Elle avait presque sursauté en sentant la main de Delilah se glisser dans la sienne, et elle avait dû se faire violence pour ne pas réagir. Cela faisait une éternité que sa femme ne l’avait pas touchée — et à raison, Siuan était loin de lui en vouloir — mais le contact soudain n’avait fait que rappeler à la Spymaster que cela faisait bien trop longtemps que quiconque ne l’avait pas touchée. Offrant un sourire à Alistair, elle garda cette main précieusement entre ses doigts alors qu’ils se dirigeaient vers le Lac. C’était ça, la petite étincelle d’espoir dont elle avait besoin : peut-être que tout n’était pas perdu ; peut-être qu’elle pouvait encore redresser la barre. Le rendez-vous qu’elle avait pris chez un spécialiste ne serait peut-être pas vain. Elle s’osa même à passer son bras libre par-dessus les épaules de son fils, l’attirant avec elles vers les embarcations. Oui, peut-être qu’ils pourraient en réchapper presque en entier.

Siuan nota l’état de la barque avec un froncement de sourcil, mais elle ne dit pas un mot. Le reste des bateaux étaient déjà presque tous sur le Lac, filant vers le point de rassemblement, et il n’y avait pas de temps à perdre. Refusant de laisser s’échapper le filet d’affection que lui avait offert Delilah, elle invita Alistair et sa femme à prendre place, avant de s’asseoir à côté d’eux, et non pas en face. Ignorant les rames toujours dans le bateau, elle glissa sa main dans l’eau du Lac pour les propulser vers le point de rassemblement. Le traumatisme d’être sans son Chaos était toujours frais, et elle était parfaitement soulagée d’avoir encore le sien pendant cette soirée. Une fois arrivés, à droite du Lac, elle garda sa main au contact de l’eau, ce qui lui permettait toujours d’être un peu plus à l’aise. Elle n’osait dire un mot, de peur de briser l’étrange équilibre, et se concentra plutôt vers le Mont, d’où elle imaginait les fusées seraient tirées. Son côté, pressé contre sa femme, était agréablement chaud, et elle se détendit assez pour ne pas sursauter à la première déflagration.

On pouvait dire ce qu’on voulait de Marco, mais il était clair que l’homme était talentueux. Même si Siuan n’avait pas été très emballée par cette soirée, elle ne pouvait nier que les feux d’artifices étaient tout bonnement époustouflants. Assez pour qu’elle se surprît même à sourire. Jusqu’à ce qu’elle sentît quelque chose de froid contre ses doigts, la faisant sursauter. La barque vacilla sous le mouvement, mais elle n’était pas inquiète ; elle pourrait la stabiliser si besoin. Curieusement, elle se détourna du spectacle pour jeter un œil à ce qui avait bien pu lui toucher la main. Il fallut attendre la prochaine fusée pour que le ciel fût assez illuminé pour voir quoi que ce soit, et la vue qui l’attendait lui fit faire un mouvement de recul tellement important que le bateau pencha dangereusement, la projetant à l’eau. La gerbe d’eau éclaboussa toutes les barques aux alentours, mais le bruit fut étouffé par le feu d’artifice. Devant elle, les yeux grands ouverts, et morts, flottait le corps de Lynn Rosebury.

Dés ::

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#1 'Dé ' : 5

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#2 'Dé ' : 1

Drake n'était pas vraiment impressionné par la menace en l'air que Siuan avait proféré. Il était bien à l'origine de la tâche sur la chemise de son fils. Bon, un petit sort de nettoyage et son problème serait réglé, il n'y avait pas mort d'homme. Et puis, ce n'était pas la première fois que l'on menaçait le gardien, il avait l'habitude de ne pas plaire à tout le monde. En vérité, comme l'aurait dit si poétiquement sa magnifique amie, Vanessa, ça lui en effleurait une, sans toucher l'autre. Bon, ok, elle n'avait pas vraiment dit ça mais c'est bien son genre quand même. S'éloignant des Damodred sans dire le moindre mot, Drake rejoignit une barque dans laquelle se trouvait @Lerinda Daneels. Bien vite, il se retrouva à côté d'@Andrea de Beaumenoir et @Eko Townsend. Ils étaient positionnés au centre du lac, là où le spectacle était sûrement le plus beau.

Enfin... spectacle... tout était relatif. Drake détestait les feux d'artifice... pas parce qu'il en avait peur, mais parce que ça effrayait les oiseaux. Et s'il y avait bien une chose qui avait le don de le mettre hors de lui, c'était que ces animaux paniquent et s'envolent dans le noir total, en tentant d'échapper à des explosions colorées, résultats pathétiques de la stupidité humaine. Alors oui, son visage se renfrogna et il porta son regard alentour, concentré sur ce qu'il se passait davantage que sur les pétards. Par principe, de toute façon, il boycottait. Ses yeux se posèrent sur l'une des barques, à proximité et il reconnut les visages de Siuan et Alistair. Ils étaient avec une autre personne qui lui rappelait vaguement quelqu'un. Leur embarcation n'avait pas l'air très solide. Il ne voulait pas faire la mauvaise langue ou user de mauvais esprit, m'enfin quand même, il y aurait eu un peu de karma dans l'air que ça ne l'aurait pas étonné...

Un mouvement inhabituel attira son attention. Un geste, de Siuan, qui sembla sursauter... faisant tanguer l'embarcation et puis soudain, un mouvement plus brutal. Il la vit passer par dessus bord. Se trouvant à quelques mètres, il entreprit donc de s'approcher pour l'aider, en donnant un petit coup de rame.

