafaudage. Agilement, il est au sol en quelques secondes et acrobaties, puis contourne les contrefords renovés pour réapparaître auprès de l’ouvrier.

    « Mes parents n’ont plus rien à dire depuis quelques années maintenant. »

    Vague réponse qui valait pour plusieurs points, et pouvait signifier bien des choses. Pour son âge bien évidemment, et sa manie de grimper sur tout ce qu’il trouve, sur le fait qu’il était une tête brûlée bien avant l’âge légal pour picoler, et que son père n’était plus là pour le réprimander, et que son beau père il ne l’avait jamais vraiment écouté. Oui, l’activité physique avait été bienfaitrice sur son humeur, mais fauché dans son élan, il n’avait pas encore tout évacué. Bien sûr, peu probable que l'autre y voit autre chose qu'une référence à son âge.

    Toutefois, la verve de son interlocuteur le met à l’aise malgré tout. Il se saisit de la bouteille fraîche dans un hochement de tête pour le remercier, avant de rebondir sur les paroles précédentes, à la fois sarcastique et curieux. « Vous ne devriez pas plutôt être auprès de votre femme et de vos gosses, au lieu de tenter de tuer des gens ? » Est-ce qu’il tirait sur l’ambulance avec sa remarque provocatrice ? Oui, il avait conscience que c’était lui qui était en tord. Mais Eko restant un frondeur dans l’âme, c’était sa manière de tester les réactions de son vis-à-vis.

    @Lance Idrac


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    Lance observe l’homme qui lui fait face. Il semblait plus agé qu’il ne le pensait. Il essaye de lui calculer un âge, plus âgé que la plupart des jeunots de l’académie, mais pas de beaucoup non plus. Moins de trente ans c’était certain. Plus que vingt. C’était une fenêtre suffisante pour lui tendre une bière en hochant la tête. Il avait rejoint le sol en un seul morceau, et sans marcher dans le ciment frais, ce qui était appréciable.
    Il lui sourit, sa moustache frémit et ses yeux scrutèrent le jeune homme. Il avait entendu une sorte d’amertume dans la voix de l’inconnu, ou de dureté. Mais ce n’était pas vraiment surprenant, prendre son indépendance vis-à-vis de ses parents n’est pas toujours une chose facile.

    -Tant mieux. Dans ce cas : Santé. Aux promenades sur les toits et aux ouvriers qui protègent leur ciment frais.

    Il haussa un sourcil à la question sur ses enfants et réalisa que l’inconnu semblait perspicace. Et direct. Il aimait ce genre de caractère, franc du collier. Il se sentait à l’aise, même s’il pouvait facilement de faire déstabiliser. Comme en cet instant où il dû choisir entre poursuivre son mensonge ou admettre avoir menti.
    Il se mordilla la lèvre, penseur, puis opta pour la franchise. Il ne voyait pas l’intérêt de prolonger cette illusion d’avoir une famille nombreuse.

    -Non, je n’ai pas de gosses, j’ai menti pour que tu me prennes en pitié et que tu descendes sagement.. Je n’ai qu’une femme que je ne souhaite pas vraiment voir, donc ici c’est parfait. Et… pourquoi aurais-je essayé de te tuer ? Que je me souvienne, tu étais celui qui bondissait d’un mur à l’autre…

    Nulle critique, simplement une incompréhension. Il n’avait pas réalisé qu’en l’alpaguant au milieu de sa course il avait brisé sa bulle de concentration, lui faisant rater son saut. Il bu une gorgée de bière et observa le jeune homme qui lui faisait face. Sa stature était musclée, même si dissimulée sous ses vêtements, sa force et son agilité ne faisaient aucun doute. Son visage gardait de légères traces des rondeurs de l’enfance même si sa mâchoire carrée indiquait que cette enfance était déjà lointaine. Ses yeux bleus étaient captivants. C’était un beau garçon, avec des cheveux clairs qui semblaient avoir de légers reflets roux.
    Un tombeur sans aucun doute. Pourtant son attitude n’était pas celle de l’homme se sachant beau.

    -Et toi, pas d’épouse ? Ou d’homme qui te demanderait de rester au lit plutôt que de sortir ainsi ?

    Peut-être trop indiscret mais qu’importait, Lance n’avait rien de prévu pour le reste de la soirée et clairement, deviner qui était cet inconnu et ses secrets était plus intéressant que regarder un mur fissuré.
    Que faisait-il de sa vie ? Un voleur ? Non, son regard semblait trop honnête. Courir sur les toits était un passe-temps ou sont travail ?
    Les doigts de l’ouvrier pianotèrent sur sa bouteille tandis qu’il se plongeait dans sa réflexion, penchant légèrement la tête sur le côté.

    -Cacahuètes ?


    Il tendit le sachet déjà entamé et désigna de la tête un endroit où s'assoir pour discuter : les pierres massives qui avaient commencée à être sculptées pour devenir des chapiteaux de colonnes pour l'entrée, avant d'être délaissées par terre.
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    Eko ne rétorque rien, lève sa bière au toast qu’il porte sans renchérir et prend une gorgée de la boisson. Est-ce qu’il aurait aimé que l’autre voit tout ce qu’il cache ? Il aurait été surpris, c’est sûr. Après tout, son passé et tous ses problèmes ne sont pas marqués sur son front, et un inconnu ne peut y voir plus que ce que c’est à la base. Une référence à son âge, simple et logique déduction. Cela aurait même été flippant que cet ouvrier décèle autre chose que cela dans son ton. Alors pourquoi ressent-il fugacement une pointe d’amertume ? Parce qu’il se tenait face à un père de famille, du moins le croit-il, et qu’il en a tout l’aspect au yeux du jeune homme ?

    La bière, c’est bien.
    Nouvelle gorgée.

    Peut-être est-ce aussi inconsciemment pour ça qu’il l’attaque frontalement sur les mômes. Et la surprise ne tarde pas, puisque très vite l’honnêteté jailli et le mensonge est avoué sans autre artifice. Il aurait pu rire de la tactique, qui a plutôt bien fonctionné finalement, mais l’enchaînement de paroles de son interlocuteur le stoppe avant qu’il n’ouvre la bouche. Bien qu’il n’en ai pas l’air, Eko lit peut-être trop facilement entre les lignes, surtout quand elles sont si peu ambiguës. Il devine des problèmes conjugaux donc, mais n’en dit rien de plus non plus. Il n’a jamais vécu avec quelqu’un d’autre que sa petite sœur, il serait bien en peine d’être le confident idéal à ce sujet.

    « Oh, ça… » Il prend une nouvelle gorgée, hausse les épaules comme si c’était juste un détail finalement. Sa confiance en ses capacités ne fait aucun doute quand il reprend la parole. « J’aurai réussi ce saut si vous ne m’aviez pas interpelé de la sorte… ça m’a déconcentré au moment de ma prise d’élan. » Il n’y a aucun reproche, ni dans sa voix ni dans ses gestes. Il sait que faire son activité hors des murs de la salle d’entraînement peut mener à ce genre de désagréments, et il n’en veut pas réellement au terrien. Il n’est pas le premier à ne pas prendre la mesure de la discipline et de la concentration qu'elle demande, et probablement pas le dernier non plus.

    Non, Eko n’a pas cette perception de lui-même. Est-ce par manque d’observation ou par déni ? La seconde, mon général. Clairement, il est assez intelligent pour percevoir qu’il plaît autant qu’il agace. Et même s’il a tenté parfois, le coeur y est rarement à vrai dire. Il lui est bien plus facile d’agacer, pour sûr. Les sentiments, l’intimité, il n’aime pas les partager. Peut-être n’a-t-il simplement pas croisé la bonne personne jusque là. Ou ne l’a-t-il pas laissé entrer… Il faut dire qu’il se barricade bien trop instinctivement sur ces sujets-là. Bref, la question l’amuse plus qu’elle ne l’offense, et il laisse échapper un petit rire insolent. « Non, personne de cet ordre là. J’ai juste une colocataire un peu trop intrusive en la personne de ma charmante et enquiquinante sœur. » Nouveau haussement d’épaules. « Et elle est habituée à me savoir en vadrouille. »

    « Ouais, m’ci. » Il prend une poignée dans le sachet tendu avant de suivre l’homme vers les tabourets improvisés made in chantier. Un sourire sarcastique se fige sur les lèvres à cette pensée, prenant place sur l’une d’entre-elle. Il avale quelques cacahuètes avant de repenser à un truc. « Oh, d’ailleurs… le mur était assez friable là haut, j’ai peut-être mis quelques éclats sur votre ciment frais. » Une fois encore, le ton est légèrement provocateur. Oui, le jeune gardien aimait bien chatouiller là où il voyait de possibles points de friction.

    @Lance Idrac


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    Lance hausse les sourcils et déglutit difficilement. Ha. En lui parlant il avait failli le tuer. La boulette. Le brun se passa une main nerveuse sur sa nuque en la massant légèrement.

    -Désolé... Ce n'était pas dans mon intention. Tu es le premier type que je vois qui cours ainsi sur les toits... Tu as appris comment ?


    Une part de lui, le jeune chien fou, était curieux de savoir comment quelqu'un en venait à avoir une telle activité nocturne et peut-être d'essayer. Peut-être. Probablement pas. Mais ça devait être d'incroyables sensation qu de sauter d'un mur à l'autre et de se rire de la gravité. Il observe le jeune homme, notant sa retenue discrète mais appréciant le fait qu'il s'ouvre néanmoins à lui. Après-tout il n'était personne. Il pouvait facilement lui dire que ça ne le regardait en rien mais... tout aussi jeune et libre qu'il soit, il semblait apprécier boire un coup avec un inconnu et lui raconter sa vie.
    Cela dit, ça faisait du bien de parler sans se préoccuper de l'opinion des autres ou de recevoir un jugement quelconque. Lance avait découvert cela en reprenant ses études, personne ne le connaissait, personne ne le jugeait, personne ne le grondait pour ses choix et... c'était agréable.
    Le moustachu rit doucement en entendant la fin de la description de la colocataire. Sa soeur. Lui aussi, à un moment de sa vie il utilisait ces adjectifs pour décrire sa frangine, mais ça lui semblait tellement lointain. Il sentit une bouffée de nostalgie l'envelopper, et il fut obligé de l'évacuer. Parce qu'il était sincèrement ravi de voir qu'une relation fraternelle pouvait fonctionner aussi bien, que d'autres que lui parvenaient à l'entretenir, à la préserver.

    -C'est le moment où je parle comme un vieux con et que je te dis de profiter du moment présent. Il eut un petit sourire narquois, ses yeux étincelèrent de malice mais ses propos étaient beaucoup trop honnête pour la légèreté apparente de ses propos. Fut un temps où j'adorais ma soeur, j'aurais été au paradis en vivant avec elle... Mais ça n'a jamais été le cas, je crois que pour la santé de tout le monde et la survie de l'appartement, que ce n'est pas si regrettable finalement.