Sauf que rien ne se passa comme prévu... Alors qu'il se leva et s'approcha doucement du bord pour aider Siuan, il se prit le pied dans l'un des petits bancs de bois. Déséquilibré, il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit pour empêcher l'inévitable. Il tomba sur le côté de sa barque, tête la première dans l'eau. Sous l'effet de ce mouvement inattendu, la barque dans laquelle il se trouvait se fut âprement secouée; malmenant  @Lerinda Daneels. Mais ce ne fut pas tout... sinon ça n'aurait pas été drôle, pardi. La barque de Drake, projetée sur le côté, percuta violemment celle sur laquelle se trouvait @Andrea de Beaumenoir et  @Eko Townsend. Sous l'effet de sa carrure loin d'être svelte, une onde se répandit et percuta à son tour la barque des Damodred mettant dangereusement sa stabilité en péril. Et comme si ça ne suffisait pas, il tomba tête la première sur le cadavre... Une journée normale chez Henderson. Parfaitement normale, même.

Dé ::

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'Dé ' : 6

Lilith s’était enfoncée au milieu des bois, suivant la silhouette massive de son ami. Ils s’arrêtèrent assez loin pour ne pas être importunés par la soirée sur le Lac, mais pas assez loin pour rencontrer le reste du cordon de sécurité qui encerclait toute la zone. Leur solitude relative lui permettait de se défaire du reste de ses inhibitions, et lorsque Marius l’avait doucement plaquée contre le large tronc d’un arbre, elle s’était laissée faire sans résister. A vrai dire, elle devait même avouer que l’idée d’être à la vue de tous, si tant est que quelqu’un les eût cherchés, lui plaisait sûrement plus qu’elle n’aurait dû. Elle ne s’attarda pas à y réfléchir, se perdant dans les attentions généreusement offertes par son amant. Les feux d’artifices ne la firent pas sursauter, mais elle apprécia la lumière qu’ils procuraient à travers les feuilles, qui donnait au géant auquel elle était accrochée une aura particulièrement charmante. Assez pour se laisser séduire totalement, s’offrant sans retenue à l’homme qui n’avait aucune difficulté à la manipuler. Elle s’accrochait à ses épaules malgré tout, remarquant à peine la brûlure de l’écorce contre son dos alors qu’ils se perdaient dans les bras l’un de l’autre. Plus rien n’existait, seulement la chaleur qui lui enflammait les reins, les mains puissantes sur ses cuisses, et ces lèvres qui n'avaient de cesse de dévorer les siennes d'une ardeur délicieusement suffocante.

Résumé:

En retrait après avoir été apaisée par la main tranquille d'Isla, Iris suit le petit cortège jusque l'extérieur. A la petite allusion à peine déguisée de sa belle-sœur, elle n'avait fait que lever les yeux très forts au ciel, jurant entre ses dents un "Jesus Christ, Isla". La Sharp Eye avait brièvement jeté un coup d'œil derrière elle sans y trouver Bedelia. Si le trouble qui couvait depuis quelques temps devenait un flirt, elle n'allait pas finir d'en entendre parler. Rien que de voir Isla et Alba ricaner comme deux étudiantes face à ses maladresses lui tordait le ventre. La témérité dont elle faisait preuve pour parcourir le monde et ses dangers ne s'appliquait visiblement pas à tout…

Son chaos retrouvé pulsait comme un boomerang qui allait et venait contre les parois de son crâne. La douleur cramait sa rétine, se diffusait jusque dans sa mâchoire mais Iris ne bronchait plus après avoir acquiescé auprès de la proposition de Fay, à l'écoute de ce qui se passait juste devant elle. Il lui était étonnant de voir à quel point Isla faisait preuve de résilience face aux dernières disputes avec Fay. Elle ne sut si la présence de l'enfant y était pour quelque chose et si ce dernier rappelait à la prophétesse son propre fils. Même lorsque l'herboriste évoqua Andrea, Isla fit un effort qui lui était certainement considérablement.
Iris souriait en coin.

Chacune sa croix.

"Lui donner un nom ne reviendrait-il pas à l'adopter ?"

Elle prit son air le plus innocent, même lorsqu'Isla braqua son regard sur elle. Derrière elles, le feu d'artifice battait son plein dans un superbe jeu de lumière.

Résumé:

Il n'est pas étonné d'apprendre que Lilith a encore réussi à échapper à sa baby-sitter aussi chaleureuse qu'un cadavre de trois semaines. Leur amie était pleine d'idée, d'astuce, quand il s'agissait de la faire tourner en bourrique. Pas étonnant non plus donc qu'Helmi et elle soient proches. Son sourire amusé s'évapore lentement lorsqu'Ylva s'approche de l'héritière, nez en avant.
On dirait un vrai clébard quand elle renifle Helmi comme ça. Cette capacité qu'Ylva a de détecter les odeurs l'agace autant que ça le fascine. Lui qui est si loin de la science, se demande de quoi est fait le corps humain pour qu'on puisse à ce point définir qui est qui et ce que l'on ressent. Il n'aime pas non plus la façon dont les genoux des deux femmes se touchent, cette manière qu'à Helmi de scruter son amie entre deux plaintes, dans le moindre détail. Il serre les dents et ravale son instinct possessif, son envie d'attraper la dissidente par les épaules.
Pendant qu'Helmi se plaint, qu'Ylva rame comme une esclave, Lawrence regarde tout autour de lui à la recherche d'un quelque chose qui pourrait rendre cette soirée utile et détourner son esprit des accès de jalousie qui lui crame les veines. Rien, évidemment. La Dissidence était d'un calme affligeant qui le frustrait profondément. La main d'Helmi sur sa cuisse agit sur lui comme un baume et dorlote son égo éclaté.