    La jeunesse de Lance avait été particulièrement chaotique, et sa soeur l'avait toujours soutenu. Elle avait probablement profité de lui pour évacuer ses frustrations ou toutes les bêtises qu'elle n'avait jamais osé faire et... leur lien était puissant.
    Mais c'était avant.
    Avant les secrets. Avant qu'elle ne voit le monde. Avant qu'elle ne s'éloigne de lui. Avant qu'ils n'aient plus rien à se dire aux repas de famille. Avant qu'il n'ait l'impression de voir une étrangère lorsqu'il apercevait son visage.
    Mais Lance garda cette amertume pour lui, il ne voulait pas laisser cette noirceur envahir son coeur ce soir, il ne voulait pas que quiconque puisse voir cette facette de lui. L'origine de ses actions dissidentes.

    Cacahuètes en main, le bâtisseur alla poser son sympathique fessier sur la vieille pierre délaissée faute de temps pour être achevée. Il haussa un sourcil à la pique de son camarade de beuverie -comment l'appeler autrement ?- et le trouva mignon. Trognon. Choupinou. A croquer. Lance adorait ce genre de joutes verbales et il se demanda si son inconnu réalisait qu'il venait de glisser son cou entre les crocs d'un Rottlion.
    Clairement, l'expression qui devait envahir son visage devait être pur débordement d'amour : des yeux brillants et chaleureux, un sourire à faire fondre un glacier et des petites pâtes d'oie qui rappelaient qu'il avait déjà trop rit dans sa vie.

    -Ce n'est pas grave, je sais que tu n'es pas attendu chez toi ce soir alors tu auras toute la nuit pour refaire une chape et que ça sèche...


    Pour peu, il en aurait ronronné de plaisir. Il adorait ces petits jeux taquins et se permit d'ajouter d'un faux air condescendant en tapotant la cuisse du saltimbanque :

    -Mais ne t'en fais pas, finis ta bière avant...
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    Un simple haussement d’épaules pour ponctuer la prise de conscience du héleur qu’il venait nonchalamment face à ses responsabilités. L’acrobate n’en prend vraiment pas ombrage, et se hâte de le repréciser. « Pas grave… Z’êtes pas le premier, vous par contre. » Son sourire effronté se dessine un peu de sa boutade, avant de continuer plus honnêtement. « Dès que j’ai compris qu’on pouvait grimper sur plein de choses, j’ai plus vraiment arrêté… Mon père a trouvé judicieux de m’inscrire à un cours de gymnastique acrobatique quand j’avais cinq ans, avant que j’me brise le cou. Et j’ai aussi fait des ateliers de cirque, dans une association de quartier. Ça m’a donné quelques bases… ça et beaucoup d’entraînement. »

    Pourquoi se livrait-il aussi facilement à cet homme, sans savoir que dalle sur lui ? L’atmosphère n’était pas suspicieuse, ni d’un côté, ni de l’autre… et l’aura de ce type devait lui plaire pour une raison ou une autre. Il ne voulait pas creuser la question de toute manière. Ce qu’il lui disait n’était ni plus ni moins que ce qu’on pouvait apprendre de lui en cherchant un peu dans son passé. Rien de problématique ou de secret en somme. Et peut-être que sa session ainsi interrompue, il trouvait normal que le responsable de ce fait se dévoue pour lui ôter de la tête ses dernières traces de morosité. Oui, probablement.

    Puis bon, la bière quoi.
    On est toujours plus bavard avec ce truc à la main, non ?

    D’ailleurs, il se surprend aussi à évoquer la colocation avec Noé, et la première phrase que l’aîné lui retourne le fait froncer les sourcils. Le sentiment est soudain désagréable, le renvoyant dans un passé qui a été un vrai traumatisme pour le jeune garçon qu’il était à l’époque. Profiter du moment présent, il avait appris ce que ça voulait dire à la dure. Et il ne pouvait s’empêcher, aujourd’hui encore, de laisser transparaître la colère qui l’habitait à cette époque, et ce, à chaque fois qu’on voulait lui donner ce conseil. Mais il ne dit rien. Ne bronche pas. Il sait que ce quadragénaire ne sait rien de tout ça, n’y est pour rien, et n’y met aucune mauvaise intention en le disant.

    Puis il lui avait offert une bière.

    D’ailleurs, il laisse l'ombre passer assez vite. Le jeune gardien n’est pas imperméable à l’attitude de l’autre homme masquant également quelque chose. Peut-être pas un décès, ça n’y ressemble pas totalement… mais quelque chose de cet ordre là, il en mettrait sa main au feu. Le ton est bien trop nostalgique, avec cette pointe de… de quoi ? Il ne sait pas, mais les mots l’atteignent sans qu’il ne sache trop pourquoi. Peut-être parce que sans le vouloir, le pont qu’à créé l’ouvrier entre la mort et la fratrie lui étreint le coeur bien trop fort pour ce soir.

    « Oh. Ce n’est plus le cas ? » La question lui échappe avant qu’il ne la formule clairement. Sa spontanéité l’étonne également. Il se reprend précipitamment. « C’est possiblement pas mes oignons, désolé. Mais oui, il paraît qu’il faut profiter. » Il confirme sans s’étaler, offrant ainsi une porte de sortie si jamais l’autre ne voulait pas s’étaler non plus sur sa relation avec sa sœur, brisée par le temps, la mort ou par autre chose. Il y avait parfois des limites à ce qu’on pouvait confier à un étranger, peu importe sa bonhomie.

    Loin de se douter des adjectifs qu’il évoque à son vis-à-vis, pour lesquels il serait probablement outré qu’on puisse les lui associer, et loin de se douter également qu’il avait trouvé une personne avec du répondant, il s’aventura à le provoquer, oui. C’était sa manière de jauger certaines personnes, et Lance n’y fit pas exception. Il serait alors mal venu de ne pas assumer la joute qui pouvait s’en suivre, et qui s’en suivit, pour son plus grand plaisir. Il ne se départit pas de son propre sourire quand l’autre le menace de travaux forcés pour la nuit. Et se permet même de rire quand le chef de chantier lui tapote la cuisse, dans une taquinerie qu’il n’a aucun mal à déceler.

    « Trop aimable, m’sieur. » Son ton n’en est pas pour autant respectueux ou contrarié. Il prend une gorgée de ladite bière, qu’il relève ensuite en guise de salut à son interlocuteur. « A vot’ santé. » Il ricane à nouveau, prenant tout cela bien trop à la légère peut-être. Mais il n’a pas l’intention de bosser ce soir, quand bien même l’autre serait par hasard réellement sérieux. « Par contre, j’sais pas ce qu’il restera de la chape après mon passage… je suis bien plus doué pour casser que pour façonner, en général. J’sais pas si vous gagnerez au change, au final… » En effet, tant par sa manie de grimper sur tout et n'importe quoi, que par son métier de gardien qui necessitait parfois l'artillerie lourde pour extraires des Sources de situations inextricables par tous les moyens ou presque... ouais construire, c'était clairement pas son point fort.

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    Lance ricana en entendant le jeune homme lui avouer comme s’il s’agitait d’un secret qu’il n’était pas le premier. Il aimait ces répliques instinctives qui témoignaient d’une certaine honnêteté.
    Il écouta en haussant les sourcils le fait que certains pensent à grimper sur les choses très naturellement. Il n’avait jamais vraiment vu les choses sous cet angle… Et jamais fait de cirque c’était certain.

    - Je ne suis pas certain d’avoir jamais songé à grimper sur quoi que ce soit… Sauf sur un tabouret pour changer une ampoule peut-être.
    Les yeux noisette de Lance pétillèrent un instant. Cela dit tu dois te sentir tellement libre en bondissant comme tu le faisais… Tu utilises ton Chaos ? Pour améliorer tes performances. Pour sécuriser tes bonds. Parce que Lance oubliait parfois que théoriquement il ne fallait pas user son chaos à tout bout de champs sans raison. Les années à utiliser le sien pour le travail et toutes les bricoles qu’il souhaitait que ça lui semblait naturel de l’utiliser.

    Les deux hommes sirotaient leur bière en se confiant sur leur famille et leur relation à leur sœur. C’était un peu étrange, surtout pour le bâtisseur. Depuis combien de temps n’avait-il pas parlé de Gwen ? Il n’en savait rien. Cela lui semblait tellement lointain…
    Il soupira en entendant la question au sujet de sa sœur. C’était une question simple et pure, pourtant l’homme se tendit. Il ne voulait pas ressentir de tristesse, ni de colère. Mais il était évident que songer à la sœur qu’il avait perdu –il la considérait perdue depuis des années, tout comme Ophélie sa femme- ne l’aidait pas à rester décontracté. Il eut un petit rictus sur les lèvres et tourna la tête pour observer l’homme qui était assis à côté de lui. Il but une longue gorgée de bière toujours en fixant l’inconnu du regard tandis que ce dernier s’excusait pour sa question intrusive.

    - En effet ce n’est pas tes oignons. Mais j’ai abordé ce sujet en premier alors je n’ai aucun le droit de saisir cette perche et de me draper dans ma dignité. Il eut un sourire triste et soupira. Quelque chose dans le visage du jeune homme l’apaisait. Il voyait sa jeunesse mais aussi quelque chose de plus doux. Et il aimait ça, la sensation qui fourmillait dans son corps en lui donnant envie de se confier. Eh bien non, je ne l’ai pas vue depuis… je ne sais même plus. Il leva la tête, sentant des émotions désagréables lui contracter les entrailles. Bordel, il n’allait pas se ridiculiser si tôt ! Hop, on se concentre Lance ! Il se redressa et vida sa bière pour se donner du courage. On a prit des chemins tellement éloignés que j’avais l’impression d’avoir affaire à une inconnue lors de nos dernières rencontres. On ne parvenait pas à communiquer, elle me cachait qui elle était devenue alors je.. je ne pouvais rien faire. Je me sentais tellement impuissant… Je te souhaite de ne jamais expérimenter cette sensation, parce qu’elle est nocive. Terriblement nocive. Alors j’ai pris mes distances. Ni elle ni mes parents ne s’est réellement offusqué de mes absences à répétitions aux fêtes de famille.

    Les secondes s’égrenèrent, lentement, la tension qui habitait Lance s’évapora lentement. Cela faisait du bien finalement d’en parler. En avait-il déjà parlé de manière aussi… franche ? Peut-être à ses amis dissidents. Non, il était certain qu’il n’avait jamais présenté les choses sous cet angle. L’angle qui faisait de lui une victime. La victime du temps et des secrets.
    Le bâtisseur passait un bon moment avec le jeune homme et débuta une petite joute verbale avec lui, son sourire se faisant malicieux.

    - « M’sieur » ? Par les Baloches de Merlin ! Tu crois que j’ai quel âge ?!