"Désolé, ils ont enl'vé la bouffe sans nous donner l'temps, ni l'choix."

Et Ylva était de toute façon trop occupée à essayer de lui faire perdre ses nerfs pour penser à Helmi. Tu parles d'une amie.
Maintenant qu'elle parle de Lilith et ses plats, Lawrence sent son ventre se creusé. Lui aussi avait faim. Si l'autre ne lui avait pas péter les couilles avec ses remarques, il aurait pu se remplir un peu l'estomac.

Le feu d'artifice éclate au-dessus d'eux et éclaire les environs, ainsi que la barque juste à côté de la leur. Les Damodred contemplaient le spectacle tout sourire, Lawrence détourne les yeux comme le lui avait appris son amie au fil des années. Il fait genre de rien, profite du spectacle qui illumine l'eau, les arbres et les visages de mille couleurs.

"B'soin d'aide pour ramer ?" Demande Lawrence avec un jeu parfait d'innocence, comme un véritable service proposé lorsque la barque tremble légèrement après avoir cogné on ne sait quoi. Par réfléxe plus que par curiosité, la carcasse de Lawrence se penche en douceur vers l'eau.
Il lâche un juron énervé quand un chaos brusque menace de le faire tomber à la flotte et de renverser leur barque. Derrière eux, il entend des cris de surprises, des corps qui tombent à l'eau, des barques qui s'entrechoquent. Certainement qu'il se serait retourné pour foudroyer ou se foutre de la gueule des demeurés pas foutus de rester le cul sec s'il son regard n'était pas scotché sur une forme étrange à la surface.
Sous toutes ces couleurs, il lui faut plusieurs secondes pour comprendre ce qu'il voit. Lorsque le visage gonflé et marbré d'un réfugié s'approche d'eux, Lawrence a un sursaut, les yeux ronds.

"C'quoi c'merdier."

Devant eux, le cadavre de Valery flottait sous le feu d'artifice festif, malmené par le chaos qui se répendait juste à côté d'eux

Dés:

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#1 'Dé ' : 3

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#2 'Dé ' : 1

Loin de se douter du drame macabre qui n'allait pas tarder à semer l'horreur, Alba profitait de sa solitude pour déam-buler sous les décorations magnifiques des lieux. C'était sans remords qu'elle avait laissé derrière elle Helmi pour lui donner l'occasion de profiter de ses précieux amis, ni qu'elle cherchait désormais activement celle qu'elle souhaitait faire rougir et trembler de désir. Une décision peu dangereuse dans l'idée où Alba ne tenterait rien de physique. Ses mots suffiront amplement à troubler Lilith jusqu'à ce que cette dernière la rejoigne chez elle pour d'autre festivité. Son enchantement est d'autant plus grand de voir que Bedelia ne retrouvait toujours pas sa protégée. Lilith était ingé-nieuse et déterminée, lorsqu'elle voulait quelque chose, elle l'obtenait par des biais qui charmaient la Juge.
Isla n'était plus là non plus, par ailleurs. Pas plus que Fay ou Iris. Alba se réjouissait de n'avoir personne susceptible de l'interrompre, allant jusqu'à se demander si elle ne prendrait pas quelques risques et flirter avec le danger. C'était l'anniversaire de la Suprême après tout … pourquoi ne pas en profiter.

Accompagnée du feu d'artifice, Alba longeait le bois d'un pas tranquille, suivait son instinct sans s'affoler. L'absence de son chaos l'agaçait profondément ; elle n'était plus habituée à évoluer sans et sans aucun doute que ce dernier lui aurait permis de retrouver la trace de Lilith bien plus vite. Mais ce soir, la Juge fit un effort – elle n'avait de toute fa-çon pas le choix – et prit son temps.
Peut-être que sans le feu d'artifice, Alba n'aurait jamais vu les deux amants dans cette position absolument grotesque où les éclats tantôt verdâtres, tantôt bleus, illuminaient une paire de jambes serrées autour d'un fessier en plein effort.

La Juge marqua un temps d'arrêt, puis pivota avec une lenteur surnaturelle. Ses yeux aiguisés malgré son âge captèrent aussitôt le visage d'une Lilith en plein abandon, ses gémissements étouffés par la cacophonie des festivités mais qu'Alba imaginait sans effort pour les avoir entendu de très nombreuses fois sous ses attentions.
L'homme qui se démenait entre ses cuisses y allait avec volonté, effort, claquait son bassin contre celui de la jeune femme et aucun d'eux ne fit attention à Alba qui s'approcha d'un pas lent et froid.
Une vague de colère amère, brutale, s'écrasa dans son ventre. A l'image d'un monstre aux dents acérés, chaque coup de reins que donnait le géant à son amante, perçait, déchirait, les nerfs d'Alba. Plus les mètres disparaissaient sous ses pas, plus les plaintes des deux amants lui venaient distinctement et elle se fit la réflexion que ce fut la mélodie la plus disharmonieuse et la plus écœurante qu'il lui eut été donné d'entendre.

En aucun cas les deux femmes avaient édité un contrat d'exclusivité. Alba elle-même se permettait de virevolté d'un.e amant.e à un.e autre – bien que, ces derniers temps, il était de plus en plus rare que ça soit le cas - . Et pour-tant, l'image de Lilith se faisant prendre par un autre, la répugnait jusqu'à la révolte.