    Evidemment, Lance se sentait toujours jeune, il se trouvait dans la même tranche que les jeunes trentenaires et comme son nouvel ami devait avoir un peu moins… il avait l’impression d’être comme lui. En moins casse-cou. Et avec la moustache.
    Il se releva pour aller chercher une nouvelle bière, la sienne étant désormais vide et ajouta avec toute la beaufitude qui le caractérisait : Je crois qu’avec tout ça je vais avoir une santé d’enfer ! Il désigna les nombreuses bouteilles qui étaient entassées dans sa glacière magique.
    Lance rit en entendant la remarque de son futur-potentiel-apprenti sur sa faculté à casser les choses.

    - Haha, et voilà, ça se défile au moindre défi… pfffff… Quelle déception…ça court sur les toit mais ça fait pas le malin au moment de vivre de nouvelels expériences et d'aider son prochain !

    Il secoua la tête d’un faux air amusé et décapsula sa bière avec le rebord de la pierre sur laquelle il était assis, y laissant une fine rayure, à côté de nombreuses autres témoignant que ce n’était pas la première fois que quelqu’un utilisait ce monolithe comme décapsuleur.
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    Forcement qu’un ricanement ponctue la confidence des prouesses d’altitude de son interlocuteur, comme un retour de flammes à celui de son interlocuteur. Ce n’est en rien moqueur ou mesquin, ça l’amuse assez candidement. C’est un point de vue différent du sien, une vision de la vie à hauteur d’homme, si vous me passez la boutade. A la croisée entre le quotidien et les exploits de chacun.  La remarque suivante le laisse un instant songeur. Libre ? Mais la question plus simple le ramène à l’instant présent et il hoche négativement la tête.

    « Pas tant que ça, plutôt même rarement. » Il fronce les sourcils, cherchant la meilleure façon de l’expliquer. « Disons que je jauge mieux les sauts que ma réserve de Chaos, et quitte à chuter, j’ai appris à l’utiliser plus pour sécuriser mes points vitaux que me propulser ou me rattraper en risquant de tout vider. Et ça enlèverait une partie du plaisir, on va pas se mentir... » Il regarde son vis-à-vis, et se sent obligé de rajouter un exemple concret. « Comme tout à l’heure, je me suis rattrapé en me penchant en avant pour gagner ce qu’il me manquait. Mais mon Chaos m’entourait comme une carapace… en quelque sorte. L'adrénaline a fait le reste, je suppose... » Il ne savait pas si c’était correct de dire ça comme ça, mais c’est comme cela qu’il se le représentait. Haussement d’épaules, à nouveau. « Disons que ça demande assez de concentration pour oublier pas mal de choses au moins pour un temps, au-delà de la sensation de planer qui est beaucoup plus fugace. » Oui, c’était bien différent, de son point de vue que ce qu’il pouvait s’imaginer être le fait de voler librement dans les airs. Il faudrait qu’il demande à Drake tiens, en tant qu’héritier de l’air. Déjà que celui-ci lui avait évité une chute spectaculaire comme rencontre.

    S’il ne loupe pas le changement d’humeur à sa question, il n’en dit rien et offre même docilement la porte de sortie toute prête à ce gaillard qui semble bien déstabilisé soudainement. Porte que ce dernier refuse avec dignité, quand bien même le cadet n’en aurait rien jugé. Lui aussi à des sujets qu’il n’aime pas aborder quand bien même c’est lui qui pose les pierres menant directement dessus. Pourquoi soudainement l’un et l’autre se confiaient ainsi à l’autre, avec pudeur et honnêteté ? L’ambiance et la bière, probablement. Et probablement qu’ils se reconnaissaient en partie dans l’autre, même si Eko ne se l’avouerait pas encore. Quoiqu’il en soit, il écouta, devinant une querelle reposant sur des non-dits et des secrets, possiblement ceux d’Avalon, les mieux gardés. Et même s’il pouvait percevoir la bienveillance de cet aîné offrant un souhait qui lui semblait possiblement éclairé, le jeune acrobate ne put s’empêcher d’y froncer les sourcils. Etait-ce parce qu’il n’avait jamais vécu cela qu’il était si certain de ne jamais tomber dans cette situation ? Il était prêt à tout pour Noé, et ce même si elle ne pouvait pas tout lui dire. Même si elle cherchait volontairement à l’éloigner d’elle. Cela lui paraissait tout bonnement inconcevable. Les secondes s’égrénait pendant qu’il en venait à cette conclusion. Et pour une fois, il se permit de l’énoncer, peut-être maladroitement. Avec la fougue de son âge, de son expérience et de son inexpérience, paradoxalement.

    « C’est possiblement toujours pas mes oignons, mais puisque ce n’est pas moi qui ai commencé non plus sur les conseils philosophiques sur la vie… » Il reporte son regard sur son vis-à-à vis un instant. « Celui-ci peut paraître naïf, et peut-être avez-vous déjà tout tenté pour ne pas rompre tout lien. » Ses iris repartent sur la ligne d’horizon qu’ils ne peuvent pas voir avec l’obscurité. « Mais j’suis plutôt de ceux qui pensent que tant qu’il y a de la vie, y’a de l’espoir. On peut profiter autant que l’on veut tant que ça va, si on ne sait pas prendre conscience que tout peut s’arrêter définitivement… » Un soupir lui échappe, et il prend une gorgée de bière en se redressant. Il dérape, il le sent et se reprend tout aussi vite. « Je ne pourrais pas envisager de ne plus la voir, quelques en soient les raisons. Une seule est irrémédiable, et l’envisager rend le reste totalement dérisoire. » Une ombre passe sur son visage, cette leçon il l’a apprise probablement bien trop tôt. Il ne fallait pas être un génie pour le comprendre, à part si on était ascendant huître. Humm, il avait pas assez sauté, ce soir, c’est sûr.

    Le silence qui passe laisse les ombres filer. La conversation prend une tournure plus taquine, pour évacuer peut-être cette mise à nu réciproque. Cela avait un léger goût poivré… Piquant mais pas désagréable, de se sentir en parti compris par un illustre inconnu avec qui on partage bière et états d’âmes. Le répondant de son adversaire de joute verbale lui plaît. Il ne se démonte pas, ce n’est pas son style. « Probablement un âge inversement proportionnel à celui que vous avez voulu me coller en parlant de mes parents. » Il hausse nonchalamment les épaules. L’homme est plus vieux que lui, et visiblement plus mature. Et ça n’avait rien à voir avec la moustache ou les baloches de qui que ce soit. Toutefois, cela lui suffisait, il ne cherchait pas souvent à deviner l’âge réel d’une personne.

    Il ne relève pas la beaufitude sur la santé, il n'en a pas besoin encore. Il est jeune lui. Un sourire sarcastique se love sur ses lèvres. « J’ai appris à ne pas sur-estimer mes compétences pour ne pas finir éclaté par terre, pour reprendre vos termes. Puis niveau aide à son prochain… J’suis gardien, ça compte ? » Lui aussi fini sa bière, mais ne fait pas mine d’en demander une, encore moins d’aller s’en servir. Il garde la bouteille en main, comme si elle n’était pas encore à sec. L’info sur son métier est lâché… Oui, ça fait mauvais genre un représentant de l’autorité avalante qui se permet de faire le funambule sur un chantier privé… mais bon, vu ce qu’ils venaient de partager – et non on ne parle pas de la bière – il pouvait bien se permettre de prendre ce risque mesuré. Quoi, c'était pas une bonne excuse pour botter en touche ?

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    Lance hocha la tête aux explications de l’inconnu, se demandant si à un moment il faudrait quand même qu’il lui demande son nom. En attendant il le visualisait en fermant les yeux, sa fine silhouette bondissant en faisant fi de la gravité. Le chaos semblait n’être qu’accessoire, et c’était bien qu’il sache se débrouiller sans. Son usage du chaos l’intéressait, chacun avait ses propres astuces, il s’en était rendu compte. Tout le monde avait un usage du chaos qui lui était propre.
    Lance aurait aimé avoir une vie aussi sportive, à risquer d’y mettre un terme trop tôt.. C’était peut-être ce qui lui manquait, l’adrénaline. Parfois dans ses complots et actions contre la suprême il se demandait pourquoi vivre si c’était pour avoir une telle vie. Il réalisait que chaque instant était fugace et que le risque était ce qui lui permettait de se sentir vivant.
    Parler de sa sœur était étrange. Un peu comme souffler sur un livre plein de poussière, redécouvrir les pages cornées pour avoir été trop lues et tournées, retournées, jusqu’à connaitre le livre par cœur. Jusqu’à redouter les indices qui annoncent la fin prochaine de l’histoire. Tout revenait en parlant, les souvenirs et les émotions. Pourtant, il avait l’impression de les redécouvrir. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas parlé de Gwen.

    Il jeta un coup d’œil à son camarade d’infortune et le regarda, songeur.
    Tout tenter pour ne pas rompre le lien ?
    Cela semblait naïf. Evident. Et il était presque prêt à répondre « non », pourtant il savait que c’était faux. Il entendait les mots pourtant ils ne trouvaient pas échos en lui. Le temps état passé par là. L temps parvenait à éroder les montagnes les plus majestueuses. A transformer la roches en sables, à faire oublier le nom de ses enfants, à faire oublier les atrocités commises par d’anciennes générations. Le temps était ce qui avait usé Lance.
    Il se souvenait de ses jeunes années, lorsqu’il ne comprenait pas vraiment le poids des secrets. Lorsqu’il soutenait sa sœur et sa femme avec un amour inconditionnel. Il s’était battu pour elles. Mais à quel moment cesse-t-on de se battre ? Lorsqu’on réalise que la personne face à nous n’est plus celle que l’on connait et qu’il nous est impossible de la connaitre ? Lorsqu’on est incapable de guérir les blessures de ceux qu’on aime ? Est-ce l’égoïsme qui l’avait éloigné de sa sœur ? Ou s’agit-il de la simple évolution de la vie, qui fait que les personnes cherchent le contact de celles qui les comprennent et que discuter de futilité avec les personnes de notre enfance ne nous apporte plus rien ? C’était ce qu’il avait ressenti. Auprès de sa sœur. Auprès de sa femme. Il ne parvenait pas à les comprendre et elle essayait de lui faire croire que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas. Et cette impuissance le rendait fou.
    Mais Lance ne dit rien. Parce que le temps s’expérimente et que lui seul saurait faire comprendre à ce jeune inconnu qu’il avait tort. Ou raison. Et dans ce cas, le bâtisseur serait sincèrement heureux pour lui.
    Alors il le regarde, notant ce voile qui assombrit son visage pendant un très court instant. La mort. Il la connaissait et en comprenait la mesure. Ce n’était pas vraiment le cas de Lance, ses parents et ses proches vivaient, alors il se contenta de serrer l’épaule (musclée) de l’inconnu.

    -Tu as raison. Votre lien semble être puissant, c’est une chose précieuse. Profite d’elle alors.