"Miss Cortès ! Appela Alba d'une voix claire et forte, à deux mètres des amants qu'elle fit sursauter. Je crois que j'ai retrouvé votre fugueuse ! Ne vous inquiétez pas, elle se porte comme un charme ! Puis baissant froidement son timbre. Je me trompe ?"

Son sourire n'avait rien de chaud, rien de séduisant. Un venin terrifiant irradiait jusque dans ses iris clairs qui après avoir détaillé chirurgicalement le visage d'une Lilith en panique, s'attarda sur les traits déconfis du géant. Puis sur son membre encore vaillant. Son mépris était aussi lisible que la surprise chez les deux autres.

"Quelle étrange façon de célébrer notre Suprême. Et rangez moi l'objet de votre piètre fierté, si toutefois il vous reste une once de respect."

Sa colère froide n'avait qu'une interprétation possible lorsque l'on connaissait la Juge d'Avalon. Après tout, elle avait un rôle à tenir, une réputation et un standing à respecter.
Alba refusait d'y voir là toute forme de jalousie, malgré la morsure glaciale qui lui faisait amèrement regretter de ne pas être en possession de son chaos pour écraser Marcus et maudire son membre jusqu'à la fin de ses jours.

Résumé:

Elle ne prenait pas la peine de retenir ses plaintes, leurs soupirs parfaitement camouflés par le bruit du feu d’artifice. Les doigts enfoncés entre les mèches brunes du géant, Lilith resserrait l’étau de ses cuisses contre les hanches de ce dernier. Quelques secondes, tout au plus, et elle sombrerait sans retenue dans la petite mort. C’était sans compter sur une voix qu’elle ne connaissait que trop bien, qui l’arracha violemment à son extase. C’était à peine si elle comprit les mots, les yeux rivés sur le visage glacé de son amante par-dessus l’épaule du géant. D’une main tremblante, elle repoussa Marius, qui peina à la mettre au sol. Le géant était sous le choc également, immobile mais rouge écarlate, et s’il n’avait pas été aussi grand, Lilith devinait déjà qu’il aurait essayé de disparaître. Alba les détaillait et Lilith sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Un sentiment de culpabilité lui remplit la gorge, lui tordit le ventre, et ça n’était que la fierté — peut-être la seule chose qu’elle avait hérité de la Suprême — qui l’empêchait de baisser les yeux.

Malgré ses airs, ses mains étaient fébriles alors qu’elles arrangeaient à nouveau sa robe, pour redevenir décente. Marius semblait incapable d’en faire de même, et le regard d’Alba fut rapidement suivi de son venin. L’attaque gratuite, qui fit tressaillir le géant, sembla enflammer Lilith toute entière. Elle était minuscule face à lui, mais elle se glissa quand même entre lui et la juge, comme pour le protéger, pointant un doigt tremblant vers son amante. Elle n’essaya pas de cacher la colère qui lui montait aux joues. « Ne lui parle pas comme ça. » Cracha-t-elle, sans aucune retenue. L’adrénaline semblait avoir balayé son bon sens, et là où Alba devenait glacée, Lilith brûlait. L’ardeur de la jeunesse, peut-être, qu’elle viendrait à regretter plus tard. « Célébrer notre Suprême ? Tu n’as aucune honte. Tu la détestes presque autant que moi, alors ne joue pas l’outrée. » Continua-t-elle, et ses mots frôlaient le désastre mais elle s’en fichait. Marius, enfin rhabillé, semblait vouloir disparaître contre le tronc de l’arbre, et il était étrangement facile d’oublier qu’il était là, face à la colère froide de la juge. Mais sa culpabilité dévorante lui était insupportable, et Lilith persista. Ses yeux se teintèrent de désespoir, bien dissimulé sous l’indignation. « Je n’ai rien fait de mal. Ce que je fais pendant mon temps libre ne te regarde pas. C’était le deal, non ? Tu continues à t’envoyer la moitié d’Avalon, et moi aussi. »

Résumé:

Lilith. Le prénom revenait, et avec lui, enfin une odeur à cataloguer. Ylva sourit, dévoilant ses canines l’espace d’une seconde, alors qu’elle rangeait l’information précieuse dans un coin de son cerveau. Oh, elle ne partagerait pas l’information avec Helmi sans en être sûre — ou pas du tout, peut-être, selon ce qu’elle pourrait en tirer — mais elle avait hâte de confronter Alba à nouveau pour s’en assurer. Avec ces indices en tête, il n’était pas difficile de faire un saut entre la disparition de Lilith, et le départ d’Alba, qu’elle pouvait vaguement distinguer s’approcher de la forêt. Elle pouvait sentir le regard de son amie mais elle choisit de l’ignorer. Malgré les apparences, elle savait qu’Helmi maintenait une certaine distance — elle savait aussi où elle préférait passer ses journées, son nez ne la trompait pas — et elle n’avait nullement l’envie d’une dispute au milieu d’un lac, et surtout à la vue de tous ces gens. Elle décida de garder sagement le silence devant les petits reproches de l’héritière, se concentrant plutôt sur ses rames. Les barques étaient nombreuses pour la largeur du lac, et Ylva constata avec un coup d’œil qu’ils se tenaient au plus proche de la rive. Bien. D’un autre coup d’œil elle constata que la barque accueillant la Spymaster était à leur côté. Moins bien. Elle détailla discrètement les proches du démon blond, mais fut rapidement interrompue par le spectacle qui commençait. Elle dût se tordre un peu pour être dans le bon sens, observant les fusées avec un émerveillement presque enfantin. Oh, peut-être pourrait-elle trouver cet homme pour qu’il lui apprît comment il avait réussi à dérouler une histoire sous leurs yeux, en paillettes de lumière.

La barque fut soudainement secouée, et Ylva capta la fin des mots de Lawrence. Elle fronça les sourcils mais ne prit pas la peine de lui adresser un regard. Ca n’était pas elle, ce mouvement, mais quelque chose dans l’eau. Après cela, tout s’enchaîna. Une gerbe d’eau qui la trempa à moitié, puis une suite de mouvements qui menacèrent de faire chavirer la barque. D’une main, elle s’accrocha au bois tandis que l’autre vint chercher le genou d’Helmi. L’héritière n’avait jamais aimé l’eau dans sa jeunesse, et Ylva doutait que ça eût changé depuis. Le sursaut de Lawrence attira finalement son regard et elle jeta elle-aussi un œil par-dessus bord, écartant lentement une mèche d’eau trempée de son visage. Un corps flottait juste devant eux, et lorsqu’elle regarda plus loin, elle vit les jambes d’un second, et le visage figé de la Damodred. Mmh. Elle l’aurait pensée plus habituée à la vue des cadavres. Elle se tourna vers Helmi et Lawrence, prenant soin de ne pas trop malmener la barque. Le sourire qui éclairait son visage avait un éclat un peu inquiétant. « Ah ! Comme quoi vous savez aussi vous amuser, sur cette île. J’avais peur de m’ennuyer. » Ses yeux se glissèrent sur le corps à nouveau, qui se trouvait éclairé par les feux d’artifices qui continuaient, le spectacle suivant son cours sans même se rendre compte que la moitié des convives étaient à l’eau. Elle cligna des paupières, chassant les gouttes d’eau qui continuaient à couler le long de son visage. « Je pense tout de même qu’on devrait rejoindre la rive avant qu’ils ne nous fassent chavirer aussi. »

Résumé:

Plutôt que de laisser sa source perdre du temps à courir dans tous les sens, Deirdre se rappela à Bedelia dans un croassement bas. L’oiseau tournait dans le ciel au-dessus de la sorcière, l’œil affuté, pour s’éloigner dans le but de repérer la familière silhouette de Lilith. Bedelia, désormais relativement seule, était plus à l’aise pour travailler. Elle se refusait à cackle devant un trop large public, non pas par pudeur mais par excès de prudence. Maintenant qu’elle se tenait tranquillement sur les bords du lac, l’étendue d'eau dans son dos, celle-ci pouvait se confier aux oiseaux sans trop s’attirer d’attention.

Ceux-ci, finalement, se trouvèrent assez utiles pour lui indiquer où se trouvait la jeune sorcière. Après avoir supporté le long babillage des petits moineaux toujours prompts à s’épancher sur tous les détails de leur trajet jusqu’à elle, et une fois qu’elle eût trié l’important des détails futiles sur la beauté de l’écorce bousculée par la fille de la Suprême, l’Aes Sedai put finalement la retrouver. C’est en soufflant qu’elle s’était décidée à attendre que Lilith finisse de s’accorder sa petite escapade de plaisir. Assez loin et retranchée pour laisser aux amants leur intimité et s’éviter des traumatismes certains, la brune n’avait pas entendu arriver la Juge d’Avalon.

C’est à la mention de son nom que l’Aes Sedai réagit, en alerte d’abord, pensant s’être faite repérée, mais rien ne lui fut adressé de plus. L’agente fronça les sourcils, s’approchant par réflexe et une curiosité professionnelle en silence. L’échange entre les deux femmes changea de ton, et Bedelia décida pour son bien de rester là et d’exercer sa profession. Écouter aux portes faisait partie de ses accréditations. Et si la sorcière n’appréciait guère espionner Lilith, Siuan l’aurait étranglée, probablement, de louper un pareil échange. Les sous-entendus n’en étaient plus dans la bouche de Lilith et l’agente écarquilla les yeux. Elle comprenait maintenant, non sans s’en trouver perplexe, la nature du lien qu’entretenaient la magistrate plus âgée à la fille de la Suprême.

Résumé:

Au fur et à mesure de l’avancée de la barque sur le lac, Helmi sombrait dans une mauvaise humeur motivée par son anxiété, sa faim et son inconfort. Être calée entre ses deux amis ne suffisait plus. La volatile héritière sentait qu’il était temps pour elle de s’absenter, la soirée n’était plus à la hauteur de son humeur ni de son ennui. Dans l’idée, elle aurait aimé se crasher quelque part, chez elle probablement, pousser les piles de livre de son salon pour s’installer au milieu des coussins et diner avec ses deux idiots d’amis à la lueur des bougies. Elle s’imaginait leur amener bien plus de nourriture qu’il n’en faudrait, profiter de leur présence, battre les affres de l’insomnie à leurs côtés.
Mais les deux n’avaient visiblement pas appris à s’apprécier en cinq minutes près du buffet. Et en plus, ils ne lui avaient rien ramené, et l’excuse de Lawrence lui passait au-dessus de la tête. S’il avait vraiment voulu, s’ils avaient vraiment voulu, ils l’auraient fait. Être entourée d’eau l’agaçait profondément, songer une seconde à se voir brutalement refroidir la mettait en tension.