    Il lui sourit et songea qu’il était temps d’arrêter de philosopher sur la vie, c’était le week-end, il faisait nuit et il avait de la bière !
    Après un moment aussi intense, et de tels aveux, il se sentait étrangement plus léger. Et proche de ce gars. Dont il ignorait tout. Mais sa vivacité d’esprit l’amusait et son humour faisait échos au sien. Alors il prit une nouvelle bière et avala quelques cacahuète en souriant, heureuse de savourer une si agréable soirée sous le ciel étoilé.
    En parlant de son âge, il fit semblant d’être vexé et essaya de se souvenir de la raison pour laquelle il avait parlé de ses parents. Il revit sa fine silhouette sautant de toit en toit et… il avait songé qu’il s’agissait d’un adolescent. Mais il s’était trompé, c’était un jeune homme. Avec des yeux vifs qui le rajeunissait mais tout de même.

    -J’ai été trompé par ta silhouette fine et musclée lorsque tu étais tout en haut. Maintenant que tu es descendu et que je peux voir ton visage, il est évident que tu n’es plus tout jeune ! S’esclaffa le brun sans pour autant attendre une réponse sur l’âge de son nouvel ami.

    Il aimait l’équilibre qui naissait entre eux et rit en entendant le rouquin parler de s’éclater au sol. Rire qui s’étrangla dans sa gorge lorsqu’il l’entendit annoncer qu’il était gardien.
    Merde.
    Tout de suite, il sentit la tristesse le gagner et il soupira en regardant au loin.

    -Ah. Mon père est un gardien lui aussi. Je n’ai jamais su ce qu’il faisait de ses journées.

    Il ricana, déçu de ce revers du destin. Il savait que l’amitié qui naissait entre lui et l’inconnu n’était que factice, qu’elle ne durerait pas. C’était ainsi que les choses allaient avec les porteurs de secrets. Ils l’entouraient. Mais il en était exclus. « Pour son bien ». Pour toutes ces maudites raisons contre lesquelles il se battait.
    Mais il se ressaisit, le pauvre garçon à côté de lui n’avait pas mérité cet homme soupe au lait et désabusé, alors il essaya de faire bonne figure.

    -Désolé, j’ai… du mal avec tous les mensonges qui m’entourent, surtout le « tout va bien ». Je suis devenu un peu amer avec le temps et tu en fais les frais. Je crois que c’est un chouette métier malgré tout celui que tu fais. Enfin, j’imagine.

    Il essaya de se ressaisir, redoutant le départ de l’inconnu. Il ne le connaissait pas pourtant il appréciait leur lien et… il n’avait pas envie de se retrouver seul. Pas après leurs discussions personnelles. Pas après ces moments de complicité.
    Lance se mordilla la lèvre et regarda le jeune homme à côté de lui, l’air inquiet.

    -Tu… veux bien rester encore un peu ?

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    Il ne dit rien de plus, et sent une amertume se glisser sous sa langue alors que l’autre serre fugacement son épaule en signe de sollicitude. Dieu qu’il détestait ça. Ce moment où les gens comprenaient et ne savait pas quoi en dire. Parce qu’il n’y avait probablement rien à dire. La mort, et la conscience que celle-ci peut survenir à n’importe quel moment est un fardeau qu’il se traîne depuis longtemps. Et ce qui l’a probablement aussi façonné dans son approche de ce qui était pardonnable ou non. Et bien que cela soit pondéré par l’attachement qu’il ressentait face au demandeur, il ne voyait pas grand-chose qui était irrémédiablement impardonnable. Et Noé est la seule qui porte la même fêlure. Comment pourrait-il en être autrement avec elle ? Ainsi, la phrase qui accompagne le geste reste vide de sens pour Eko, qui hoche simplement la tête avec un « Humm, ouais » vague et distant. Fin du sujet, semble-t-il. Fin de la séquence émotions.

    Fort heureusement, le courant semblait assez bien passé entre les deux hommes pour que l’humour revienne entre eux assez naturellement. La bière et les cacahuètes aidant, probablement. « Bien assez pour vous faire paraître vieux, vous en faites pas. » Ok, c’était totalement gratuit aussi. Est-il piqué au vif quand l’autre lui dit qu’il ne fait plus si jeune ? Franchement, il ne sait pas, et la spontanéité de la réponse lui fit regretter instantanément ses mots. « Enfin… ça va, vous faites légèrement plus jeune que mon beau-père. Et c’est un compliment. » Précision inutile mais qu’il pense nécessaire.

    Bon, fort heureusement, la bonhommie de son interlocuteur ne semblait pas feinte et l’ambiance taquine perdura encore assez pour effacer tout à fait leur moment nostalgie plus tôt. Enfin… jusqu’à ce qu’il évoque son métier. Et qu’il plombe l’ambiance sans intention de le faire. Il regarde surpris d’un tel revirement d’humeur le maçon, alors que l’instant d’avant celui-ci s’esclaffait sans pudeur. Le soupir et la confidence laissent l’acrobate sans voix. Ainsi, il n’y avait pas que sa sœur qui avait des secrets, apparemment. Et ça semblait être le point névralgique de toute sa perception du monde.