Tant et si bien que l’héritière se crispa, oubliant ses fantasmes et les feux d’artifice, alors que la barque bougea brutalement. La main d’Ylva, chaude sur son genou, la maintenait et de son côté, elle s’accrocha comme une perdue à la silhouette de Lawrence, redoutant de finir dans l’eau. Elle ferma les yeux une seconde, les serres plantées dans le bras de l’ancien marin, savourant par ailleurs le contact léger de la réfugiée sur sa peau. Elle ne fit pas tout de suite attention à leurs paroles, se contentant de calmer les battements agacés de son cœur qui s’impatientait déjà d’être là. Elle maudissait les responsables des remous sur l’eau, les injuriant en silence, des abrutis maladroits. Quelle idée de les foutre dans des barques, aussi.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux en soufflant doucement, elle finit par les tourner vers ce qui retenait l’attention de ses deux amis. Un hoquet de stupeur lui échappa alors qu’elle comprit finalement, à rebours, les remarques d’Ylva et Lawrence. Instantanément, elle sentit son ventre se serrer, le peu d’alcool ingurgité lui remonter dans la gorge. La vision qui ne semblait pas perturber la réfugiée, et simplement inquiéter l’homme à tout faire, lui donnait une violente nausée. Que le visage lui fût connue était un facteur supplémentaire au malaise qui la prenait.

Helmi n’était pas encore en colère mais confuse et attirée par la lugubre vision alors que tout son corps voulait s’en détourner. Elle relâcha d’une main le bras de Lawrence pour la porter à ses lèvres, s’éclaircissant la gorge comme pour contenir son malaise. La Damodred plus loin ne l’importait guère, ni le gardien qui s’était lui aussi retrouvé dans l’eau.

C’en était trop pour elle, désormais.

« Je veux rentrer. » déclara-t-elle, le ton loin d’être habituel. Ses charmes éteints, sa séduction rangée, l’héritière articulait sèchement pour renchérir sur les paroles d’Ylva. « Par pitié, gardez cette barque sur l’eau. » L’idée d’effleurer le cadavre d’une connaissance qu’elle avait en commun avec l’homme à tout faire la rendait malade. L’archiviste qui avait pour habitude de porter assistance aux réfugiés l’avait rencontré sur l’île d’arrivée. La barque s’accrochait à la rive, et c’est avec raideur que l’héritière bougeait désormais. Ses yeux ne voulaient pas quitter la silhouette de Valery – en tentant de se redresser, d’attraper ses chaussures – elle peinait à bouger, distraite, incapable de répondre aux questions de ses amis qui la guidaient, bougeaient pour elle sans qu’elle ne protestât. Arrivée là, au bord de l’eau, les lumières des feux d’artifice éclairaient les cadavres sans vie. La température de son corps sembla chuter et le froid la fit frissonner.

Résumé:

Si Delilah avait su qu'il lui faudrait crapahuter sur une barque en plein milieu du lac, peut-être aurait-elle pris soin de porter autre chose que ce qu'elle avait actuellement sur le dos. Non, soyons honnête, elle ne serait peut-être pas venue, tout simplement. Déjà qu'elle n'avait pas accès à son chaos, se retrouver sur une petite embarcation sans aucun échappatoire la rendait fébrile et anxieuse ; que lui avait-il prit de ne pas se prendre de quoi calmer ses nerfs et anesthésier son angoisse avant de débarquer ici ? Par ailleurs, leur barque avait connu de bien meilleurs jours — sûrement deux siècles plus tôt — et la compagnie n'arrangeait rien à son embarras. Pourtant, l'image, si fugace fut-elle, lui arracha un sourire amusé : le symbolisme de cette barque chancelante qui ne manquerait pas de couler aux premières colères des flots représentait bien sa vie, et son mariage, plus précisément.

La barque à l'eau et les premières déflagrations éventrant les cieux, Delilah ferma un instant les yeux ; là, avec son fils et sa femme, elle essayait de renouer avec un sentiment devenu presque étranger, la quiétude et la sérénité. Mais c'était sans compter ce qu'Avalon savait faire de mieux : l'incongru et l'insolite. Siuan devait avoir vu quelque chose et la réaction qui en résultait devait être à la hauteur de sa surprise. Gardant une main férocement serrée autour de l'avant-bras d'@Alistair Damodred, Delilah tenta non sans mal de rééquilibrer la barque qu'une Siuan à l'eau menaçait dangereusement de faire chavirer. Et une merde n'arrivant jamais seule, ce fut au tour de @Drake Henderson de piquer une tête et de créer d'autres vagues encore ! Son fils ou sa femme, Delilah devait s'assurer de leur sécurité à tous les deux. L'autre armoire-à-glace saurait très bien s'en tirer seul. Essayant de faire retrouver — à nouveau — un semblant d'équilibre à la barque, Delilah relâcha le bras de son fils : « Essaye de ne pas trop bouger, mon chat, je vais tenter de récupérer ton autre mère. », marmonna-t-elle alors qu'elle se penchait vers Siuan. Les préconisations données, Delilah n'eut pas le temps de tergiverser davantage avant de tomber, elle-aussi, dans l'eau. Sa chute aurait pu être plus douce, mais elle s'échoua tête la première sur la musculature de @Drake Henderson avant de le couler un peu plus dans l'eau et de glisser naturellement de son dos pour finir sa chute près de sa femme. Elle s'accrocha à Siuan comme elle put, et tenta d'attirer son attention ; l'avalante avait l'air sidéré et presque terrifié. Que pouvait-elle bien avoir vu pour être dans cet état ? « Siuan, qu'est-ce__ » Suivant son regard, elle vit, elle aussi, l'horreur la regarder droit dans les yeux. Lynn, son amie portée disparue depuis plusieurs jours, était là, devant elles, inerte.

Là-haut, le ciel se parait encore de milles feux, tandis que sur le lac, les gens semblaient être encore trop accaparés par le spectacle. Et dans le concert de détonations, Delilah poussa un hurlement.

Dé 1:

Dé 2 ; si le résultat précédant le permet:

Résumé:

Le membre 'Delilah de Vries' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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#1 'Dé ' : 2

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#2 'Dé ' : 2

Bon... quand ça veut pas, ça veut pas. Je comprenais d’autant mieux l’adage qui disait que, parfois, il valait mieux rester au lit. Aujourd’hui était un jour comme ça, même ma mésaventure avec Drake me semblait être devenu le moment le plus plaisant de ma journée et pourtant Merlin seul sait que je n’aimais pas gâcher la nourriture, même gratuite. La barque qui nous est allouée me donne envie de frapper le gardien, et je jure sur Morgane que si je le chope en descendant de ce traquenard je le fais bouffer à mon pote bouftou. Je monte malgré mon aversion pour les barques et plus encore de me retrouver sur cette étendue sans mon chaos. Un feu d’artifice? Vraiment? Mon regard s’attardait davantage sur mes mères et les autres habitants de l’île sur sur le spectacle que nous offrait - sans doute a nos frais- la suprême. Mais tout bascule, au sens premier du terme et la barque fait un mouvement que Siuan ne semble pas contrôler et elle est la première à finir à l’eau. J’engage un mouvement mais le bras de Delilah serre le mien, elle me demande de ne pas trop bouger, la bonne blague, je retiens tout soupire ou commentaire, elle est certes plus proche mais j’étais sans doute plus apte à sortir Siuan de l’eau. Elle a lâcher prise quand notre barque est de nouveau malmené ma seconde mère fini à la flotte. Je me raccroche à notre barque, me lève pour tenter de retrouver un équilibre même précaire. Enfin ça c’était ce que je voulais mais comme, rien, aujourd’hui ne se passait correctement mon regard croise une forme qu’il me semble reconnaitre comme étant le corps de la mère de ma meilleure amie. Je fronce les sourcils et tente de mieux discerner la... “chose” non ça ne peut pas être un corps. Le sol sous mon pied, le morceau pourri de barque quoi, céda d’un coup mon pied et ma jambe passant sans mon accord. Le CRAC c’était parfaitement calé sur l’explosion d’une fusée  “Ooohh la belle rouge” aurais-je tout a fait pu penser en découvrant -et en sentait parfaitement bien la douleur- du bois déchirant le tissus de mon pantalon, ma peau et plus si affinités. Je le redis mais... ça n'est VRAIMENT pas ma journée.

Dé un:

Dé 2 si 1 ou 5:

Résumé:

Le membre 'Alistair Damodred' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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#1 'Dé ' : 1

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#2 'Dé ' : 1

Elle ne s’aperçut de rien, les yeux figés sur le visage déformé de Lynn. L’horreur était explicite sur ses traits, la peur se lisait jusque dans les pupilles blanches, et Siuan n’avait pas besoin du don de prophétie de la famille Darcy pour savoir que sa mort avait été violente. Ca n’était qu’un réflexe de son corps qui la gardait à flot alors qu’elle contemplait avec un malaise grandissant le corps qui flottait. Si elle tendait le bras, elle pourrait la toucher, mais la terreur l’empêchait de faire quoi que ce soit. Même la silhouette de Drake, qui tombait à l’eau juste devant elle, juste sur le corps ne la fit pas tiquer. Elle n’avait plus besoin de voir Lynn, son visage était gravé dans sa mémoire, et derrière lui se superposaient tous les autres : son père, son oncle, Celeste, encore et encore, dans un tourbillon de torture. Elle n’entendit même pas Delilah, qui pourtant s’était accrochée à elle. Ce ne fut que son hurlement qui parvint à transpercer le choc de Siuan, et qui l’arracha à sa contemplation horrifiée.

D’un coup d’œil rapide, elle aperçut qu’une barque s’était éloignée d’eux, tandis que les autres flottaient dans l’ignorance la plus totale. Plus proche d’eux, il y avait Alistair, qui semblait lutter contre quelque chose, et qui s’agitait maladivement. Il lui fallut encore quelques longues secondes pour réagir, mais Siuan finit par retrouver un semblant de sang-froid. Elle avait son chaos, pensa-t-elle, et il était temps de s’en servir. Le spectacle devait cesser, et les convives retourner sur les berges le plus rapidement possible. Rassemblant son Chaos, Siuan se focalisa sur l’eau, cherchant à en sonder la surface, puis le fond, pour essayer de comprendre l’ampleur du phénomène. Elle ne parvint à sentir que les vivants, et elle fronça les sourcils, concentrant son Chaos de plus belle pour manipuler l’eau et les éléments qu’elle avait réussi à sentir. La jambe d’@Alistair Damodred  se trouva libérée de l’étau de la planche brisée, lui accordant un répit momentané. Ensuite, elle se concentra sur @Delilah de Vries , puis sur @Drake Henderson , et enfin sur elle-même, utilisant une gerbe d’eau pour les soulever, et solidifiant sous leurs pieds une large épaisseur de glace. Ils s’y retrouvèrent tous les trois, stables, et maintenus par le Chaos de Siuan. Elle fixa le gardien d’un regard appuyé, presque calme. « Prévenez vos collègues, tout de suite. Il faut évacuer le lac maintenant. Faites cesser le spectacle. » Lui ordonna-t-elle sans sourciller, tandis qu’elle continuait à utiliser son Chaos pour garder leur petit iceberg, ainsi que les embarcations à flot, celle d’Alistair y compris.