    Le silence ne fut troublé qu’à l’instant où la voix de l’aîné résonne entre eux, alors qu’il cherche à lui expliquer à présent sa soudaine morosité. Ce qu’il ne savait pas, c’est que le jeune nonchalant n’avait pas son pareil pour percevoir et deviner pas mal de trucs chez ses interlocuteurs. Choses dont il se servait souvent pour se protéger et attaquer. Mais qu’il savait aussi garder pour lui quand la nécessité de s’en servir ne se faisait pas sentir. C’est donc toujours silencieux qu’il accueille la confession, sans l’interrompre ou chercher à le détourner de cela. Et qu’il respecte la solennité de l’instant, ne voulant pas non plus remettre de l’huile sur le feu après son conseil sur leur lien avec leurs sœurs respectives.

    Ce n’est qu’à la supplique deconcertante que l’autre lui sert qu'il semble réagir. Appuyé en arrière, les mains sur la pierre, il avait posé sa bière vide et n’avait pas encore envisagé de partir. Parce que malgré les montagnes russes de leur conversation, et le sujet qui s’annonçait comme inévitable à présent, il appréciait l’échange pur et sans fioritures qu’ils avaient instauré jusqu’à maintenant. Il croise le regard sur lui et hausse un sourcil surpris, un sourire en coin naissant pourtant sur ses lèvres. « Oh. Ouais. Si tu me paie une bière supplémentaire. » C’est un bon deal, non ? Elle n’avait pas fait que des miracles, mais elle accompagnait bien les tourments aussi. Pour le tutoiement, vu ce qui venait de se dire et ce qui s'annonçait en suivant, ça lui paraissait de bon ton.

    Pourtant, Eko reste soucieux, lui aussi. Le point commun entre eux, il l’a. Et voir les visions diamétralement opposé qu’ils en ont tiré le laisse quelque peu songeur. C’est donc assez naturellement qu’il se livre à son tour, donnant les clés de compréhension manquantes à son interlocuteur. « Mon père aussi était gardien. » Ça c’est fait, et l’emploi du passé était forcement un indice que le moustachu ne pourrait pas louper. Autant aller au bout des choses. « Il est mort avant que je ne prenne conscience qu’il ne me disait pas tout de son métier. J’avais huit ans. » Son regard est fuyant, fixant un point au loin. Son visage se teinte d’ironie à la simple pensée que ça devait vraiment paraître étrange pour son acolyte, ayant un si fort ressentiment sur les secrets d’Avalon, de constater que lui avait fait le choix d’exercer exactement le même métier que son père décédé. Et même s’il ne l’avait pas encore précisé, il se disait qu’il était probablement évident qu’il devinerait que c’était dans l’exercice de ses fonctions que le drame était survenu. Non ?

    @Lance Idrac


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    Lance se trouvait plutôt juvénile. Certes à l’université certains le prenaient pour un prof mais tous lui donnaient 10 ans de moins, et il se sentait jeune dans sa tête ! Pourquoi est-ce qu’il serait de la trempe d’un beau-père ?
    Alors évidemment il grommela, plus pour lui-même que pour l’inconnu. « Légèrement plus jeune, hmpf… Quitte à choisir un compliment je préfèrerais beau comme un soleil » termina-t-il en faisant semblant de passer une longue chevelure inexistante par-dessus son épaule.
    Mais Lance ne peut s’empêcher de se crisper en apprenant que c’est un gardien. Ses souvenirs et sa rancœur refont surface, il peine à les contrôler depuis quelques temps et il pensait que le divorce l’aiderait mais il en venait à se demander s’il ne s’était pas trompé.
    Il regretta rapidement de s’être dévoilé ainsi, d’avoir plombé l’ambiance et eut envie de supplier l’inconnu de rester. Ou de le fuir. Il n’était pas le meilleur camarade de cuite il semblerait.
    Pourtant il tendit rapidement une nouvelle bière au jeune homme, reconnaissant. Il lui sourit timidement.

    -Ca j’ai. Et je peux même t’en payer plus d’une… Je suis riche.

    Il prit un faux air confiant et attendit que l’inconnu ne parle. Il sentait qu’il réfléchissait. Il ne savait pas vraiment à quoi mais il patienta. Et il en fut récompensé par des aveux.
    Son père était mort. Il l’avait deviné avant de l’entendre dire mais il se sentit attristé que l’enfant de huit ans s’en trouve privé. Comment aurait-il réagit sans la présence de son père dans son foyer ?
    Les yeux bruns de l’homme se firent doux et bienveillant. Lance était un homme réconfortant et il espérait que sa présence apaiserait la douleur qui faisait toujours vibrer l’homme qui partageait ses bières.
    Il chuchota, incertain sur la manière de poser sa question.

    -Je suis incapable d’imaginer la douleur que cela a dû être de le perdre si jeune, pour ta sœur et toi… Et ta mère. Je regrette que vous ayez dû à traverser cette épreuve. Il sentait la douleur du gardien à côté de lui, flottant dans l’air, bien qu’ancienne. Certaines plaies mettent des années à se refermer. Ou ne se referment même jamais. As-tu pu savoir ce qu’il s’était passé, en devenant gardien ?

    Car ce qu’il savait, c’était que si son père –gardien- ou sa sœur et sa femme –Ae Sedais- venaient à mourir il n’aurait aucune réponse. Et c’était terrible. Peut-être même qu’il ne reverrait pas leurs corps. Alors comment faire le deuil de son père en ignorant la vérité ? En étant incapable de comprendre ce qui lui était arrivé. Sans parler de vouloir le venger ou de refuser la réalité. Tous les deuils passaient par la compréhension de la mort.

    -Est-ce que… est-ce que ce travail est aujourd’hui l’endroit où tu dois être par vocation ou c’est l’endroit où tu as atterrit en suivant le cour mouvementé des choses ?
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