Dés:

Résumé:

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#1 'Dé ' : 3

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#2 'Dé ' : 6

Si un jour Drake avait des enfants et qu'il leur racontait l'histoire de sa vie, ces derniers n'en croiraient sans doute rien, tant tout serait fantasque et sensationnel. Déjà, quand il tentait d'expliquer ce qu'il lui arrivait, les gens considéraient qu'il exagérait. Et pourtant, au moins pour les Damodred, ils pouvaient maintenant attester que tout ce qu'il racontait s'avérait bien vrai. Même si, sur le moment, ça ne représentait nullement une priorité. L'eau glacée, cela ne le gênait pas vraiment. Il était habitué à prendre des douches fraîches, voire froides. En revanche, il ne s'attendait pas à ce que quelqu'un lui tombe dessus et lui remette la tête sous l'eau au moment où il était en train d'inspirer une bouffée d'air. L'eau s'engouffra dans ses poumons, le faisant partir en quintes de toux immédiates. Il avait l'impression que cela le brûlait de l'intérieur. Il s'agita pour revenir à la surface et y suffoquer. A ce moment-là, son cerveau mit de côté tout le reste pour se focaliser sur la seule tâche primordiale : ne pas se noyer. Croyez-le ou non, mais cela devenait beaucoup plus ardu lorsque vous avez inhalé de l'eau. Bon et bien sûr, pour le moment on passera sur les bienfaits d'absorber cette eau à proximité d'un cadavre en décomposition.

Grâce à l'aide de Siuan, il se retrouva bientôt sur une plateforme de glace, hors de l'eau. Un rapide coup d'oeil lui permit de vérifier que tout le monde était sauf, même si Alistair avait l'air un peu mal en point. Il profita de ce court répit pour finir de recracher l'eau présente dans ses poumons, observa le corps flottant à quelques mètres. Puis il croisa le regard de Siuan et celle-ci ne tarda pas à lui donner des ordres. De façon naturelle, on aurait pu attendre qu'il réplique de façon cinglante. Mais Drake n'était pas ce genre de personne, pas dans ce genre de situation, non. Il sortit donc son Xenovox, qui par chance, était waterproof, grâce à un habile enchantement. Il se connecta sur la fréquence de son supérieur et la voix enrouée à cause de l'eau, il lui dit :

- Ici Henderson. Position : centre du lac. Présence d'un corps flottant non identifié. Corps féminin.

Drake entreprit ensuite de mieux sécuriser les trois personnes se trouvant près de lui. Il se concentra pour ouvrir un portail permettant de les ramener sur la zone d'embarquement, et ainsi les protéger d'une glissade ou d'une trop grande fatigue pour Siuan. Le portail s'ouvrit mais avec son état actuel, il ne permettrait pas de faire passer tout le monde. Il tenta ensuite de repousser les barques mais n'y parvint pas, son énergie étant drainée par le portail.

- Passez le portail sans tarder. Il vous emmènera à la rive.  Allez-y chacun votre tour, je ne suis pas certain de pouvoir le maintenir ouvert pour tout le monde.

Il prit à nouveau son xenovox en essayant de maintenir au maximum sa concentration. Cette fois-ci ce fut l'un des gardiens sur la rive qu'il contacta :

- Ici Henderson. Evacuation d'individus par portail. Besoin d'assistance médicale immédiate pour vérifier leur état.

Dés ::

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#1 'Dé ' : 4

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#2 'Dé ' : 1

Drake resta aux côtés de Siuan, alors que le reste de sa famille empruntait le portail pour gagner la rive. Au passage de la deuxième personne, celui-ci se ferma. Il retint un léger vertige, puisant dans son énergie pour ne pas basculer à nouveau dans l'eau. Alors que tout le monde regagnait la rive après la fin du feu d'artifice, il observa ce qui se déroulait et jetait de temps en temps un oeil attentif au cadavre flottant tout près. Il ignorait qui était la victime mais de tout évidence, elle n'avait rien à faire ici et encore moins dans cet état. En donnant l'alerte, il espérait que l'on puisse l'évacuer rapidement. Il y aurait probablement une autopsie, ou du moins une enquête pour déterminer ce qu'il s'était exactement produit. Pour l'heure, Henderson tâchait de veiller sur Siuan et sur lui-même. Alors que le bateau s'approchait d'eux, il remarqua que Siuan tenait le choc, malgré ce qu'il venait de se produire. Avec l'aide de deux Gardiens, il rejoignit le bateau, en la laissant passer par politesse. Puis deux autres de ses collègues s'occupèrent de récupérer le corps. Il marqua un silence respectueux puis il glissa, avec empathie :

- Je suis sincèrement désolé pour votre perte.

Il ne fallait pas y voir une maladresse de sa part, simplement l'expression de sa franchise et de son honnêteté. Il était sincère. Il avait perçu que cette découverte macabre l'avait ébranlée, du moins, elle lui donnait cette impression. Alors faire preuve d'amabilité et de gentillesse, dans un pareil contexte, lui paraissait complètement naturel. Il espérait qu'elle puisse être entourée des siens rapidement, parce qu'il savait d'ores et déjà que les Gardiens devaient s'affairer à leur devoir. D'ailleurs, sur le bateau, il fut le seul à lui manifester un peu de sympathie. Il ne put cependant rester auprès d'elle, son devoir l'appelait.

- Je dois aider... nous allons bientôt regagner la rive pour que vous puissiez retrouver votre famille.

Résumé: